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Home -- French -- 04. Sira -- 9 Muhammad's CONQUEST of Mecca and Its Environs -- (January to March 630 A.D.)

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04. LA BIOGRAPHIE DE MOHAMED D´APRÈS IBN HISCHAM

9 - La CONQUÊTE De La Mecque Et De Ses Alentours -- (Janvier à Mars 630 après JC)

La conquête finale de La Mecque (Janvier 630 après JC) - La campagne de Hunain et ses consequences (Janvier à Mars 630 après JC)


9.01 -- Titre
9.02 -- La conquête finale de La Mecque (Janvier 630 après JC)

9.03 -- La campagne de Hunain et ses consequences (Janvier à Mars 630 après JC)

9.04 -- Test


9.01 -- La RECONNAISSANCE de Mohamed par les Habitants de la Mecque -- (627 à 629 après JC)

écrit par Muhammad Ibn Ishaq (mort 767 après JC) et revu par Abd al-Malik Ibn Hischam (mort 834 après JC)

Traduit de l´Arabe par Dr. Gustav Weil

Une sélection de commentaires de Abd al-Masih et de Salam Falaki

9.02 -- La conquête finale de La Mecque (Janvier 630 après JC)

9.02.1 -- Qu´est-ce qui a motivé la campagne de guerre à La Mecque?

Après l'envoi de Mu'ta, Mohamed est resté à Médine pendant les mois de Djumada al-Akhira (6e mois) et Radjab (7e mois). Puis les Banu Bakr ibn Abd Manat commencèrent les hostilités contre les Khuzaites alors que ces derniers séjournaient au bord d´une eau des basses terres de La Mecque appelée « al-Watir ». La querelle s'est déroulée comme suit : Malik ibn Abbad des Banu al-Hadrami - à l'époque protecteur d'Aswad ibn Razn - s'est rendu dans le territoire des Khuza'a pour faire du commerce et fut volé et battu par les Khuzaites.

Les Banu Bakr attaquèrent ensuite un Khuzaite et le tuèrent. Les Khuzaites tuèrent ensuite les trois fils d'Aswad ibn Razn al-Dili : Salma, Khultum et Dhu'aib, à Arafa, près des monuments sacrés - juste avant qu'ils n'embrassent l'Islam. Ils avaient formé l'honneur et la noblesse des Banu Kinana. Pendant cette discorde entre les Banu Bakr et les Khuza'a, ils rejoignirent l'Islam qui les a arrêtés et les a occupés complètement. Parmi les conditions de paix de l'Hudaibiyya figurait le fait que quiconque était libre de former une alliance avec Mohamed ou avec les Qurayshites. Les Banu Bakr se sont alliés aux Qurayshites, les Khuzaites avec Mohamed. Les Banu al-Dil, qui appartenaient aux Banu Bakr, voulaient se venger des Khuzaites pour les fils d'al-Aswad tués après l´accord de la paix. Nawfal ibn Mu'awiya, le chef des Banu al-Dil, sortit avec ses hommes et attaqua les Khuzaites la nuit près de la source Watir, tuant un homme. Les Qurayshites ont soutenu les Banu Bakr avec des armes. Certains ont même combattu secrètement la nuit dans leurs rangs jusqu'à ce qu'ils aient repoussé les Khuza'a en territoire sacré. Lorsqu'ils arrivèrent, les Banu Bakr crièrent : « Nawfal ! Nous sommes dans la zone sacrée, craignez Allah ! » Mais il prononça la lourde parole : « Il n'y a pas d'Allah aujourd'hui, vous les Banu Bakr ! Vengez-vous, car par ma vie, vous commettrez bien d'autres excès en territoire sacré. Pourquoi avez-vous peur de vous venger ici ? »

Lorsque les Banu Bakr eurent attaqué les Khuza'a à la source de Watir pendant la nuit, ils tuèrent un homme dont le nom était Munabbih et qui avait une maladie cardiaque. Il était sorti avec Tamim ibn Asad, un autre Khuza'a, et lui avait dit : « Sauve-toi, Tamim, car je suis déjà mort, par Allah. Qu'ils me tuent ou non, mon cœur est trop faible. » Tamim s'enfuit et réussit à s'échapper, mais Munabbih a été tué.

9.02.2 -- Le voyage d'Amr ibn Saalim vers Mohamed

Lorsque les Qurayshites et les Banu Bakr s'unirent contre les Khuza'a, ils les vainquirent et violèrent ainsi le traité conclu avec Mohamed, puisqu'ils étaient les alliés de Mohamed, 'Amr ibn Saalim, le Khuza'a des Banu Ka'b, alla rejoindre Mohamed à Médine. Son voyage devait aboutir à la conquête de La Mecque. Amr se tenait devant Mohamed, qui était assis dans la mosquée parmi son peuple et écrivait des poèmes :

O Seigneur ! J'invoque Mohamed par le pacte entre notre ancêtre et son ancêtre. /Vous étiez comme ses enfants et nous étions comme ses pères. / Plus tard, nous avons fait la paix et n'avons pas levé la main. / Soutenez-nous ! Qu'Allah vous accorde la victoire qu'il vous a préparée ! / Appelle les serviteurs d'Allah à nous aider. / Au milieu d'eux se trouve le Messager d'Allah, / Qui tire son épée / Et dont le visage change de couleur / Quand une insulte lui est faite,* / Avec une multitude qui déferle comme la mer écumante. / Les Qurayshites ont rompu leur parole contre toi. / Et ont violé leur ferme engagement / Et dans leur humilité, ils m'attendaient. / Ils croyaient que je n'appellerais personne à mon secours. / Eux, les plus faibles et les moins nombreux, / Nous ont attaqués à Watir, de nuit. / Et nous ont tués alors que nous campions pour prier. / Et se sont inclinés et sont tombés.
* Une description de Mohamed par un compagnon.

Mohamed a dit : « Tu seras aidé, 'Amr ibn Saalim ! » Sur ce, un nuage s'inclina du ciel vers Mohamed et il dit : « Ce nuage proclame la victoire des Banu Ka'b. »

9.02.3 -- Le voyage de Budail ibn Warqa' vers Mohamed

Après Amr, Budail ibn Warqa' vint également avec un certain nombre de Khuzaites et raconta à Mohamed ce qui leur était arrivé et comment les Qurayshites s'étaient unis aux Banu Bakr contre eux. Puis ils retournèrent à La Mecque. Mohamed dit alors à son peuple : « J'ai l'impression de voir Abu Sufyan venir pour rétablir l'alliance et prolonger le traité. »

Budail et ses compagnons ont rencontré Abu Sufyan à Usfan. Les Qurayshites l'avaient en fait envoyé pour consolider l'alliance et prolonger le traité, car ils craignaient les conséquences de la dispute. Abu Sufyan demanda à Budail d'où il venait - il supposait qu'il avait rendu visite à Mohamed. Budail répondit : « J'étais avec des Khuzaites sur cette rive et dans cette vallée. » Abu Sufyan a demandé alors : « N'étais-tu pas avec Mohamed ? » Budail a répondu : « Non ! » Lorsque Budail fut parti, Abu Sufyan dit : « S'il était à Médine, il nourrissait ses chameaux avec des graines de dattes. » Il s'est donc rendu au campement de Budail et examina les bouses de chameau, et quand il y trouva des graines de dattes, il dit : « Je jure par Allah, Budail était déjà avec Mohamed. »

9.02.4 -- L´arrivée d´Abu Sufyans à Médine

Lorsqu´Abu Sufyan arriva à Médine, il alla voir sa fille Habiba. Comme il est allé s'asseoir sur le lit de Mohamed, elle l'a repoussé. Puis il lui demanda : « Tu me préfères moi ou ce lit ? » Elle répondit : « C'est le lit du Messager d'Allah et tu es un idolâtre impur, je ne veux donc pas que tu t'assoies sur ce lit. » Il répondit : « Par Allah, tu es devenu pire depuis que nous nous sommes quittés. » Il se rendit ensuite auprès de Mohamed et lui parla. Mohamed, cependant, ne lui donna pas de réponse. Il se rendit alors chez Abu Bakr et lui demanda d'intercéder en sa faveur auprès de Mohamed. Mais Abu Bakr a refusé. Il alla ensuite voir Umar avec la même demande. Il s'est écrié : « Tu veux que je sois votre intercesseur auprès de Mohamed ? Par Allah, si je n'avais qu'une seule fourmi à commander, je vous combattrais avec elle ! ». Il se rendit ensuite chez Ali, dont la femme était Fatima, et dont le petit fils Hassan marchait à quatre pattes devant elle. Abu Sufyan lui dit : « Tu es le plus proche de lui. Je suis venu ici pour une affaire et je ne veux pas rentrer chez moi sans l'avoir réglée. Sois mon intercesseur auprès de Mohamed ! » Ali lui dit : « Malheur à toi, Abu Sufyan, par Allah, Mohamed a pris une décision contre laquelle nous ne pouvons rien faire. » Abu Sufyan se tourna alors vers Fatima et dit : « Ô fille de Mohamed ! Ne diras-tu pas à ton fils de proclamer une protection réciproque ? Il sera alors le seigneur des Arabes jusqu'à la fin des temps. » Elle répondit : « Mon fils est trop jeune pour garantir une protection, et personne ne peut protéger quiconque contre Mohamed. » Abu Sufyan dit alors : « O Abu Hassan, je vois que les circonstances sont très défavorables pour moi. Donne-moi un conseil ! » Ali répondit : « Par Allah, je ne sais rien qui puisse t´être utile, mais tu es le chef des Banu Kinana. Pars, proclame la protection mutuelle, et rentre chez toi ! » Abu Sufyan demanda : « Penses-tu que cela servira à quelque chose ? » Ali répondit : « Non, par Allah, je ne le pense pas, mais je ne sais rien d'autre. » Abu Sufyan se rendit alors au lieu de culte et dit : « Ô peuple, je proclame la protection mutuelle. » Puis il monta sur son chameau et s'en alla.

Lorsqu'il retourna chez les Qurayshites et qu'ils lui demandèrent ce qu'il avait apporté, il dit : « J'ai parlé à Mohamed, mais il ne m'a pas répondu. Je n'ai rien trouvé de bon non plus chez Abu Bakr, et Umar s'est révélé être le plus grand ennemi. Puis je suis allé voir Ali, je l'ai trouvé le plus conciliant. Il m'a également donné quelques conseils que j'ai suivis, mais par Allah, je ne sais pas si cela sera utile. » Ils lui ont alors demandé ce qu´il lui conseillait de faire, et lorsqu'il leur répondit, ils demandèrent : « Est-ce que Mohamed t'a donné la permission de faire cela ? » - « Non. Par Allah, l'homme a seulement joué son jeu avec moi. » - « A quoi servent tes paroles ? » - « A rien, mais par Allah*, je ne savais faire rien d'autre. »

* Les invocations constantes de la vérité avec le nom d'Allah chez les musulmans constituent une violation continue du troisième commandement : Tu n’utiliseras pas le nom de l’Eternel, ton Dieu, à la légère, car l’Eternel ne laissera pas impuni celui qui utilisera son nom à la légère. (Exode 20:7).

9.02.5 -- La préparation de Mohamed pour la conquête de La Mecque

Mohamed donna l'ordre de s´équiper pour partir et dit à son peuple de préparer ce dont il avait besoin pour une campagne. Lorsqu'Abu Bakr rendit visite à sa fille Aïcha et la trouva occupée à préparer une campagne, il lui demanda : Est-ce que Mohamed t'a ordonné de préparer son armure ? » - « Oui, tu fais la même chose ! » - « Et où penses-tu qu'il va ? » - « Par Allah, je ne sais pas. » - Plus tard, Mohamed a dit aux gens qu'il se rendait à La Mecque et leur a ordonné sérieusement de s´équiper. Il pria également : « Allah, prive les Qurayshites d'éclaireurs et de tout autre rapport afin que nous puissions les surprendre dans leur pays ! ».

9.02.6 -- Lettre d´avertissement de Hatib

Lorsque Mohamed décida d'attaquer La Mecque, Hatib ibn Abi Balta a écrit une lettre aux Qurayshites pour les informer de la décision de Mohamed. Il donna la lettre à une femme de Muzaina avec l'instruction de la remettre aux Qurayshites. La femme mit la lettre dans ses cheveux, natta ses tresses autour et partit. Mohamed fut cependant informé du ciel de l'intention de Hatib. Il envoya donc Ali et Zubair chercher la femme qui devait porter la lettre de Hatib aux Qurayshites. Ils la rattrapèrent à Khaliqa, où vivaient les Banu Abi Ahmad, la firent descendre de son chameau et examinèrent ses bagages, mais ne trouvèrent rien. Ali dit alors au prophète: « Je jure par Allah que rien de faux n´a été dévoilé au prophète et que rien de faux ne nous a été communiqué. Donne-nous la lettre ou bien nous te déshabillerons ! » Quand elle comprit qu'il était sérieux, elle lui demanda d'aller sur le côté. Elle détacha sa chevelure, sortit la lettre et la tendit à Ali, qui l'apporta à Mohamed. Ce dernier envoya chercher Hatib et lui demanda ce qui l'avait poussé à agir de la sorte. Il répondit : « Par Allah, je crois en Allah et en son messager. Je n'ai pas changé et je n'ai pas adopté d'autre foi. Je n'ai pas non plus de famille ou de lignée parmi les Mecquois, et pourtant un fils de moi et de ma femme y vit, à qui j'ai voulu témoigner de la faveur. »

Umar s'est écrié : « Permets-moi, messager d'Allah, de lui couper la tête, car c'est un hypocrite ! ». Mais Mohamed répondit : « Allah n'a-t-il pas considéré les combattants le jour de la bataille de Badr et ne leur a-t-il pas dit : Fais ce que tu veux, je te pardonne ! » En ce qui concerne l'acte de Hatib, il lui fut alors révélé ce qui suit: « 1 Ô vous qui croyez, ne prenez pas pour amis mes ennemis et vos ennemis, afin de les traiter avec amour », jusqu'à ce qu'il soit dit : « 4 Vous avez un bel exemple en Abraham et les siens, lorsqu'ils dirent à leurs compagnons de tribu : Nous renonçons à vous et à ce que vous adorez en dehors d'Allah. Nous vous désavouons, et entre nous et vous, il y aura de la haine et de l'inimitié jusqu'à ce que vous croyiez en Allah seul' ... ». (Sourate al-Mumtahina 60, 1-4). Mohamed se mit alors en route et plaça Abu Rahm Kulthum ibn Hussain à la tête de Médine. Il quitta Médine après passés dix jours du mois de Ramadan (9e mois). Il jeûna et tout le peuple jeûna avec lui jusqu'à ce qu'il arrive à Kadid, entre Usfan et Amadj. Là, il rompit le jeûne.

9.02.7 -- Le camp de Mohamed à Marr al-Dhahran*

Mohamed se rendit ensuite avec 10 000 croyants à Marr al-Dhahran. Les Banu Sulaim étaient au nombre de 700 et les Muzaina de 10 000 hommes. Selon d'autres, les Banu Sulaim comptaient également 1 000 hommes, et un certain nombre de croyants de toutes les tribus étaient avec lui. Parmi les émigrants et les alliés, tous étaient partis avec lui. Pas un seul n'était resté derrière. Mohamed campait déjà à Marr al-Dhahran sans qu'aucune nouvelle ne soit parvenue aux Qurayshites. Ils ne savaient pas ce qu'il allait faire. Pendant ces nuits-là, Abu Sufyan, Hakim ibn Hizam et Budail ibn Warqa' de La Mecque sortirent également pour obtenir des nouvelles et se renseigner sur Mohamed. Al-'Abbas avait également quitté La Mecque. Il avait rencontré Mohamed en chemin à Djuhfa** avec sa famille en tant qu'émigrants. Al-'Abbas était resté à la Mecque jusqu'à présent et avait conservé la charge d'abreuver les pèlerins avec la permission de Mohamed.

* « Marr al-Dhahran » se trouve à environ 25 km à l´Ouest de La Mecque.
** "Djuhfa" se trouve au bord de la mer rouge a environ 180 km au nord de La Mecque sur le chemin de Médine vers La Mecque.

9.02.8 --Abu Sufyan professe l´Islam

Abu Sufyan et Abd Allah ibn Umaiyya rencontrèrent également Mohamed. A Niq al-'Uqaab, entre La Mecque et Médine, ils cherchèrent à l'approcher. Uum Salama le lui rapporta et dit : « Ô Messager d'Allah, voici le fils de ton oncle, le fils de ta tante et ton beau-frère. » Mohamed répondit : « Je ne veux pas les connaître. Le fils de mon oncle a attenté à mon honneur, et le fils de ma tante et mon beau-frère m'ont adressé les paroles connues à La Mecque. » Lorsque cette réponse de Mohamed leur parvint, Abu Sufyan, qui avait son jeune fils avec lui, dit : « Par Allah, il doit nous accorder l'accès, ou bien je prendrai ce fils et j'errerai avec lui dans le pays jusqu'à ce que nous périssions de faim ou de soif ! ». Lorsque Mohamed entendit ces paroles, il eut pitié d'eux et les laissa entrer. Ils entrèrent et professèrent l'islam.

Abu Sufyan récita alors les versets suivants :

Par ta vie, quand j'ai porté une bannière, / Sous laquelle les cavaliers d'al-Lat / Devaient vaincre les cavaliers de Mohamed, / J'étais comme quelqu'un qui tâtonne dans l'obscurité de la nuit. / Mais maintenant, mon heure est venue, / Parce que je serais guidé et que je suis les conseils. / J'ai été guidé par un autre, / Pas par mon propre cœur.

Celui que j'ai chassé de cette façon, / M’a uni à Allah. / Je me suis efforcé d'éloigner les gens de Mohamed. / Je ne me considérais pas comme l'un des leurs, / Et pourtant j'ai été appelé par lui. / Ils sont ce qu'ils sont. / Celui qui ne parle pas selon leur sens, / ...aussi sage qu'il puisse être, / Il est blâmé et traité de menteur. / Bien que je n´étais pas d'accord avec les gens, / J'ai essayé, avant d'être converti, / De leur plaire à chaque rencontre. / Dites aux Thaqifites que je ne veux pas de leur guerre. / Dites-leur de menacer les autres, pas moi. / Je n'étais pas avec l'armée que poursuivait Amir. / Ma langue et mes mains sont innocentes. / D'autres tribus étaient venues d'un pays lointain, Des étrangers de Saham et Surdud.

9.02.9 -- 'Abbas rencontre Abu Sufyan

Lorsque Mohamed campait à Marr al-Dhahran, je pensais, raconte al-'Abbas, « malheur aux Qurayshites ! Par Allah, si Mohamed entre à La Mecque par la force avant qu'ils ne viennent lui demander grâce, c'en est fini d'eux jusqu'à la fin des temps. » J'ai donc monté al-Baida, la mule de Mohamed, et j'ai chevauché jusqu'à al-Arak, en me disant que je trouverai peut-être un ramasseur de bois, un vendeur de lait ou un autre homme d'affaires pour aller à La Mecque et dire aux Qurayshites où Mohamed se trouvait, afin qu'ils sortent et le supplient de le protéger avant qu'il n'entre par la force. Puis je jurais par Allah d'aller moi-même à La Mecque pour obtenir quelque chose.

C´est alors que je fus témoin d'une conversation nocturne entre Abu Sufyan et Budail ibn Warqa'. Abu Sufyan avait dit : « Je n'ai jamais vu autant de feux et autant de troupes que cette nuit-là ! ». Budail répondit : « Ce sont, par Allah, les Khuza'a qui sont sur le sentier de la guerre. » Mais Abu Sufyan rétorqua : « Les Khuza'a sont trop peu nombreux pour avoir autant de feux et de troupes ! ».

J'ai crié : « Abu Handhala ! » Il a reconnu ma voix et a crié : « Abou al-Fadl ? » - « C'est moi ! » - « Qu'est-ce que tu fais ? Tu m´es plus cher que père et mère ! » - « Malheur à toi, Abu Sufyan, voici Mohamed avec son peuple ! Malheur aux Qurayshites ! » « Qu'allons-nous faire ? J'abandonnerai volontiers mon père et ma mère pour toi. » « Par Allah, s'il s'empare de toi, il te coupera la tête. Monte sur cette mule derrière moi. Je te conduirai à lui et je le supplierai de te garantir sa protection ! » Il monta, et son compagnon fit demi-tour. Chaque fois que je croisais un garde musulman avec lui, ils demandaient : « Qui va là ? » Dès qu'ils virent la mule de Mohamed sur laquelle j'étais monté, ils crièrent : « C'est l'oncle du Messager d'Allah ! ». Enfin, lorsque je suis passé devant le feu d'Umar, il a crié : « Qui va là ? » et s'est approché de moi. Quand il vit Abu Sufyan sur le dos de la mule, il cria : « C'est Abu Sufyan, l'ennemi d'Allah. Louange à Allah qui l'a mis en notre pouvoir sans traité ni alliance. » Il courut ensuite vers Mohamed. J'ai cependant éperonné la mule et je l'ai devancé d'autant qu'une mule maladroite devance un homme peu agile. J'ai sauté et suis entré dans la tente de Mohamed. Umar est arrivé également et a crié : « O Messager d'Allah ! Voici Abu Sufyan, qu'Allah a remis en notre pouvoir sans contrat. Permets-moi de lui couper la tête ! » J'ai dit à ce moment-là : « Messager d'Allah, je l'ai pris sous ma protection. » Je me suis alors assis près de Mohamed, j'ai saisi sa tête et j'ai dit : « Par Allah, que personne d'autre que moi ne s'approche de lui cette nuit. » Quand Umar a porté d'autres accusations, j'ai dit : « Doucement, Umar, par Allah, s'il appartenait aux Banu 'Adi ibn Ka'b, tu ne parlerais pas comme ça. Mais tu sais qu'il appartient aux fils d'Abd Manaf ! » Umar a répondu : « Doucement ! 'Abbas, par Allah, je me suis plus réjoui le jour de ta conversion que si al-Khattab s'était converti, car je savais que cela donnerait une grande joie à Mohamed ! Va avec lui dans ton camp et ramène-le-moi demain matin ! » Je l'ai emmené dans mon camp et il a passé la nuit avec moi.

Le lendemain matin, je retournais avec lui vers Mohamed. Quand il le vit, il s'écria : « Malheur à toi, Abu Sufyan ! Ne vois-tu toujours pas qu'il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah ? » Il répondit : « Tu m´es aussi cher que mon père et ma mère. Comme tu es doux, comme tu es noble, comme tu es tendre avec tes proches ! Par Allah, je crois que s'il y avait d'autres dieux qu'Allah, ils seraient d'une certaine utilité ! ». Mohamed répondit : « Malheur à toi, Abu Sufyan, ne réalises-tu pas encore que je suis un messager d'Allah ? ». Il répondit : « Tu m´es aussi cher que mon père et ma mère, comme tu es noble, doux et tendre envers tes proches. Mais, par Allah, pour ce qui est de l'Islam, mon intérêt suscite encore quelques réticences ! » Alors 'Abbas dit : « Malheur à toi ! Deviens musulman et confesse qu'il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah et que Mohamed est un messager d'Allah avant que ta tête ne soit coupée ! » Il s'est donc confessé et est devenu musulman. J'ai alors dit à Mohamed : « Abu Sufyan est un homme fier ! Satisfais-le ! » Mohamed répondit : « Eh bien, quiconque entre dans la maison d'Abu Sufyan sera en sécurité, de même que quiconque s'enferme dans sa maison ou se rend dans le quartier de la Ka'ba. »

9.02.10 -- Abu Sufyan voit les armées d´Allahs

Lorsqu'Abu Sufyan fut sur le point de partir, Mohamed dit à 'Abbas : « Arrête-le au rétrécissement de la vallée, là où la montagne s'avance, afin qu'il puisse voir passer les armées d'Allah. » J'ai obéi à cet ordre, raconte 'Abbas, et les tribus sont passées avec leurs bannières. Chaque fois qu'un groupe passait, il demandait : « Qui sont ces gens ? » Quand j'ai nommé Sulaim, il a dit : « Qu'est-ce que j'en ai à faire des Sulaims ? » Il a dit la même chose à Muzaina et aux autres qui sont passés dont il m'a demandé les noms. Quand enfin Mohamed passa avec sa troupe de couleur gris acier - on l'appelait la « troupe vert foncé» * à cause des nombreuses armes qui dépassaient et de leur armure de fer - il dit : « Loué soit le Seigneur ! O 'Abbas, qui sont ces gens ? Je répondis : « C'est le Messager d'Allah avec les émigrants et les alliés. Puis il s'écria : « Par Allah, père de Fadl, personne ne peut rien contre eux. Le royaume de ton neveu est devenu puissant ! » J'ai répondu : « Sa prophétie ! » demanda-t-il : « Et puis quoi encore ? » J'ai répondu : « Dépêche-toi d'arriver chez toi ! ». Lorsqu'il arriva auprès d'eux, il cria d'une voix forte : « Ô Qurayshites ! Mohamed s'approche de nous de telle manière qu'aucune résistance n'est possible. Celui qui va chez Abu Sufyan est en sécurité ! » Alors Hind, la fille d'Utba, se leva, l'attrapa par la moustache et cria : « Frappez cet être inférieur sale et inutile que l'avant-garde de l'ennemi est déjà en train d'écraser !". Abu Sufyan dit alors : « Malheur à toi ! Ne vous laissez pas tromper par elle ! Quelque chose approche, contre laquelle vous n'avez aucun pouvoir. Celui qui va chez Abu Sufyan est en sécurité ! » Puis ils crièrent : « Qu'Allah te tue ! Que peut bien nous apporter ta maison? » Alors il ajouta : « Celui qui referme la porte derrière lui est également en sécurité, de même que celui qui entre dans la cour de la Ka'ba. » Les gens se dispersèrent alors. Certains s´enfermèrent dans leurs maisons, d'autres allèrent dans la zone de la Ka'ba.

* La troupe vert foncée fait référence aux combattants avec une armure vert-gris chatoyante des cavaliers les mieux équipés.

9.02.11 -- L´arrivée de Mohamed à Dhu Tawa

Abd Allah ibn Abi Bakr m´a rapporté: Lorsque Mohamed arriva à Dhu Tawa et vit quelle victoire Allah, par sa grâce, lui avait donné, il se tint debout sur son chameau, il s´emmitoufla dans une partie de son manteau rayé et s´inclina humblement devant Allah de telle manière que sa barbe touchait presque le milieu de sa selle.

Lorsque Mohamed fut à Dhu Tawa, Abu Quhafa dit à l'une de ses filles, qui était l'une de ses plus jeunes enfants : « Ô ma petite fille, aide-moi à escalader (l') Abu Qabis (une montagne près de La Mecque) ». (Car il était aveugle) Lorsqu'elle l'eut conduit sur la montagne, il lui demanda : « Que vois-tu, ma petite fille ? » Elle répondit : « Je vois une foule sombre et compacte. » « Ce sont les cavaliers », a-t-il dit. « Je vois en outre, poursuit-elle, un homme marcher de long en large près de cette foule vert foncée. » Il dit : « C'est le commandant et le chef des cavaliers. » Elle ajouta : « Par Allah, la foule vert foncée s'allonge. » Puis il dit alors : « Les cavaliers sont partis, ramène-moi vite à la maison ! » Elle descendit la montagne avec lui, mais les cavaliers le rencontrèrent avant qu'il n'atteigne sa maison. Un des cavaliers coupa la chaîne en argent du cou de la fille. Lorsque Mohamed fut à la Ka'ba, Abu Bakr lui montra son père. Mohamed demanda : « Pourquoi n'as-tu pas laissé le vieil homme à la maison pour que je puisse lui rendre visite là-bas ? » Abu Bakr répondit : « Il convient mieux qu'il te rende visite plutôt que tu ailles chez lui. » Mohamed le fit alors s'asseoir, le pris par la poitrine et lui dit : « Deviens musulman ! ». Et il professa l'islam. Quand Abu Bakr adhéra avec lui, ses cheveux ressemblaient à une fleur de Thaghama. Mohamed dit alors : « Arrange ses cheveux différemment ! » Abu Bakr saisit alors la main de sa sœur et dit : « Je vous en conjure par Allah et l'Islam, rendez-moi le collier de ma sœur. » Mais personne ne répondit. Puis il dit : « Ô ma sœur, garde ton collier caché ou garde le bien ! Par Allah, l'honnêteté est devenue rare de nos jours ! »

9.02.12 -- Comment Mohamed a conquis La Mecque (Janvier 630 après JC)

Abd Allah ibn Nadjih a raconté: « Lorsque Mohamed organisa ses troupes au départ de Dhu Tawa, il ordonna à Zubair d'entrer avec un détachement depuis Kuda. Il commandait l'aile gauche. Sa'd ibn Ubada devait entrer avec un détachement depuis Kadaa ». Certains érudits affirment que Sa'd a dit lors de son entrée : « Aujourd'hui est un jour de guerre. Aujourd'hui, le sanctuaire sera profané ! » Un émigré (il s'agissait d'Umar) qui l'a entendu a dit à Mohamed : « Écoute ce qu´a dit Sa'd ! Nous ne sommes pas sûrs qu'il ne se lance pas à l'assaut contre les Qurayshites ». Mohamed dit alors à Ali : « Rattrape-le, prend l'étendard et entre avec ». Abd Allah rapporta également : « Khalid ibn Walid, qui commandait l'aile droite, reçut l'ordre d'entrer par al-Lit à travers les quartiers bas de la Mecque. Il était accompagné des Banu Aslam, Sulaim, Muzaina, Djuhaina et d'autres tribus bédouines. Abu Ubaida ibn al-Djarrah entra à la Mecque avant Mohamed avec des foules de croyants. Mohamed lui-même fit son entrée par Adsakhir. Lorsqu'il atteignit les hauteurs de la ville, on y planta sa tente ».

9.02.13 -- La résistance des hommes de Khandama

Safwan ibn Umaiyya, 'Ikrima ibn Abi Djahl et Suhail ibn Amr ont rassemblé des gens à Khandama pour les mener contre Mohamed. Himas ibn Qays, un frère des Banu Bakr, avait forgé et amélioré des armes avant l'arrivée de Mohamed. Sa femme lui avait demandé pourquoi il avait besoin de ces armes. Il répondit : « Contre Mohamed et ses compagnons ». Elle dit alors : « Par Allah, je ne crois pas que quiconque puisse s'opposer à Mohamed et à ses compagnons ». Il répliqua alors : « J'espère t'amener l'un d'eux comme esclave ».

Il se rendit ensuite à Khandama chez Suhail, Safwan et Ikrima. Lorsque des croyants du détachement de Khalid s'approchèrent d'eux, une petite escarmouche eut lieu entre eux. Kurz ibn Djabir et Khunais ibn Khalid, un homme sous la protection des Banu Munqids, qui s'étaient approchés par un autre chemin, séparés de Khalid, furent abattus. Khunais tomba le premier. Kurz le prit entre ses jambes et le protégea jusqu'à ce qu'il soit tué à son tour. Parmi les cavaliers de Khalid, Salama ibn al-Maila, de la tribu de Djuhaina, fut également tué. Parmi les infidèles, 12 ou 13 hommes furent tués, puis ils s'enfuirent. Himas aussi se réfugia dans sa maison et ordonna à sa femme de la fermer.

Le mot d'ordre des compagnons de Mohamed, le jour de la conquête de La Mecque, ainsi qu'à Hunayn et à Ta'if, était : « Ô fils d'Abd al-Rahman ! » pour les émigrés, « fils d'Abd Allah ! » pour les khazradj, et « fils de 'Ubaid Allah ! » pour les Aus.

9.02.14 -- Les personnes dont l´exécution a été ordonné par Mohamed

Mohammed avait donné l'ordre à ses émirs de ne combattre que les personnes qui leur étaient hostiles lors de leur entrée à La Mecque. Cependant, il donna le nom de certaines personnes qu'ils devaient absolument tuer, même si elles se cachaient derrière les rideaux de la Ka'ba*. Parmi eux il y avait Ibn Sa'd**, un frère des Banu Amir ibn Lu'ayy. Il s'était converti à l'islam, avait écrit la Révélation pour Mohamed, puis avait apostasié et était retourné chez les Qurayshites. Il s'enfuit alors chez son frère de lait Uthman ibn 'Affan. Ce dernier l'accompagna auprès de Mohamed, alors que tout était calme, et implora son pardon. On dit que Mohamed resta longtemps silencieux avant d'accorder la requête d'Uthman. Quand Uthman se fut éloigné, Mohamed dit à ses compagnons : « J'ai gardé le silence pour que l'un de vous se lève et coupe la tête d'Ibn Sa'd ». L'un de ses compagnons dit alors : « Pourquoi ne m'as-tu pas fait signe ? » Mohamed répondit : « Un prophète ne laisse pas exécuter par des signes ». Ibn Sa'd se convertit à nouveau. Umar, et plus tard Uthman, lui accordèrent une charge de gouverneur.

* Le jugement de guerre et de vengeance de Mohamed devait consolider sa domination en tant que juge de La Mecque.
** Ibn Sa'd était l'un des hommes connus qui ont transmis les textes du Coran par écrit.

Abd Allah ibn Khatal des Banu Taim ibn Ghalib devait également être exécuté. Lui aussi s'était converti à l'Islam. Mohamed l'avait envoyé avec un compagnon pour collecter l'impôt des pauvres. Il était accompagné d'un affranchi musulman qui le servait. Alors qu'ils s'étaient arrêtés en chemin, il ordonna à son serviteur d'égorger un bouc et de lui préparer un repas. Mais son serviteur s'endormit. Quand Abd Allah se réveilla et qu'aucun repas n'avait été préparé, il se jeta sur son serviteur et le tua. Puis il retomba dans l'idolâtrie. Il y avait aussi deux chanteuses (l'une s'appelait Fartana) qui chantaient des chansons moqueuses sur Mohamed. Elles devaient également être tuées en même temps que leur maître.

Al-Huwairith ibn Nuqaidh, qui avait maltraité Mohamed à La Mecque, devait également être exécuté. Lorsqu'al-'Abbas fit sortir Fatima et Umm Kulthum de La Mecque pour les emmener à Médine auprès de Mohamed, Huwairith les frappa et les jeta à terre. Miqyas ibn Hubaba devait également être exécuté pour avoir tué le compagnon allié qui avait accidentellement tué son frère et était ensuite retourné chez les Qurayshites en tant qu'idolâtre.

Sara, l'affranchie d'un homme des Banu Abd al-Muttalib, et 'Ikrima ibn Abi Djahl devaient également être exécutées. Sara avait également insulté Mohamed à La Mecque. Ikrima s'enfuit au Yémen. Son épouse Umm Hakim, la fille de Harith ibn Hicham, se convertit et implora le pardon d´Ikrima auprès de Mohamed. Mohamed lui accorda son pardon. Elle partit ensuite à sa recherche, l'amena à Mohamed et il devint musulman. Abd Allah ibn Khatal fut tué par le Makhzumite Sa'id ibn Huraith et par l'as-lamite Abu Barza. Miqyas fut tué par Numaila, un homme de sa tribu.

Des deux chanteuses d'Ibn Khatal, l'une fut tuée, l'autre s'échappa et fut plus tard graciée par Mohamed. Sara fut également graciée. Elle mourut pendant le califat d'Umar dans la vallée de La Mecque des suites d'un coup de pied de cheval. Huwairith a été tué par Ali. Umm Hani, la fille d'Abu Talib, raconte : « Lorsque Mohamed s'installa sur les hauteurs de La Mecque, deux Makhzoumites de la famille de mes beaux-pères se réfugièrent chez moi. Mon frère Ali s'approcha et cria : « Par Allah, je vais les tuer ». Je fermai ma maison derrière eux et me rendis auprès de Mohamed qui se lavait sur un récipient en bois sur lequel il restait encore des traces de pâte, tandis que sa fille Fatima lui présentait son vêtement. Après s'être lavé, il enfila son vêtement et fit la prière de l'aube en s'agenouillant huit fois. Puis il s’approcha de moi, me souhaita la bienvenue et me demanda ce qui m'amenait chez lui. Je lui parlais des deux hommes et de l'intention d'Ali. Il me dit alors: « Celui que tu protèges, nous le protégeons aussi ; celui à qui tu assures la sûreté, nous lui assurerons aussi la sûreté. Il ne doit pas les tuer tous les deux ! » Les deux étaient al-Harith ibn Hicham et Zubair ibn Abi Umaiyya.

9.02.15 -- Mohamed fait le tour de la Ka'ba

Après que Mohamed se fut installé à La Mecque et que tout fut calme, il fit sept fois le tour de l'enceinte sacrée sur son chameau et toucha le pilier avec un bâton recourbé vers le haut. Lorsqu'il eut fait le tour de la cour du temple, il appela Uthman ibn Abi Talha, lui prit la clé de la Ka'ba, la fit ouvrir et entra. Il y trouva une colombe en bois d'aloès qu'il brisa et jeta. Puis il s'arrêta à la porte de la Ka'ba tandis que les gens attendaient dans la mosquée. Un érudit m'a raconté : « Lorsque Mohamed se tint à la porte de la Ka'ba, il a dit : « Il n'y a pas d´autre Dieu en dehors d'Allah, l'Unique. Il n'a pas de camarade. Allah a réalisé sa promesse, il a assisté son serviteur et a mis seul en fuite les ennemis. Tout privilège, toute dette de sang et tout vol d'argent pour lesquels des revendications sont encore formulées, je les écrase sous mes pieds par la présente, à l'exception du chapeau du temple et de l'approvisionnement en eau des pèlerins. Pour un meurtre non prémédité à l'aide d'un fouet ou d'un bâton, le lourd tribut expiatoire sera payé : Cent chameaux, dont quarante en gestation. Ô Qurayshites, Allah a écarté de vous l'orgueil ancestral et l'arrogance du paganisme. Tous les hommes descendent d'Adam et Adam a été créé à partir de la terre ». Puis il récita le verset suivant devant eux : « Ô vous humains, Nous vous avons créés á partir de mâles et de femelles, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus pour que vous vous reconnaissiez mutuellement. Pour Allah, les plus honorables parmi vous sont les plus pieux. ….. ». (sourate al-Hudjurat 49,13). Puis il poursuivit : « Ô vous, Qurayshites, qu'attendez-vous de moi ? » ils répondirent : « Rien que du bon, tu es un frère et un cousin noble et généreux », il répondit : « Allez ! Vous êtes libres. » Mohamed s'assit alors et Ali, la clé de la Ka'ba à la main, s'avança vers lui et lui dit : « Qu'Allah te fasse miséricorde, messager d'Allah. Laisse-nous unir le chapeau du temple aux abreuvoirs des pèlerins ! » Mohamed demanda : « Où est Uthman ibn Talha? » On l'appela et Mohamed a dit : « Voici ta clé, Uthman, ce jour est un jour de probité et de fidélité ».

* Le sermon triomphal prononcé par Mohamed à la Ka'ba après sa victoire sur La Mecque est déprimant. Aucun remerciement à Dieu et aucun grand chant de louange n'ont été rapportés. En fin de compte, le sermon de la victoire ne consiste qu'en des dispositions légales et une humiliation des ennemis. L'islam reste une religion sous la loi et n'a pas grand-chose à offrir, à part d'innombrables décrets de loi.

9.02.16 -- Bilal appelle à la prière à la Kaba

L'année de la conquête, lorsque Mohamed entra dans la Ka'ba avec Bilal, il ordonna à ce dernier de faire l'appel à la prière. Abu Sufyan ibn Harb, 'Attaab ibn Asid et Harith ibn Hicham étaient assis dans un coin de la Ka'ba. Alors 'Attaab ibn Asid dit : « Allah a été miséricordieux envers Asid de ne pas lui faire entendre cela, car cela l'aurait bouleversé ». Harith dit : « Par Allah, si je l´avais su qu'il disait vrai, je l´aurais suivi ». Abu Sufyan ajouta : « Je ne dirais pas un mot, car si je parlais, ce caillou me trahirait ». Mohamed sortit alors vers eux et leur dit : « Je sais ce que vous avez dit » et leur répéta leurs paroles. Alors al-Harith et 'Attaab ibn Asid dirent : « Nous confessons que tu es un messager d'Allah, car par Allah, il n'y avait personne avec nous qui savait cela et qui aurait pu le dire ».

9.02.17 -- Discours de chaire de Mohamed le lendemain de la conquête

Al-Khuza'i a raconté : « Quand Amr ibn Zubair est venu à La Mecque pour faire la guerre à son frère Abd Allah, je suis allé le voir et je lui ai dit : « Nous étions là lorsque Mohamed a conquis La Mecque'. Mohamed a dit dans son discours : « Ô gens ! Allah a sanctifié La Mecque le jour où il a créé les cieux et la terre. Elle restera sacrée jusqu'au jour de la résurrection. Il n'est permis à aucun croyant de verser le sang dans cette ville ou d'y abattre un arbre. Cela n'a été permis à personne avant moi et ne le sera à personne après moi. Cela ne m'a été permis qu'en ce moment, car Allah était en colère contre ses habitants. Puis la ville fut sanctifiée comme auparavant. Que celui qui est présent, l'annonce à celui qui est absent. Quelqu'un vous dit-il : Mohamed y a fait la guerre, répondez : Allah a permis à son messager de le faire, mais pas à vous. Ô vous, les Khuzaites ! Abstenez-vous de tuer, même si vous y trouvez votre compte ! Il y a eu assez de meurtres ! Vous avez commis un meurtre pour lequel je paierai le prix de l'expiation. Si quelqu'un est tué par la suite, les parents de la personne tuée auront le choix entre le sang de l'assassin et l'argent de l'expiation. »* Mohamed a ensuite payé l'argent de l'expiation pour celui qui a été tué par les Khuzaites.

* Le deuxième discours de Mohamed en chaire à la Mecque ne contient rien d'autre que des lois d'urgence, des ordonnances et des interdictions, à part la confirmation de la "sainteté de La Mecque". La sacralisation de la Mecque signifie qu'Allah a rendu La Mecque (et en particulier le quartier de la Ka'ba) inviolable. Il est interdit à un musulman de faire la guerre et de verser le sang à La Mecque et dans le district de la Ka'ba.
L'interdiction de combattre à La Mecque a été transgressée à plusieurs reprises lors de l'occupation et de la libération de la mosquée centrale en 1979, lorsque les émeutiers musulmans ont été vaincus par des armes modernes et des troupes auxiliaires de pays musulmans et non-musulmans. Les membres d'une unité antiterroriste française devaient auparavant se convertir formellement à l'islam !

9.02.18 -- Le discours des alliés

Après la conquête de La Mecque, Mohamed s´arrêta à Safa et pria. Les compagnons qui l'entouraient se dirent entre eux : « Croyez-vous que Mohamed restera dans sa patrie reconquise ? » Lorsque Mohamed eut terminé sa prière, il leur demanda ce qu'ils avaient dit et insista jusqu'à ce qu'ils le lui disent. Il répondit alors : « Je me réfugie en Allah, avec vous je vivrai et je mourrai ».

9.02.19 -- Quand Fadaala a voulu tuer Mohamed

Fadaala ibn 'Umayr ibn al-Mulawwih al-Laithi voulait tuer Mohamed l´année de la conquête alors qu´il faisait le tour de la Ka'ba. Lorsqu'il s'approcha, Mohamed demanda : « Es-tu Fadaala ? » Il répondit : « Oui, messager d'Allah ». « Qu'est-ce que tu as en tête ? » demanda Mohamed. Il répondit : « Rien, je pensais à Allah ». Mohamed sourit, puis dit : « Implore le pardon d'Allah ». Il posa alors sa main sur sa poitrine et aussitôt son cœur s'apaisa. « Par Allah, » raconta Fadaala, « il n'avait pas encore retiré sa main de ma poitrine qu'il était déjà pour moi la plus chère des créatures d'Allah. Je suis ensuite retourné dans ma famille ».

9.02.20 -- Safwan ibn Umaiyya

Safwan ibn Umaiyya s'est enfui à Djidda pour s'embarquer de là vers le Yémen. Umayr ibn Wahb dit alors : « Ô Prophète d'Allah, Safwan, le maître de son peuple, a fui devant toi pour se jeter dans la mer. Accorde-lui ta protection ! Qu'Allah te fasse également miséricorde ». Mohamed dit : « Qu'il soit protégé ! » Alors 'Umayr dit : « Ô Messager d'Allah, donne-moi un signe par lequel il pourra reconnaître son pardon ». Mohamed lui remit le bandeau qu'il portait à l'entrée de La Mecque. 'Umayr se rendit avec cela chez Safwan, qui était déjà prêt à partir, et lui dit : « Ô Safwan, tu m'es plus cher que mon père et ma mère. Allah ! Allah ! Tu veux te précipiter vers ta perte. Je t'apporte ici la garantie de protection de Mohamed ». Safwan répondit : « Malheur à toi ! Va-t'en et ne me parle pas ! - Tu m'es plus cher que mes parents, mais ton cousin est le meilleur, le plus pur, le plus doux et le meilleur des hommes. Sa force est ta force, son honneur est ton honneur, et son royaume est ton royaume. Mais je crains pour ma vie ». – « Il est trop noble et trop clément pour t'ôter la vie ». 'Umayr le conduisit ensuite à Mohamed, à qui Safwan dit : « Cet homme prétend que tu m'as donné une garantie de protection ». – « Il a dit vrai ! » - « Laisse-moi donc encore deux mois pour me décider ! » - « Tu auras quatre mois de réflexion ! »

9.03 -- La campagne de Hunain et ses conséquences (Janvier à Mars 630 après JC)

9.03.1 -- Paroles de Duraid ibn al-Simma

Lorsque Malik décida de partir en campagne contre Mohamed, ses hommes durent prendre avec eux leurs biens, leurs femmes et leurs enfants. Lorsqu'il campa à Autas, les gens se rassemblèrent autour de lui, y compris Duraid, qui était transporté dans un palanquin. Lorsque Duraid descendit, il demanda : « Dans quelle vallée sommes-nous descendus ? » On lui répondit : « A Autas ». Il dit alors : « C'est un bon lieu de combat pour les cavaliers, ni trop rude ni trop rocailleux, ni trop tendre ni trop mou. Mais pourquoi est-ce que j´entends les chameaux, les cris des ânes, les pleurs des enfants et les bêlements des moutons ? » On lui répondit : « Malik voulait que les gens prennent leurs biens, leurs femmes et leurs enfants ». Il demanda ensuite des nouvelles de Malik et lorsqu'on le fit venir, il dit : « Malik, tu es le chef de ton peuple et ce jour décidera du sort de tous les autres. Pourquoi est-ce que j'entends les chameaux et les ânes crier, les enfants pleurer et les moutons bêler » ? Malik répondit : « J'ai ordonné aux gens d'emporter leurs biens, leurs femmes et leurs enfants ». – « Et pourquoi ? » - « Je voulais que chacun ait sa famille et ses biens derrière lui, afin qu'il se batte plus résolument pour eux ». Duraid fit claquer sa langue et dit : « Tu es un berger ! Par Allah, est-ce que quelque chose peut retenir un fugitif ? Si tu veux vaincre, seul l'homme armé d'une épée et d'une lance te sera utile. Si tu es vaincu, tu seras également déshonoré dans ta famille et dans tes biens ». Puis il demanda : « Que font le Ka'b et le Kilab ?" On répondit : « Aucun des deux n'est présent ». Il dit alors : « Alors, la clairvoyance et l'engagement font également défaut. Si c'était un jour de gloire et d'honneur, ces deux-là ne manqueraient pas. J'aurais voulu que vous fassiez la même chose que Ka'b et Kilab. Qui d'entre vous est donc présent ? » On répondit : « Amr ibn Amir et Auf ibn Amir ». Il dit : « Ce sont deux branches d'Amir qui ne sont ni utiles ni nuisibles. Tu n'as rien fait, ô Malik, en faisant avancer jusqu'à l'encolure des chevaux ce que les Hawazin possèdent de plus précieux. Emmène-les plutôt dans un lieu élevé et solide de leur patrie. Puis fais monter les jeunes gens sur les chevaux. Si tu es vainqueur, ceux qui sont restés en arrière te rejoindront. Si tu es battu, tu seras le seul à en souffrir. Mais tu sauveras tes biens et ta famille ». Malik jura par Allah qu'il ne ferait pas cela. « Tu es déjà vieux, » dit-il à Duraid, « et ton esprit est également affaibli par l'âge. Par Allah, si les Hawazins ne m'obéissent pas, je me jetterai sur mon épée ici jusqu'à ce qu'elle me sorte par le dos ». Il ne voulait en effet pas que le conseil de Duraid soit suivi et que le sien soit seulement mentionné. - Les Hawazin s'écrièrent : « Nous t'obéirons ! »

Duraïd dit alors : « Je n'ai jamais vu un tel jour, et jamais il ne m'est arrivé une telle chose ! Oh ! si j'étais un jeune homme dans cette bataille, pour trotter çà et là, pour faucher les têtes et pour pousser les craintifs comme de jeunes moutons ! »

Malik ordonna alors : « Si vous voyez l'ennemi, brisez le fourreau de vos épées et tombez sur lui comme un seul homme ». Um-aiyya ibn Abd Allah m'a rapporté qu'on lui avait dit que Malik ibn Auf avait envoyé des éclaireurs. Ils revinrent avec les articulations déboitées. Malik s'écria : « Malheur à vous ! Qu'est-ce que vous avez ? » Ils répondirent : « Nous avons vu des hommes blancs sur des chevaux pommelés et, par Allah, avant que nous ne nous en rendions compte, ce que tu vois nous a frappés ». Mais, par Allah, ce malheur ne l'empêcha pas de poursuivre son projet.

9.03.2 -- La mission d´Ibn Abi Hadrad

Lorsque Mohamed entendit parler des Hawazins, il envoya Abd Allah ibn Abi Hadrad al-Aslami à leur rencontre. Il lui ordonna de s'infiltrer et de rester jusqu'à ce qu'il apprenne leur plan, afin de pouvoir l'en informer. Abd Allah se rendit à leur camp et resta jusqu'à ce qu'il soit informé de leur équipement et de leur décision de faire la guerre à Mohamed. Il retourna ensuite auprès de Mohamed et l'informa de leur décision. Lorsque Mohamed décida de partir à leur rencontre, il apprit que Safwan ibn Umaiyya, qui était encore païen à l'époque, possédait une réserve d'armures et d'armes diverses. Il lui dit : « Prête-nous tes armes pour que nous puissions les utiliser demain contre notre ennemi ». Safwan répondit : « Veux-tu les prendre par la force ? » Mohamed répondit : « Nous voulons seulement les emprunter et les garder précieusement pour te les ramener ». « Eh bien, » répondit Safwan, « je n'ai rien contre ! » Il lui remit cent cuirasses avec leurs armes. On dit que Mohamed lui a demandé de s'occuper du transport et qu'il l'a fait.

9.03.3 -- L´exode de Mohamed (Janvier 630 après JC)

Mohamed partit avec 2000 Mecquois et 10.000 compagnons. Ils étaient en tout 12.000. Il nomma 'Attaab ibn Asid ibn Abi al-Is ibn Umaiyya émir pour tous ceux qui étaient restés à La Mecque. Puis il se lança à l'assaut des Hawazins

Zuhri m'a parlé de Sinan ibn Abi Sinan, qui l'a entendu de Harith ibn Malik : « Nous sommes partis avec Mohamed à Hunain*. Il n'y a pas longtemps, nous étions encore dans le paganisme. Les mécréants parmi les Qurayshites et les Bédouins visitaient chaque année un grand arbre vert. Ils l'appelaient Dhat al-Anwat. Ils accrochaient leurs armes à ses branches, faisaient des sacrifices et passaient une journée entière près de lui. Lorsque nous vîmes un grand lotus vert au cours de notre marche, nous nous exclamâmes : « Ô Messager d'Allah, donne-nous un dhat al-anwat comme les autres ! » Mohamed répondit : « Allah est plus grand ! Celui duquel se trouve l'âme de Mohamed entre ses mains, vous parlez comme le peuple de Moïse a parlé à Moïse : « 138 ... Instaure pour nous une divinité à l´instar de ces gens. Moïse répondit : Vous êtes vraiment insensés. 139 Ces païens–là, dans tout ce qu´ils font, courent à leur perdition et toute leur œuvre sera réduite à néant. (sourate al-A'raf 7, 138-139).

* « Hunain » se trouve à environ 110 km à l´est de La Mecque.

9.03.4 -- La fuite des musulmans

Asim m'a raconté d'Abd al-Rahman ibn Djabir, à qui son père avait raconté : « Lorsque nous sommes arrivés dans la vallée de Hunain, nous sommes descendus par l'un des chemins creux et escarpés de Tihamas, avant même que le matin ne se lève. Mais l'ennemi avait occupé la vallée avant nous et nous avait tendu une embuscade en armure complète dans les gorges, les sinuosités et les passages étroits. Avant que nous ne nous en sommes rendus compte, il nous a attaqués comme un seul homme, si bien que nous nous sommes retirés en hâte, sans tourner la tête.

9.03.5 -- Mohamed tient bon

Mais Mohamed tourna à droite et cria : « Approchez-vous, hommes, vers moi ! Je suis le Messager d'Allah. Je suis Mohamed ibn Abd Allah", mais les gens continuèrent à fuir, et ce que portaient les chameaux était tout en désordre. Certains compagnons, émigrants et membres de la famille restèrent cependant avec Mohamed. Djabir a également raconté : « L'un des Hawazins était monté sur un chameau rougeâtre. Il tenait à la main un drapeau noir attaché à une longue lance. Il se tenait à la tête des Hawazins. Lorsqu'il pouvait atteindre un adversaire, il le frappait avec sa lance. Si les croyants étaient loin, il levait la lance en l'air, puis ceux qui se trouvaient derrière lui le suivaient. Lorsque parmi les Mecquois mal intentionnés qui étaient partis avec Mohamed virent les fuyards, certains d'entre eux exprimèrent leur rancœur. Abu Sufyan ibn Harb se moqua : « Ils fuiront jusqu'à la mer. Il garde les flèches sans pointe dans son carquois. » Djabala ibn al-Hanbal s'exclama : « Aujourd'hui, le sort est réduit à néant ! » Safwan lui dit : « Tais-toi ! Allah ferme ta bouche. Par Allah, je préfère avoir un Qurayshite comme maître plutôt qu'un Hawazinite ». Shaiba ibn Uthman dit : « Je pense que je vais me venger de Mohamed aujourd'hui, car son père a été tué à Uhud. - Aujourd'hui, je vais tuer Mohamed. Je fis alors le tour de Mohamed avec l'intention de le tuer. C'est alors que quelque chose m'enveloppa le cœur, si bien que je n'en fus pas capable, et je me rendis compte que je n'avais aucun pouvoir sur lui».

9.03.6 -- La victoire après la déroute

Zuhri m'a parlé de Kathir ibn 'Abbas. Le père de ce dernier lui aurait raconté : « J'étais avec Mohamed, conduisant sa mule blanche par la bride, lorsque Mohamed rappela les fuyards, mais personne ne l'écouta. Il cria alors : Ô Abbas, crie à haute voix : Ô foules des alliés, ô foules d'hommages ! Les gens répondirent : 'Nous sommes ici ! Nous sommes ici ! Ils voulaient repartir avec leurs chameaux, mais ils ne le pouvaient pas. Ils prirent donc leurs armures et les jetèrent au cou de leurs chameaux. Puis ils sautèrent pour se frayer un chemin vers Mohamed avec leur bouclier et leur épée. Une fois que 100 furent réunis, ils affrontèrent l'ennemi et se battirent. Au début, ils crièrent : Seigneur ! Ô compagnons d'armes ! mais à la fin : Ô Khazradjites ! », car ils se sont battus avec courage. Mohamed descendit alors de son chameau et s'avança vers les combattants en criant : « La guerre est maintenant en feu ! Alors que le Hawazinite qui portait l'étendard se battait en avant de la manière décrite, lui, Ali et un compagnon d'armes se dirigèrent vers lui. Ali s'approcha de lui par derrière et trancha les tendons des pieds arrière de son chameau, le faisant tomber en arrière. L'allié s'élança vers l'homme et lui donna un coup qui lui coupa la moitié de la cuisse, le faisant tomber de sa selle. Les alliés se battirent si vaillamment que lorsqu'ils revinrent de leur fuite, les autres trouvèrent les prisonniers déjà liés devant Mohamed. Mohamed se tourna alors vers Abu Sufyan ibn al-Harith - qui était resté avec lui ce jour-là et dont la conversion s'était avérée sincère - et lui demanda : « Qui es-tu ? Qui es-tu ? » Il répondit : « Je suis le fils de ta mère, messager d'Allah ».

9.03.7 -- Umm Sulaym

Abd Allah ibn Abi Bakr m'a raconté : « Lorsque Mohamed se retourna, il vit Umm Sulaym, la fille de Milhan, qui chevauchait vers lui. Elle avait suivi son époux Abu Talha avec son chameau. Comme elle était enceinte, elle mit sa main dans l'anneau du naseau du chameau d'Abu Talha, de peur de ne pas pouvoir le dompter. Mohamed s'écria : « Es-tu Umm Sulaym ? » Elle répondit : « Oui » et elle ajouta : « Tu m'es plus cher que mon père et ma mère. Tue tous ceux qui t'ont fui et ceux qui te combattent. Ils le méritent ». Mohamed répondit : « Allah se suffit à lui-même pour les punir, ô Umm Sulaym ! » Mohamed lui demanda alors ce que signifiait le poignard qu'elle portait sur elle. Elle répondit : « Avec ceci, je tue le mécréant qui s'approche de moi ».

9.03.8 -- Abu Qatada et son butin de guerre

Abu Qatada a dit : « Le jour de Hunain, j'ai vu un musulman se battre avec un idolâtre. Soudain, un autre mécréant s'est approché pour assister son compagnon. Je me précipitai et lui coupai une main. Mais il me saisit de l'autre main et voulut m'étrangler. Il m'aurait tué aussi, si la perte de sang ne l'avait pas épuisé. Il est donc tombé à terre et je lui ai porté un coup mortel. Le combat m'a alors éloigné de celui qui était tombé. Un Mecquois passa près de lui et s'empara du butin. Lorsque le combat cessa et que nous eûmes vaincu l'ennemi, Mohamed dit : « Celui qui a tué un ennemi a le droit du lui prendre son butin ! » J'ai alors dit : « Ô Messager d'Allah, j'ai tué un homme sur lequel il y avait quelque chose à prendre, mais le combat m'a éloigné de lui, et je ne sais pas qui lui a pris le butin ». Le Mecquois dit alors : « Il a dit vrai, ô Messager d'Allah. Donne-lui satisfaction à ma place. » Mais Abu Bakr répondit : « Non, par Allah, il ne lui rendra pas satisfaction. Comment veux-tu te révolter contre un des lions d'Allah qui combat pour la religion d'Allah et partager son butin avec lui ? Rends-lui ce que tu as pris de celui qui a été tué » ! Mohamed répondit : « Il a raison, rends-lui son butin » - « Je le lui ai pris, » continue Abu Qatada, « et je l'ai vendu, et j'ai acheté un terrain avec des dattes avec le produit de la vente ». Abu Talha à lui seul a pris le butin de vingt personnes tuées le jour de Hunain.

9.03.9 -- Le soutien des anges

Abu Ishaq ibn Yasar m'a rapporté que Djubair ibn Mut'im lui a dit : « J'ai vu, avant la fuite de l'ennemi, alors que nous étions encore en train de combattre, un mur noir descendre du ciel et s'installer entre nous et l'ennemi. Puis j'ai vu des fourmis noires se déplacer dans toute la vallée et je n'ai pas douté que c'étaient des anges*, ce qui a rapidement provoqué la fuite de l'ennemi ».

* Quel foi primitive dans les anges ! Elle est plus proche de la réalité des démons que de la sainteté des envoyés de Dieu.

9.03.10 -- Ce qui s´est passé après la bataille

Lorsque les Hawazin s'enfuirent, beaucoup furent tués par les Banu Malik. Cependant, soixante-dix hommes restèrent sous leur bannière, parmi eux Uthman ibn Abd Allah qui, après la mort de Dhu al-Khimar (surnom d'Auf ibn Rabi'), porta la bannière et la défendit jusqu'à ce qu'il soit tué. Lorsque Mohamed apprit la mort d'Uthman, il dit : « Qu'Allah le condamne ! Il était un ennemi des Qurayshites » ! Ya'qub ibn 'Utba ibn al-Mughira m'a rapporté : « En même temps qu'Uthman, un esclave chrétien qui n'était pas circoncis fut tué ».

Lorsqu'un allié trouva les Thaqifites tués et l'esclave non circoncis, il cria aussi fort qu'il le put : « Ô bédouins, Allah sait que les Thaqifites sont incirconcis ! » Mughira ibn Schu'ba, craignant que ces paroles ne se répandent parmi les bédouins, le prit par la main et lui dit : « Ne dis pas cela, tu m'es plus cher que père et mère. Mais cet homme tué est un de nos esclaves chrétiens ». Il découvrit ensuite d'autres cadavres et s'écria : « Ne vois-tu pas qu'ils sont tous circoncis ? »

La bannière des alliés était entre les mains de Qarib ibn al-Aswad. Lorsque les musulmans s'enfuirent, il appuya la bannière contre un arbre et prit la fuite avec ses cousins et les membres de sa tribu, si bien que seuls deux hommes furent tués par leurs alliés : Wahb des Banu Ghiyara et al-Djulah des Banu Kubba.

Quant aux idolâtres, ils s'enfuirent à Ta'if* avec Malik ibn Auf. D'autres campèrent à Autas, d'autres encore, mais seulement les Banu Ghiyara de Thaqif, allèrent à Nakhla. Les cavaliers de Mohamed poursuivirent les Banu Ghiyara, mais pas ceux qui s'étaient retirés dans les montagnes.

* "Ta'if" se trouve en haut dans les montagnes à environ 90 km au sud-est de La Mecque.

9.03.11 -- Duraid ibn al-Simma se fait tuer

Rabi'a ibn Rufai' ibn Uhban rattrapa Duraid ibn al-Simma. Il le prit pour une femme parce qu'il était assis dans un palanquin. Mais lorsqu'il arrêta le chameau et le fit s'agenouiller, voici qu'il trouva un vieil homme dans le palanquin. C'était Duraid, mais le jeune garçon ne le connaissait pas. « Qu'est-ce que tu veux ? » demanda Duraid. « Te tuer », répondit le garçon. – « Qui es-tu ? » - « Je suis le sulamite Rabi'a ibn Rufai ». - Il frappa alors Duraid avec une épée, mais ne put lui faire aucun mal. Duraid dit alors : « Ta mère t'a doté de mauvaises armes. Prends mon épée à l'arrière de la selle du palanquin et frappe-la au-dessus de la clavicule. C'est ainsi que je frappais les hommes autrefois. Quand tu retourneras chez ta mère, dis-lui que tu as tué Duraid ibn al-Simma. Par Allah, j'ai déjà protégé vos femmes certains jours ».

Les Banu Sulaim rapportent que Rabi'a a raconté : « Quand je l'ai tué, il est tombé par terre. Comme il gisait alors, exposé, son postérieur et l'intérieur de ses cuisses étaient sans poils, comme du papier comme beaucoup de cavaliers ». Lorsque Rabi'a revint vers sa mère et lui raconta la mise à mort de Duraid, elle dit : « Par Allah, il a libéré trois de tes mères ! »

9.03.12 -- La fin de l´histoire d´Abu 'Amir

Abu 'Amir al-Ash'ari rencontra dix frères le jour d'Autas. Ils faisaient partie des mécréants. L'un d'eux l'attaqua. Abu 'Amir l'affronta, l'invita à se convertir à l'islam et lui dit : « Mon Allah, témoigne contre lui ». Puis il le tua à son tour, après l'avoir invité à l'Islam et avoir appelé Allah à témoigner contre lui. Il les tua ainsi l'un après l'autre, jusqu'à ce que finalement le dixième l'attaque. Mais quand Abu 'Amir invoqua également Allah comme témoin sur lui, celui-ci répondit : « Ô mon Allah, ne témoigne pas contre moi ». Abu 'Amir cessa alors le combat. L'infidèle s'éloigna et devint plus tard un bon musulman. Quand Mohamed le vit, il dit : « Voici le fugitif d'Abu 'Amir ». Abu 'Amir fut plus tard tué à coups de flèches par les frères Ala et Aufa, les fils de Harith des Banu Djusham. L'une d´elle l'a atteint dans la région du cœur, l'autre au genou. Abu Musa mena ensuite ses hommes contre eux et les tua.

9.03.13 -- Mohamed interdit de tuer les femmes

Un de mes amis m'a raconté : « Un jour, Mohamed passait devant une femme qui avait été tuée par Khalid ibn Walid. Beaucoup de gens s'étaient rassemblés autour d'elle. Mohamed demanda : « Qu´est-ce qu´il se passe ici »? On lui répondit : « C'est une femme que Khalid a tuée ! » Mohamed chargea alors l'une des personnes présentes : « Fais venir Khalid et dis-lui : le Messager d'Allah t'interdit de tuer les enfants, les femmes et les serviteurs ».

9.03.14 -- De Bidjad et Schayma'

Mohamed a dit ce jour-là : « Si vous vous emparez de Bidjad, ne le laissez pas s'échapper un homme des Banu Sa'd. Il a commis un crime ». Une fois que les musulmans l'eurent maîtrisé, ils l'emmenèrent avec sa famille chez Mohamed. Il était accompagné de Shayma', la fille de Harith ibn Abd al-'Uzza, une sœur de lait de Mohamed. Lorsqu'on la traita durement lors du transport, elle dit : « Sachez, par Allah, que je suis la sœur de lait du messager d'Allah ». Mais on ne la crut pas jusqu'à ce qu'elle soit amenée devant Mohamed. Lorsqu'on l'amena devant lui, elle dit : « Ô Messager d'Allah ! Je suis ta sœur ». Il lui demanda : « Quel est ta marque distinctive ? » Elle répondit : « Une déchirure au dos, que tu m'as faite une fois quand je t'avais sur mes genoux ». Mohamed reconnut la marque. Il étendit un manteau devant elle et la fit s'asseoir dessus. Il lui laissa le choix de rester auprès de lui, aimée et honorée, ou de retourner auprès des siens, comblée de cadeaux. Elle préféra cette dernière option. Mohamed lui offrit des cadeaux et la renvoya chez les siens. Selon le rapport de Banu Sa'd, il lui donna un de ses esclaves, nommé Makhul, et une esclave, qui se marièrent et dont les descendants sont toujours vivants. Allah a révélé au sujet du jour de Hunayn : « Allah vous a apporté son secours en maintes occasions , notamment le jour de la bataille de Hunain où vous étiez trop fiers de votre grand nombre. … » (al-Tawbah 9, 25).

9.03.15 -- La campagne de Ta'if* (Février 630 après JC)

Lorsque les fugutifs de Thaqif arrivèrent à Ta'if, ils fermèrent les portes de la ville derrière eux et préparèrent leur défense.

* "Ta'if" se trouve en haut dans les montagnes à environ 90 km au sud-est de La Mecque.

'Urwa ibn Mas'ud et Ghailan ibn Salama n´étaient pas à Hunain et non plus au siège de Ta'if. Ils étaient à Djurasch, où ils apprenaient à construire des tours pour l´assaut, des catapultes et des toits de protection.

Mohamed se rendit également à Ta'if après avoir terminé la bataille de Hunain. Il passa par al-Nakhla al-Yamaaniyya (50 km à l'est de La Mecque), Qarn (115 km à l'est de la Mecque) et Mulaih pour se rendre à Buhra al-Rugha' près de Liyya, où il construisit une mosquée et pria. C'est à Buhra al-Rugha' que Mohamed fit exécuter un meurtrier*, la première expiation par le sang dans l´Islam. Le meurtrier était de la tribu des Banu Laith. Il avait tué un homme de la tribu des Hudhail. Lorsque Mohamed fut à Liyya, il fit démolir le château de Malik ibn Auf qui s'y trouvait. Il prit ensuite un chemin appelé "al-Daiqa" (étroit, difficile). Mais lui l'appela "al-Yusra" (large, facile). C'est par ce chemin qu'il arriva à Nakhb. Il s'installa sous un lotus appelé "al-Sadirah", qui se trouvait près du domaine d'un Thaqifite. Mohamed fit dire au Thaqifite : « Soit tu viens vers nous, soit nous dévastons ton jardin ». C'est ce qui se produisit lorsque ce dernier ne se présenta pas.

* Mohamed ne se considérait pas seulement comme le chef religieux de son peuple, mais aussi comme le dirigeant responsable de toutes les affaires temporelles, juridiques et sociales.

Mohamed poursuivit ensuite sa marche jusqu'aux environs de Ta'if et y établit son campement. Plusieurs de ses hommes furent tués par des flèches parce qu'ils s'étaient installés trop près des murs de la ville. Ils ne purent pas aller plus loin car les portes étaient fermées. Après que certains de ses compagnons furent tués, Mohamed fit camper les troupes à l'endroit où se trouve maintenant une mosquée. Le siège dura vingt jours. Mohamed avait deux de ses épouses avec lui. L'une d'elles était Umm Salama, la fille d'Abu Umaiyya. Il fit dresser des tentes pour elles et pria entre les tentes. Lorsque les Thaqifites devinrent musulmans, Amr ibn Umaiyya construisit une mosquée sur le lieu de prière de Mohamed. Durant le siège, les combats et les tirs de flèches furent intenses. Mohamed fit lancer des pierres dans la ville à l'aide de catapultes. Les habitants de Ta'if auraient été les premiers à être attaqués avec des béliers*.

* Quel genre de mission ! Guerres de persécution, conquêtes, construction de mosquées et défense. Le principe de violence règne en maître dans l'Islam. Ce n'est pas une religion de paix, mais une religion d'État qui exige la soumission totale des vaincus.

Le jour de Chadkha, quelque uns des compagnons de Mohamed s'approchèrent du mur dans une tour d´assaut afin de le démolir. Mais les Thaqifites jetèrent des socs de charrue brûlants et lorsque les compagnons quittèrent la tour, ils leur tirèrent des flèches et tuèrent plusieurs hommes. Mohamed ordonna alors de couper les vignes des Thaqifites. Son ordre fut aussitôt exécuté. Pendant le siège de Ta'if, Mohamed dit à Abu Bakr : « J'ai vu dans une vision qu'on me donnait un bol de crème qu'un coq piquait pour que tout déborde ». Abu Bakr répondit : « Je ne pense pas que tu arriveras à tes fins avec les Thaqifites cette fois-ci ». Mohamed répliqua : « Moi non plus ! »

Plus tard, Khuwaila, la fille de Hakim ibn Umaiyya, dit à Mohamed : « Si Allah te laisse conquérir Ta'if, offre-moi la parure de Badia, la fille de Ghailan ibn Salama, ou la parure de Faria, la fille de 'Aqil ». - Ces deux femmes faisaient en effet partie des femmes plus parées parmi les femmes des Thaqifites. Mohamed aurait répondu à cela : « Mais si on ne me donne pas autorité sur elles, ô Khuwaila ? » Khuwaila alla ensuite voir Umar et lui rapporta ces paroles. Umar dit à Mohamed : « Quelles paroles Khuwaila m'a-t-elle rapportées de ta part ? » Mohamed répondit : « Celles que j'ai prononcées ! » Umar demanda alors : « N'as-tu donc pas reçu l'autorité sur la ville ? » « Non », répondit Mohamed. Umar répliqua : « Laisse-moi donc donner l'ordre de partir ». – « Fais cela », répondit Mohamed.

Lorsque Umar donna l'ordre de partir et que les gens s'en allèrent, Sa'id ibn Ubaid s'exclama : « C'est donc ainsi que cette tribu continuera d'exister ». 'Uyayna ibn Hisn répondit : « Oui, par Allah, dans la gloire et l'honneur ! » Un des croyants lui dit alors : « Qu'Allah te condamne, 'Uyayna ! Loues-tu les idolâtres pour leur opposition au Messager d'Allah après que tu sois venu le seconder ? » - « Par Allah, je ne suis pas venu pour combattre les Thaqifites. Je souhaitais seulement que Mohamed conquière Ta'if afin d'obtenir une fille des Thaqifites. J'espérais d'elle qu'un garçon me naisse, car les Thaqifites sont des gens intelligents »*.

* Les musulmans ne se marient pas dans le but de créer une communauté entre l'homme et la femme dans le mariage, au sens d'une unité de l'esprit, de l'âme et du corps. Certains visent uniquement la procréation de fils doués et prospères. Ils veulent ainsi accroître la gloire de leur clan.

Alors que Mohamed campait devant Ta'if, des esclaves des assiégés se convertirent à l'islam et Mohamed leur accorda la liberté.

Des années plus tard, lorsque les habitants de Ta'if se convertirent à l'islam, l'un des Taqifites - al-Harith ibn Kalada - s'adressa à Mohamed au sujet de ces esclaves qui étaient passés à l´ennemi. Mais Mohamed dit : « Ils ont été libérés par Allah ». Les Thaqifites avaient arrêté la famille de Marwan ibn Qays al-Dausi, qui s'était converti à l'islam et était parti avec Mohamed contre les Thaqifites. Les Thaqifites prétendent descendre de Qays en s'appuyant sur Mohamed qui avait dit à Marwan ibn Qays : « Prends en otage pour ta famille le premier Qaysite que tu rencontreras ». Marwan rencontra Ubayy ibn Malik al-Qushairi et l'arrêta. Dhahhak ibn Sufyan al-Kilabi s'occupa de l'affaire et parla aux Thaqifites, qui renvoyèrent aussitôt la famille de Marwan. C'est alors que Marwan libéra également Ubayy.

9.03.16 -- Les noms des musulmans qui sont tombés le jour de Ta'if

Les musulmans suivants sont tombés en martyrs le jour de Ta'if : Parmi les Banu Umaiyya ibn Abd Shams : Sa'id ibn Sa'id ibn al-'As et un de leurs alliés (Ghurfuta ibn Djannab [Hubbab] de la tribu Asid ibn al-Ghauth). Parmi les Banu Taim ibn Murra : Abd Allah ibn Abi Bakr, qui fut touché par une flèche et mourut de sa blessure à Médine après la mort du Prophète. Parmi les Banu Makhzum : Abd Allah ibn Abi Umaiyya ibn al-Mughira suite à un jet de lance. Parmi les Banu 'Adi ibn Ka'b : Abd Allah ibn Amir Rabi'a, un de leurs alliés. Parmi les Banu Sahm ibn Amr : Al-Saib ibn al-Harith ibn Qays ibn Adi et son frère Abd Allah. Parmi les Banu Sa'd ibn Laith : Djulaiha ibn Abd Allah.

Parmi les alliés, il restait : Thabit ibn al-Djadha' des Banu Salama et al-Harith ibn Sahl des Banu Mazin. Le nombre total de compagnons de Mohamed tombés au combat s'élevait à douze. Il s'agissait de sept Qurayshites, quatre alliés et un homme des Banu Laith.*

* Au début des combats, les musulmans n'étaient pas préparés à de longs sièges de forteresses et de villes fortifiées, mais plutôt à des guerres de mouvement et à des raids rapides (razzias).

De Ta'if, Mohamed se rendit à Dahna et s'installa finalement avec ses hommes à Dji'rana (à environ 8 km au nord de La Mecque). De nombreux Hawazins capturés se trouvaient avec lui. Le jour où il quitta Ta'if, un de ses compagnons lui demanda de maudire les Thaqifites. Mais Mohamed dit : « Allah, guide les Thaqifites et fais-les venir vers moi ». A Dji'rana, une députation de Hawazin se présenta devant Mohamed, dont il emmenait avec lui 6000 femmes et enfants, ainsi que d'innombrables chameaux et moutons. Les députés hawaziniens vinrent voir Mohamed après s'être convertis à l'islam et dirent : « Ô Messager d'Allah ! Nous sommes une seule tribu et une seule famille. Tu sais ce qui nous est arrivé. Sois miséricordieux envers nous ! Allah le sera aussi envers toi » ! Sur ce, l'un des Hawazin, Abu Surad Zubair, des Banu Sa'd ibn Bakr se leva et dit : « Ô Messager d'Allah ! Parmi tes prisonniers, il y a des tantes maternelles et paternelles de toi, et des nourrices qui t'ont soigné. Si nous avions nourri Harith ibn Abi Shimr ou Nu'man ibn al-Mundhir et qu'il nous serait arrivé quelque chose de similaire, nous aurions espéré qu'il aurait eu pitié de nous et qu'il nous aurait pardonné. Tu es pourtant le meilleur de tous ceux à qui l'on fait du bien ».

Mohamed répondit : « Préférez-vous vos enfants et vos femmes ou vos biens ? » Il répondit : « Ô Messager d'Allah ! Tu nous laisses le choix entre nos biens et notre honneur ? Certes, nos femmes et nos enfants nous sont plus chers ». Mohamed dit alors : « Quant à ma part et à celle des fils d'Abd al-Muttalib, nous vous les donnons ; et quand j'aurai accompli la prière de midi, venez dire : « Nous implorons l'intercession du Messager d'Allah auprès des croyants et celle des croyants auprès du Messager d'Allah pour que nos femmes et nos enfants nous soient rendus ». Je vous accorderai alors votre requête et j'interviendrai en votre faveur ». Lorsque Mohamed eut prié, ils parlèrent comme Mohamed le leur avait demandé. Mohamed confirma alors : « Quant à moi et aux fils d'Abd al-Muttalib, nous vous les offrons ! » Les émigrés répondirent : « Nous donnons notre part au messager d'Allah ». Les alliés dirent la même chose. Mais al-Aqra ibn Habis s'y opposa : « En ce qui me concerne, ainsi que les Banu Ta'min, nous ne renonçons pas ! » 'Uyayna ibn Hisn dit : « Moi et les Banu Fazaara ne renoncent pas non plus ! » 'Abbas ibn Mirdas réclama également sa part et celle des Banu Sulaim. Mais les Banu Sulaim s'écrièrent : « Si ! Nous laissons notre part au Messager d'Allah ». Alors 'Abbas dit aux Banu Sulaim : « Vous me faites honte ». Et Mohamed ajouta : « Celui d'entre vous qui ne revendique pas les prisonniers recevra six parts pour chaque futur prisonnier que nous ferons ». Abu Wadjza Jazid ibn 'Ubaid al-Sa'di m'a raconté : « Mohamed avait donné à Ali une fille qui s'appelait Raita. Elle était la fille de Hilal ibn Hayyan. Il avait donné à Uthman ibn 'Affan, Zainab, la fille de Hayyan. Il avait également donné une fille à Umar, qui la laissa à son fils Abd Allah »*.

* Les filles ont été données par Mohamed comme esclaves, comme des marchandises sans âme, à ses amis les plus proches.

Selon le récit de Nafi, un affranchi d'Abd Allah, celui-ci raconta : « J'ai envoyé la jeune fille à mes oncles des Banu Djumah pour qu'ils la préparent et la dotent, car je voulais d'abord faire le tour de la Ka'ba avant de venir la rejoindre et coucher avec elle. Lorsque je suis sorti du sanctuaire, j'ai remarqué une bousculade. Quand je leur ai demandé ce qu'il y avait, ils m'ont répondu : « Mohamed nous a rendu nos femmes et nos enfants »! Je leur ai dit alors : « Votre compagne se trouve chez les Banu Djumah. Ils allèrent la chercher et la ramenèrent chez elle“.

Uyayna ibn Hisn avait pris une vieille femme des Hawazin, pensant qu'elle aurait des parents dans la tribu qui paieraient une grande rançon pour elle. Lorsque Mohamed demanda la libération de la captive contre six parts, il ne voulut pas rendre la femme. Zubair Abu Surad dit alors : « Laisse-la ! Par Allah, sa bouche n'est pas fraîche, son sein n'est pas ferme, son corps ne peut pas enfanter, son époux ne trouve pas de plaisir en elle, son lait est desséché ». Lorsque Zubair eut dit ces mots, 'Uyayna ibn Hisn la congédia pour six parts*.

* Ce n'est pas l'homme en tant que tel, mais le profit que l'on peut en tirer, qui a décidé du sort de cette pauvre femme.

9.03.17 -- La conversion de Malik ibn 'Auf al-Nasri

Mohamed s'informa auprès des élus des Hawazin au sujet de Malik ibn Auf. Ils répondirent : « Il se trouve à Ta'if chez les Thaqifites ». Mohamed les chargea de lui dire que s'il voulait venir le voir en tant que croyant, il lui rendrait sa famille et ses biens et lui offrirait encore cent chameaux. Lorsque Malik entendit cela, il quitta Ta'if et se rendit auprès de Mohamed. Craignant d'être retenu par les Thaqifites, il avait fait préparer un chameau en dehors de Ta'if et s'était fait présenter un cheval qu'il monta pour quitter la ville la nuit même. Son chameau l'attendait à l'endroit convenu. Il le monta et rencontra Mohamed à Dji'rana. D'autres disent qu'il se trouvait à La Mecque. Mohamed lui rendit sa famille et ses biens et lui offrit cent chameaux. Malik devint un bon musulman.*

* Malik était l'un des nombreux musulmans qui ont été gagnés à l'Islam par l'argent, les biens ou la libération de leurs proches.

Mohamed le plaça à la tête des tribus qui lui appartenaient, les Thumala, Salima et Fahm, qui avaient également embrassé l'Islam. Malik, à leur tête, combattit les Thaqifites et les accula, car il attaqua tous leurs troupeaux.

9.03.18 -- Le Partage du butin

Lorsque Mohamed eut rendu les captifs de Hunain aux leurs, il partit. Mais les gens le suivirent et dirent : « Ô Messager d'Allah, partage entre nous les chameaux et les moutons que nous avons pris ». Finalement, ils le pressèrent contre un arbre et lui arrachèrent son manteau. Il s'écria alors : « Ô gens, rendez-moi mon manteau ! Par Allah, même si vous aviez pris autant de bêtes qu'il y a d'arbres à Tihama, je les partagerais entre vous. Vous ne m'avez jamais trouvé avare, ni lâche, ni injuste, ni violent ». Il se tourna ensuite vers un chameau, arracha un poil de sa bosse, le prit entre ses doigts et dit : « Ô gens, je ne me suis pas approprié, à part le cinquième, autant que ce poil de votre butin, et même celui-ci vous sera rendu. Apportez, vous aussi, tout ce que vous avez pris, jusqu´au fil et l'aiguille. Le vol est source de honte pour celui qui le commet, de feu de l'Enfer et d'opprobre au jour de la résurrection ». Un allié apporta alors un paquet de cheveux et dit : « Ô Messager d'Allah, j'ai pris ceci pour en faire un coussin pour un chameau blessé ». Mohamed dit alors : « Je renonce à ma part ». Mais il pensait par cela : « Si un châtiment terrible est obtenu par ce moyen, je ne veux rien avoir à faire avec », et il le jeta.*

* Le butin était et est resté l'un des principaux motifs de la guerre sainte. Les terrains, les bâtiments, les animaux et les personnes étaient considérés comme des dons particuliers d'Allah. La répartition restait cependant toujours un point critique. Mohamed a toujours revendiqué un cinquième du butin pour lui-même.
Jésus s'est comporté différemment vis-à-vis de l'argent et des biens. Il a dit à ses disciples : « Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon » (Matthieu 6, 24). Il préférait la pauvreté et la modération à la convoitise et à la richesse. Faire du butin était impensable pour lui et pour ses apôtres. Jésus a appelé les chrétiens au sacrifice et à l'abnégation, mais pas à la prédation.

Zaid ibn Aslam a rapporté de son père : « Aqil ibn Abu Talib vint le jour de Hunain, l'épée tachée de sang, chez son épouse Fatima, la fille de Shaiba ibn Rabi'a. Elle lui dit : « Je vois que tu as combattu. Quel butin rapportes-tu des idolâtres ? Il répondit : « Voici une aiguille avec laquelle tu pourras coudre tes vêtements ». Et il la lui donna. Il entendit alors le crieur de Mohamed s'exclamer : « Que celui qui a pris quelque chose le rapporte, jusqu´au fil et l'aiguille ! Aussitôt, Aqil revint et dit : « Je crois que ton aiguille est perdue ! Il la prit et la jeta avec le reste du butin ».

9.03.19 -- De nombreux Qurayschites sont gratifiés

Mohamed offrait des cadeaux à des hommes considérés pour gagner leur cœur et celui de leurs compagnons de tribu*. Mohamed offrit cent chameaux à Abu Sufyan et cent autres à son fils Mu'awiya, ainsi qu'à Hakim ibn Hizam et Harith ibn Harith ibn Kalada, un frère des Banu Abd al-Dar. De plus, Harith ibn Hicham, Suhail ibn Amr, Huwaitib ibn Abd al-'Uzza ibn Abi Qays, Ala ibn Djariyya, un Thaqifite, compagnon de protection des Banu Zuhra, 'Uyayna ibn Hisn, Aqra ibn Habis, Malik ibn Auf et Safwan ibn Umaiyya reçurent aussi chacun cent chameaux. D'autres Qurayshites reçurent moins de cent chameaux. Parmi eux se trouvaient Makhrama ibn Nawfal al-Zuhri, 'Umayr ibn Wahb, al-Djumahi et Hicham ibn Amr, un frère des Banu Amr ibn Lu'ayy. Je ne me souviens pas exactement de ce qui leur a été donné, mais moins de cent chameaux. Sa'id ibn Yarbu ibn Ankatha a reçu cinquante chameaux et al-Sahmi également cinquante chameaux. 'Abbas ibn Mirdas ne reçut de Mohamed que quelques chameaux mâles. 'Abbas en a voulu à Mohamed et l'a réprimandé dans les versets suivants :

Beaucoup fuyaient et je les ai arrêtés, / lorsque, sur mon cheval, j'ai renouvelé l'attaque / et que j'ai réveillés ceux qui dormaient. / Car je ne dormais pas comme les autres. / Mais mon butin et celui d'Ubaïd / furent réparti entre 'Uyayna et al-Aqra. / Bien que je fusse un guerrier vigoureux, / je n'ai reçu que de jeunes chameaux, / autant qu'un chameau a de pieds. / Hisn et Habis dépassaient pourtant pas mes deux ancêtres. / Dans la réunion, / et je n'étais inférieur ni à l'un ni à l'autre. / Mais celui que tu abaisses ne sera plus jamais élevé.
* Mohamed a manipulé ses anciens ennemis en leur offrant de gros cadeaux. Il les a "habitués à l'Islam". Il éveilla en eux le désir et la soif de richesse et de pouvoir. Mohammed a fait tout cela "au nom d'Allah" pour répandre l'islam.
Jésus, quant à lui, dit : "Tout homme parmi vous qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple" (Luc 14, 33).
Jésus-Christ n'attirait pas ses disciples avec de l'or et de l'argent, mais leur présentait le sacrifice, le renoncement à soi-même, le port de la croix et la persécution dans sa succession.

Mohamed dit alors : « Emmenez-le et coupez-lui la langue ». Ils lui donnèrent alors autant de chameaux jusqu'à ce qu'il soit satisfait. C'est ce que Mohamed voulait dire par "couper la langue".

Lorsque certains Qurayshites et d'autres rendirent hommage à Mohamed, il leur offrit le butin de Hunayn le jour de Dji'rana. Ceux qui lui rendirent hommage furent : Parmi les Banu Umaiyya : Abu Sufyan ibn Harb, Taliq ibn Sufyan ibn Umaiyya, Khalid ibn Asid. Des Banu Abd al-Dar : Shaiba ibn Uthman, Abu al-Sanabil ibn Ba'kak, 'Ikrima ibn Amir. Des Banu Makhzum : Zuhair ibn Abi Umaiyya, Harith ibn Hicham, Khalid ibn Hicham, Hicham ibn Walid, Sufyan ibn Abd al-Asad et al-Saib ibn Abd al-Saib. Des Banu 'Adi ibn Ka'b : Muti ibn al-Aswad, Abu Djahm ibn Hudhaifa. Des Banu Djumah : Safwan ibn Umaiyya, Uhaiha ibn Umaiyya, 'Umayr ibn Wahb. Des Banu Sahm : Adi ibn Qays. Des Banu Amir ibn Lu'ayy : Huwaitib ibn Abd al-'Uzza et Hicham ibn Amr. D'autres tribus : Parmi les Banu Bakr, ibn Abd Manat : Nawfal ibn Mu'awiya. Des Banu Kilab, la branche des Banu Qays : Alqama ibn Ulatha et Labid ibn Rabi'a. Des Banu Amir ibn Rabi'a : Khalid ibn Haudha et Harmala ibn Haudha. Des Banu Nasr : Malik ibn Auf. Des Banu Sulaim : 'Abbas ibn Mirdas. Des Banu Fazaara, la branche de Ghatafan : 'Uyayna ibn Hisn. Des Banu Handhala, branche des Banu Ta'mim : Al-Aqra ibn Habis, de la famille des Banu Mudjaschi ibn Darim. Mohamed ibn Ibrahim ibn al-Harith m'a raconté : « Un des compagnons de Mohamed lui a dit : « Ô Messager d'Allah, tu as donné à 'U-yayna et à al-Aqra cent chameaux chacun et tu as ignoré Dju'ail ibn Suraqa al-Damri ! » Mohammed répondit : « Par celui entre les mains duquel se trouve mon âme, Dju'ail est meilleur que tout ce qui existe sur terre. Tous les autres sont comme 'U-yayna et al-Aqra. Je n'ai fait don à ces deux-là que pour qu'ils deviennent de bons croyants, tandis que j'ai une confiance totale dans la foi de Dju'ail ».

9.03.20 -- La contradiction de Dhu al-Khuwaisira al-Tamimi

Un homme du nom de Dhu al-Khuwaisira se tint devant Mohamed alors qu'il offrait des cadeaux aux gens et lui dit : « Ô Mohamed, j'ai vu ce que tu as fait aujourd'hui ». Mohamed répondit : « Eh bien, qu'en penses-tu ? » Il répondit : « Je vois que tu n'as pas agi avec justice ».* Mohamed se mit en colère et s'écria : « Malheur à toi ! Si je ne suis pas juste, chez qui trouvera-t-on la justice ? » Umar demanda à Mohamed s'il devait le tuer ? Mohamed répondit : « Non, laisse-le ! Il trouvera des adeptes qui s'enfonceront dans la religion jusqu'à ce qu'ils en sortent (jusqu´à ce qu´ils abandonnent la religion), comme une flèche qui sort de l'objet qu'elle a touché. On voit la pointe et on n'y trouve rien, pas plus que la tige et l'encoche de la flèche. Elle a précédé le sang et les ordures ».**

* Les voix des mécontents de Médine se sont multipliées. Ils désapprouvaient les grands cadeaux diplomatiques de Mohamed aux anciens ennemis et maîtres de La Mecque. Eux-mêmes, les fidèles combattants, n'avaient rien reçu ou presque.
** Ce hadith est controversé parmi les orientalistes, car il apparaît dans d'autres recueils de hadiths concernant certains mouvements sectaires de l'Islam et il a été cité pour légitimer leur lutte.

Après que Mohamed eut offert des cadeaux aux Qurayshites et aux autres tribus, mais qu'il ne donna rien à ses compagnons, Hassan ibn Thabit le mit en cause dans le poème suivant :

Le chagrin a augmenté / et l'eau coule abondamment des yeux, / qu'inonde un flot de larmes, / d'un chagrin d'amour pour Shamma, / la belle et mince, sans faiblesse ni défaut. / Mais laisse maintenant Shamma, / puisque leur amour / était très faible / et un amour faible est le malheur / du langoureux qui désire l'union. / Viens voir le Messager et dis-lui : / "Ô toi, en qui les croyants / ont le plus confiance parmi tous les hommes, / pourquoi les sulaim lointains ont-ils reçu / la préférence sur ceux-là, / ceux qui t'ont accueilli et assisté, / avant ceux qu'Allah a appelés alliés,/ parce qu'ils ont soutenu la foi de la direction, / lorsque la guerre s'est déchaînée à plusieurs reprises ? / Ils se sont précipités dans le sentier d'Allah / et s'exposaient patiemment à des malheurs / et ils n'étaient ni angoissés, ni effrayés. / Les gens se sont rassemblés pour toi, / se sont rassemblés contre nous. / Nous n'avions d'autre secours que l'épée et la lance. / Nous les avons combattus et n'avons épargné personne / et nous n'avons rien négligé de ce qui a été dit, / de ce qui nous a été révélé. / Les belligérants haïssaient notre assemblée. / Quand la guerre s'allumait, / nous étions comme une flamme ardente. / C'est ainsi que nous avons repoussé les hypocrites à Badr. / et nous sommes restés vainqueurs. / Nous étions ta troupe près de la colline d'Uhud, / quand Mudhar, dans son orgueil, a rassemblé les troupes. / Nous n'étions ni faibles ni découragés. / Ils ne nous ont pas surpris en train de faire un faux pas, / alors que tous les autres hommes ont trébuché.

9.03.21 -- Ce qu´ont dit les alliés

Lorsque Mohamed offrit des cadeaux aux Qurayshites et à d'autres tribus sans rien donner à ses compagnons, ils furent très offensés. Ils prononcèrent toutes sortes de paroles, jusqu'à ce que l'un d'entre eux dise : « Par Allah, Mohamed retourne à son peuple ! » Sa'd ibn Ubada alla alors voir Mohamed et lui dit : « Ô Messager d'Allah, les alliés sont très attristés par ta procédure de partage du butin. Tu l'as réparti entre les membres de ta tribu, tu as également fait de grands cadeaux à d'autres tribus et les alliés n'ont rien reçu ». Mohamed dit alors : « Et toi qu'en penses-tu ? » Sa'd répondit : « Ô Messager d'Allah, je ne suis rien d'autre qu'un membre de mon peuple ». – « Fais donc venir ton peuple ici, » répondit Mohamed, « dans cet espace cloturé ». Sa'd rassembla les alliés. Des exilés se joignirent à eux. Certains furent admis, d'autres refusés.

Lorsque les alliés furent réunis, Sa'd l'annonça au Prophète. Il se rendit auprès d'eux et dit, après avoir loué Allah comme d'habitude : « Ô compagnons, quels discours ai-je entendus de vous et quelle douleur a pénétré dans votre cœur ? Ne suis-je pas venu à vous quand vous étiez dans l'égarement et qu'Allah vous a guidé ? N'étiez-vous pas dans le besoin, et Allah vous a enrichis ? N'étiez-vous pas en désaccord entre vous, et Allah a uni vos cœurs » ? Ils répondirent : « Oui, Allah et Son messager ont été bons et miséricordieux envers nous ». « Eh bien », dit Mohammed, « pourquoi ne me répondez-vous pas ? » Ils dirent : « Que répondrons-nous ? Nous préférons Allah et son messager ». Alors Mohamed dit : « Par Allah, si vous le vouliez, vous pourriez dire en toute vérité et crédibilité : Quand tu es venu chez nous, on t'a traité de menteur, mais nous t'avons cru. Tu étais abandonné, nous t'avons protégé. Tu étais chassé, nous t'avons accueilli. Tu avais besoin d'aide, nous t'avons soutenu.'* Voulez-vous vous s attristerez-vous à cause des cadeaux que j'ai donnée aux gens pour les gagner à l'islam, alors que je ne compte que sur votre foi ? Etes-vous satisfaits quand d'autres reviennent avec des moutons et des chameaux, et vous avec le Messager d'Allah ? Par celui qui détient l'âme de Mohamed, s'il n'y avait pas eu d'émigration, je voudrai être parmi les alliés, et si tous les gens allaient d'un côté et les alliés de l'autre, je suivrais les alliés. Allah ! Fais miséricorde aux alliés, à leurs fils et à leurs petits-fils ». Les gens pleurèrent tellement qu'ils se mouillèrent la barbe et dirent : « Ô Messager d'Allah, nous sommes satisfaits de notre part et de notre sort ». Mohamed s'éloigna ensuite et les gens se dispersèrent.**

* voir aussi la sourate Sure al-Duha 93, 7-9.
** Le dialogue que Mohamed a mené avec ceux qui l´ont aidé à Médine peut être considéré comme un chef-d'œuvre de gestion humaine. L´Islam était sur le point de s'effondrer. C'est alors que Mohamed fit appel à la loyauté de ceux qui l´ont aidé et à leur foi. Il leur donna le choix suivant : soit vous recevez le butin comme les débutants en islam, soit je vous assure de ma présence et des révélations d'Allah, mais sans aucune part du butin. Plus tard, il s'avéra que ceux qui l´ont aidé, avaient souvent un butin important et qu'ils n'étaient pas en reste.

9.03.22 -- Le petit pélerinage de Dji'rana (Mars 630 après JC)

De Dji'rana, Mohamed partit en pèlerinage et laissa le reste de son butin à Madjanna, près de Marr al-Dhahran. Une fois le pèlerinage terminé, il retourna à Médine et nomma 'Attaab ibn Asid gouverneur de La Mecque. Il laissa Mu'adh ibn Djabal avec lui. Celui-ci devait enseigner le coran et la religion aux gens. Le reste du butin fut ramené à Mohamed.

Lorsque Mohamed nomma 'Attaab gouverneur de La Mecque*, il lui donna un dirham par jour pour sa subsistance. Lorsque 'Attaab prononça le discours de la chaire, il dit : « Qu'Allah affame le corps de celui qui a encore faim avec un dirham ! Le Messager d'Allah m'a accordé un dirham par jour pour ma subsistance. Je n'ai besoin de rien de personne ».

* Paul avait également confié à Timothée une mission de suivi dans ses nouvelles églises. Mais cette tâche n'avait rien à voir avec la politique, l´apologie ou une activité judiciaire. Il s'agissait d'annoncer clairement l'évangile et de mettre en place un ordre spirituel dans les Églises. D'autres anciens furent nommés à cette fin.

9.03.23 -- Ka'b ibn Zuhair trouve miséricorde

Lorsque Mohamed revint de Ta'if, Boudjaïr ibn Zu-hair écrivit à son frère Ka'b, que Mohamed avait condamné à mort plusieurs personnes à la Mecque qui s'étaient moquées de lui et l'avaient maltraité. Maintenant, parmi les poètes des Qurayshites, il ne reste plus qu'Ibn al-Ziba'ra et Hubara ibn Abi Wahb, qui ont pris la fuite. Qu'il se revienne donc, s'il en a envie, vers Mohamed, car Mohamed ne tuera pas celui qui vient à lui en se repentant. Ou alors, que Ka'b cherche à se sauver dans un pays lointain.

Lorsque Ka'b reçut cette lettre, il n'avait plus d'assurance et il devait trouver une issue pour lui. Il craignait pour sa vie et ses ennemis présents lui insufflaient la peur en disant : « Il sera tué ! » N'ayant pas d'autre solution, il composa une qasida à la gloire de Mohamed et y mentionna la peur et la terreur que ses ennemis lui avaient causées.

Il se rendit ensuite à Médine et descendit chez un ami de la tribu Djuhaina. Celui-ci le conduisit un matin auprès de Mohamed qui était en train d'accomplir la prière de l'aube. Il se joignit à la prière, puis il désigna Mohamed et dit au poète : « Voici le Messager d'Allah ! Lève-toi et implore sa miséricorde ». Comme on me l'a rapporté, il s'approcha de Mohamed, s'assit devant lui, lui prit la main (Mohamed ne le connaissait pas) et dit : « Ka'b ibn Zuhair est venu implorer ta miséricorde en tant que croyant repentant. L'accueilleras-tu si je te l'amène » ? Mohamed répondit : « Oui ». Il répondit alors : « Je suis Ka'b, messager d'Allah ! » L'un des alliés se leva d'un bond et s'écria : « Permets-moi, messager d'Allah, de lui couper la tête ! » Mohamed répondit : « Laisse-le, il s'est converti et s'est repenti ». Ka'b garda rancune aux alliés pour ces paroles de l'un des leurs, car les émigrés n'avaient que de bonnes paroles pour lui.

9.04 -- Test

Cher lecteur,
Si vous avez étudié ce cahier attentivement, vous pouvez répondre facilement aux questions suivantes. Celui qui répond correctement à 90% des questions de ces 11 cahiers, peut recevoir de notre centre un certificat concernant:

Etudes avancées
De la vie de Mohamed au vue de l´évangile

- en tant qu´encouragement pour son service futur pour Christ.

  1. Qu'est-ce qui a conduit à la conquête finale de la Mecque ?
  2. Pourquoi Abu Sufyan s'est-il rendu à Médine ? Comment s'est-il converti à l'islam ?
  3. Comment Mohamed a conquis La Mecque ?
  4. Quelles personnes Mohamed a-t-il fait exécuter à la Mecque ? Pourquoi ces personnes ont-elles été tuées ?
  5. Quels actes religieux Mohamed a-t-il accomplis à La Mecque après avoir conquis sa ville natale ?
  6. Qu'a dit Mohamed lors de son premier discours en chaire à La Mecque ?
  7. Que s'est-il passé pendant la bataille de Hunain ? Comment Mohamed a-t-il remporté la victoire ?
  8. Après quelle campagne Mohamed a-t-il interdit de tuer les femmes ? Pourquoi l'a-t-il fait ?
  9. Que s'est-il passé durant l'expédition de Mohamed à Ta'if ? Pourquoi n'a-t-il pas réussi à s'emparer de cette ville ?
  10. Pourquoi Ka'b ibn Zuhair a-t-il trouvé grâce aux yeux de Mohamed ?
  11. Comment Mohamed a-t-il récompensé les Qurayshites individuels après que La Mecque est devenue islamique ?

Chaque participant à ce test peut utiliser n'importe quel livre à sa disposition pour répondre à ces questions et peut les poser à toute personne de confiance qu'il connaît. Nous attendons vos réponses écrites, y compris votre adresse complète sur papier ou par e-mail. Nous prions pour vous à Jésus, le Seigneur vivant, afin qu'il vous appelle, vous envoie, vous guide, vous renforce, vous préserve et vous accompagne chaque jour de votre vie !

Unis dans le ministère de Jésus
Abd al-Masih et Salam Falaki

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