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Home -- French -- 04. Sira -- 4 The rise of the new power base of Muhammad in Medina

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LA BIOGRAPHIE DE MOHAMED D´APRÈS IBN HISCHAM

4 - Émergence de la nouvelle base de pouvoir de Mohamed a MÉDINE -- (619 à 622 après JC)

La séparation de Mohamed de La Mecque -- L'émigration de Mohammed à Médine -- La formation d'une ville-état de musulmans, Juifs et animistes.



4.01 -- Émergence de la nouvelle base de pouvoir de Mohamed a MÉDINE -- (619 à 622 après JC)

écrit par Muhammad Ibn Ishaq (mort 767 après JC) et revu par Abd al-Malik Ibn Hischam (mort 834 après JC)

Traduit de l´Arabe par Dr. Gustav Weil

Une sélection de commentaires de Abd al-Masih et de Salam Falaki

4.02 -- La séparation de Mohamed de La Mecque (après env. 619 après JC)

4.02.1 -- Comment Mohamed a demandé l'aide des Thaqifites

Après la mort d'Abou Talib, les insultes que Mohamed a dû endurer des Qurayshites se sont accumulées. Il se rendit alors à Ta'if* et demanda aux Thaqifites de se tenir à ses côtés et de le protéger contre les membres de sa tribu. Il espérait aussi qu'ils accepteraient ce qu'il avait reçu d'Allah.

* Ta'if est une ville de la vallée du Grand Rift et se trouve dans un nid d'aigle juste au-dessus de la Mecque (environ 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer).

Quand Mohamed vint à Ta'if, il alla voir le plus noble des Thaqifites. Il y avait trois frères : Abd Jalail, Mas'ud et Habib, fils d'Amr ibn'Umayr. L'un d'eux avait une femme des Qurayshites, de la famille des Banu Djumah. Il s'assit avec eux, leur demandant de croire en Allah, de se tenir aux côtés de l'Islam et de le protéger contre son peuple. Celui qui avait déchiré le rideau de la Kaaba dit: « Quand Allah t'a envoyé?» L'autre dit : « Allah n'a-t-il pas trouvé un autre messager que toi? » Le troisième dit : « Par Allah, je ne te parle pas, car si tu es envoyé par Allah comme tu le dis, tu es trop dangereux pour que je te démentisse! Mais si tu mens, je ne désire pas te parler.» Mohamed alors se leva, déçu par les Thaqifites. Comme on me le raconta, on dit qu'il leur a dit : « Si vous agissez de façon irrespectueuse envers moi, gardez cela au moins secret. Il souhaitait que son peuple ne l´apprenne pas et ne soit plus excité contre lui.

Les Thaqifites, cependant, ne se sont pas conformés aux souhaits de Mohamed, mais attisèrent la haine contre lui par leurs fous et leurs esclaves. Ceux-ci l'ont injurié et lui ont crié dessus. Bientôt une foule se rassembla autour de lui. Mohamed fut forcé de fuir dans un jardin qui appartenait à Utba et Shaiba ibn Rabi'a. Ces deux-la se trouvaient à ce moment juste là. Ses persécuteurs se retirèrent et Mohamed s'assit à l'ombre d'un cep de vigne. Les fils de Rabi'a le regardaient et le surveillaient.

4.02.2 -- Le chrétien Addas reconnait Mohamed comme prophète

Quand Utba et Shaiba, les fils de Rabi'a, virent ce qui était arrivé à Mohamed, ils eurent pitié de lui. Ils appelèrent un domestique chrétien nommé Addas et lui donnèrent l'ordre suivant: « Coupe une grappe de raisin de cette vigne, met-la sur une assiette, apporte-la à l'homme et dit-lui de la manger. Addas fit ce qu'on lui avait demandé. Quand Mohamed tendit la main, il dit: « Au nom d'Allah », puis il mangea. Addas le regarda et dit: «Par Allah, je n'ai jamais entendu de telles paroles de la part des habitants de cette ville». Mohamed demanda: «D'où viens-tu? A quelle foi appartiens-tu? » Il lui dit: «Je suis un chrétien de Ninive». Mohamed poursuivit: «De la ville de Yunus ibn Matta, le pieu... »* Addas répondit : «Comment sais-tu quelque chose sur Yunus ibn Matta? » Mohamed dit: « C'était mon frère, car il était prophète, et moi aussi je suis prophète». Addas se pencha vers Mohamed et lui embrassa la tête, les mains et les pieds. Mais les fils de Rabi'a se dirent l'un à l'autre: « Il a séduit ce garçon ». Quand il revint vers eux, ils crièrent : «Malheur à toi ! Pourquoi as-tu embrassé la tête, les mains et les pieds de cet homme?» Il dit: « Mon Seigneur, il n'y a pas de meilleur service dans le monde ou rien de mieux que ce que je viens de faire. Il m'a dit quelque chose que seul un prophète peut savoir ». Ils répondirent: «Malheur à toi ! Addas, ne le laisse pas te détourner de ta religion; la tienne est meilleure que la sienne! »

* Yunus Ibn Matta est le nom arabe du prophète Jona.

4.02.3 -- Au sujet des Djinn, qui sont devenus croyants

Le Prophète fut désespéré à cause des Thaqifites, il quitta Ta'if après pour retourner à la Mecque. Sur le chemin du retour, il passa par Nakhla et accomplit sa prière au milieu de la nuit. Un certain nombre d'esprits (Djinn) le croisèrent et l'écoutèrent. (Cet événement est mentionné deux fois dans le Coran: Sourate al-Ahqaf 46, 29 et al-Djinn 72, 1.) Il y avait sept Djinn de Nasibin qui l'écoutaient. Lorsque Mohamed eut terminé sa prière, ils revinrent vers les leurs et les prêchèrent, car ils étaient devenus croyants et avaient accepté ce qu'ils avaient entendu parler de l'Islam.

Allah a révélé cet événement à Mohamed dans le verset suivant : « Nous t´avons amené vers toi un certain nombre de Djinn »*...... Dis : « On m´a révélé: un certain nombre de Djinn m'ont écouté... » **.

* Sourate aI-Ahqaf 46,29-32. – Quel genre de dieu envoie des démons à son prophète pour l'aider. Ce n'était pas le vrai Dieu qui a fait ça !
** Sourate al-Djinn 72,1-15: Dans le Coran, les esprits djinns se disent musulmans. Ils n'avaient pas le droit d'entrer au ciel et devaient rester à l'extérieur. Cependant, ils ont assuré Mohamed qu'ils l'aideraient à répandre l'Islam et encourageraient les gens dans leurs sphères d'influence à accepter l'Islam. Selon le Coran, les musulmans ne sont pas seulement des personnes, mais aussi des esprits qui aident à répandre l'Islam. L'ouverture de la ville de Yathrib (Médine) pourrait être considérée comme une conséquence de la rencontre de Mohamed avec les Djinn.

4.02.4 -- Mohamed annonce l´Islam aux tribus bédouines

Mohamed est retourné à La Mecque. Les membres de sa tribu étaient encore plus en désaccord avec lui qu'auparavant, à l'exception de quelques faibles qui croyaient en lui. Mais les jours de fête, Mohamed se montra aux Bédouins des tribus et leur demanda de croire en Allah. Il leur dit qu'il était un prophète envoyé par Allah et exigea qu'ils le considèrent comme vrai et le protègent, afin qu'il puisse leur expliquer pourquoi Allah l'avait envoyé.

Husain ibn Abd Allah m'a dit qu'il avait entendu son père dire à Rabi'a ibn Ibn Ibad: « Alors que j´étais enfant, j´étais avec mon père à Mina*, quand Mohamed se tenait devant les camps des tribus arabes et leur criait: « Ô fils untel et untel! Allah m'envoie vers vous et vous ordonne de l'adorer, de ne rien lui associer comme idole, et d'abolir ce que vous adorez en dehors de lui et qui lui serait son égal. Vous devez croire en moi, me considérer comme vrai et me protéger, afin que je vous annonce la révélation d'Allah ». Derrière Mohamed se tenait un homme propre et rusé avec deux boucles de cheveux dans une robe d'Aden. Dès que Mohamed eut cessé de parler, il a dit: « O fils, cet homme vous demande de renoncer à Lat et Uzza et à vos alliés parmi les djinns des Banu Malik ibn Ukaisch et de vous laisser induire en erreur par ce qu'il a inventé. « Ne le suivez pas et ne l'écoutez pas! »

* Vallée à l´Est de La Mecque.

J'ai demandé à mon père: « Qui est l'homme qui suit Mohamed et qui contredit son discours? Il répondit: «C'est son oncle Abu Lahab.»

4.02.5 -- Le début de l´Islam à Yathrib* (env. 620 après JC)

Quand Allah voulu aider l'Islam à vaincre, à glorifier son prophète et à tenir sa promesse, Mohamed alla dans les tribus bédouines comme d'habitude au moment du pèlerinage et se présenta à elles comme un prophète. Sur l'Aqaba**, il rencontra un certain nombre de Khazradjites par l'intermédiaire desquels Allah voulait faire le bien. Asim ibn Umar ibn Qatada m'a parlé des cheikhs de son peuple: « Mohamed demanda aux Khazradjites, qu'il avait rencontré, «Qui êtes-vous?» Ils répondirent: «Nous sommes des Khazradjites.» Mohammed demanda alors: «Etes-vous les amis des Juifs ? Ils répondirent: «Oui.» Il les invita à s'asseoir avec lui, leur enseigna les enseignements de l'Islam et récita des sourates du Coran devant eux. Cela fait partie des œuvres d'Allah que les Juifs, les hommes du Livre et de la Loi, qui habitaient parmi les Khazradjites, les idolâtres, et étaient opprimés par eux, ont souvent signalé dans les disputes que le temps était proche où un nouveau prophète apparaitrait. Ils leur dirent: «Nous le suivrons et avec son aide nous vous détruirons, vous les idolâtres comme 'Aad et Iram' ». Quand Mohamed demanda à ces gens de croire en Allah, l'un dit à l'autre: C'est peut-être le nouveau prophète dont les Juifs nous ont menacés. Alors, prenons les devants! C´est ainsi qu´ils écoutèrent Mohamed, crurent en lui et se convertirent à l'Islam. Ils dirent aussi à Mohamed: « Nous appartenons à un peuple avec beaucoup de méchanceté et d'inimitié. » Peut-être qu'Allah nous unira par toi. Nous invoquerons nos compagnons de tribus à la foi à laquelle nous confessons maintenant, et si Allah nous unit tout autour de toi, il n'y aura pas d'homme plus fort que toi. Puis ils retournèrent dans leur pays en tant que croyants. Comme on me l'a dit, il y avait six Khazradjites. Quand ces hommes arrivèrent à Médine, ils parlèrent de Mohamed à leurs compagnons de tribu et les appelèrent à se convertir à l'Islam. Bientôt il y eut des discussions dans chaque maison au sujet du messager d'Allah.

* Yathrib fut appelé plus tard Médine, ce qui veut dire « la ville qui accorda l´asile à Mohamed ». C´est ici que l´Islam se propagea pour la première fois parce que Mohamed put y construire une ville-état religieuse.
** AI-'Aqaba est le nom d´une colline en dehors de La Mecque.

4.02.6 -- Première réunion à al-'Aqaba (621 après JC)

L'année suivante, douze Ansar* vinrent à la fête du pèlerin. Ils rencontrèrent Mohamed sur la colline. C'est ce qu'on appelle la première réunion à al-'Aqaba. Ils rendirent hommage à Mohamed selon la sagesse des femmes**, parce que la guerre sainte n'était pas encore prescrite à cette époque.

* Ansar (littéralement: « les aides ») sont des musulmans croyants de Médine, qui aident Allah vers la victoire. Ils appartenaient aux tribus Aus et Khazradjite.
** L'hommage selon la sagesse des femmes signifie : elles s'engageaient à ne mettre aucune idole aux côtés d'Allah, mais elles n'étaient pas obligées de faire un service militaire.

Ubada ibn al-Samit déclara: « J'ai été l'un de ceux qui ont assisté à la première réunion à al-'Aqaba. Nous étions douze et nous rendions hommage à Mohamed selon la sagesse des femmes avant que la guerre ne soit prescrite. Nous nous sommes engagés à ne pas adorer d´idole à côté d´Allah, à ne pas voler, à ne pas forniquer, à ne pas tuer nos enfants, à ne rien inventer de mal et à obéir à Mohamed en toutes choses bonnes. Si vous accomplissez ceci, dit-il, vous entrerez au paradis. Si vous transgressez quoi que ce soit, ce sera l'affaire d'Allah, qu'il vous punisse ou vous pardonne.*

* Jésus a reçu de Dieu l'autorité de pardonner les péchés des hommes sur la terre (Matthieu 9, 6). Jésus a donné à ses disciples cette autorité de pardonner les péchés conduits par le Saint-Esprit (Jean 20, 21-23).
Mohamed n'avait aucune autorité pour pardonner les péchés. Il n'avait aucune certitude de pardon pour lui-même. Ainsi, aucun musulman ne peut être sûr que ses péchés ont été pardonnés.
C'est seulement avec Jésus et par la parole de ses disciples que le pardon de tous les péchés est complet. Ceux qui lui font confiance seront sauvés.

Ubada ibn al-Samit dit que Mohamed a aussi dit pendant l'hommage: « Si vous transgressez quelque chose et que vous êtes punis pour cela dans ce monde, le péché est expié. Mais si le péché reste caché jusqu'au Jour de la Résurrection, cela est du bon-vouloir d'Allah de vous punir ou de vous pardonner.»*

* L´Islam est principalement basé sur la justice des œuvres.

Quand les personnes repartirent, Mohamed laissa Mus'ab ibn'Umayr les accompagner pour leur enseigner le Coran et l'Islam et pour leur enseigner la foi. Mus'ab était appelé « maître de lecture » à Médine. Il vivait avec Asad ibn Zurara. Mus'ab a prié devant eux parce que ceux d'Aus et des Khazradjites** refusaient que l'un d'eux prie avant les autres.

* Mohamed lui avait demandé d'enseigner aux musulmans nouvellement élus à lire, à mémoriser et à réciter le Coran.
** Les tribus d'Aus et des Khazradjites étaient deux tribus bédouines hostiles et sédentarisées, dominés par la classe supérieure juive dans la ville de Yathrib et qui se jouaient l´une contre l´autre.

4.02.7 -- La conversion de deux chefs de tribus à Yathrib

As'ad ibn Zurara accompagnait Mus'ab ibn'Umayr au camp des Banu Abd al-Ashhal et Banu Zafar. Ils entrèrent dans l'un des jardins des Banu Zafar et s'assirent près d'un puits appelé Marc. Beaucoup de croyants s'y rassemblèrent autour d'eux. Quand Sa'd ibn Mu'adh et Usayd ibn Hudhair, qui étaient les maîtres de leur tribu et étaient encore idolâtres, entendirent parler des deux, Sa'd dit à Usayd : « Nom de nom! Allez vers les deux hommes qui sont venus à nous pour séduire nos faibles. Renvoyez-les et ne les laissez pas venir chez nous. Si As'ad n'avait pas de lien de parenté avec moi, comme vous le savez, je vous épargnerais cette mission. Mais c'est le fils de ma tante, et je ne peux pas l'affronter. Usayd prit son épée et se dirigea vers eux.

Lorsqu'As'ad le vit, il murmura à Mus'ab: « Cet homme est le seigneur de sa tribu. Il vient vers toi. Reste fidèle à Allah! » Mus'ab répondit: « S'il s'assied, je lui parlerai. » Usayd s'arrêta devant eux et cria : « Qu'est-ce qui t'amène ici pour séduire nos demeurés? Si vos vies vous sont chères, laissez-nous! » Mus'ab répondit : « Asseyez-vous et écoutez-moi. Si tu aimes mon discours, accepte-le; sinon, que rien de désagréable ne parvienne à tes oreilles. » Usayd dit: « Ta proposition est bonne », il posa son épée dans le sol et s'assit. Mus'ab lui parla alors de l'islam et lui lu des extraits du Coran. Quand Mus'ab eut fini, Usayd dit : « Que ces paroles sont belles et douces! Comment peut-on adhérer à cette religion? » Ils me dirent: « Tu dois te laver* et te nettoyer, toi et tes vêtements. Alors tu dois réciter la confession de l'Islam et prier. »

* Les ablutions avant chaque prière montrent encore et encore le besoin profond de purification dans l'Islam. Mais l'eau ne nettoie que l'extérieur. L'intérieur, le cœur et la conscience, restent impurs dans l'Islam.

Usayd fit ce qu'on lui avait dit. Et il dit : « Il y a un autre homme que moi, et s'il te suit, pas un seul de son peuple ne sera laissé pour compte. Je vous l'envoie immédiatement. C'est Sa'd ibn Mu'adh. » Il prit son épée et alla vers Sa'd. Il siégeait parmi les conseils de son peuple. Dès qu'il l'eut vu venir, il cria : « Oh, jure par Allah, Usayd a maintenant un visage différent de celui qu'il avait quand il est parti ». Quand il arriva enfin, Sa'd dit : « Qu'est-ce que tu as fait? » Il dit: « J'ai parlé avec les deux hommes et je n'ai rien trouvé de mal chez eux par Allah. Je leur ai interdit de s'attarder plus longtemps, et ils ont obéi à mon interdiction. Mais j'ai entendu dire que les Banu Haritha sont partis tuer As'ad ibn Zurara. Ils savent qu'il est ton cousin, et ils veulent rompre leur traité de protection avec toi. »

Sa´d se mit en colère à cause de cela, se leva, arracha l'épée de la main d'Usayd et cria: « Par Allah, tu n'as rien fait de bien! Mais quand il vint voir les deux hommes et qu'il les trouva en paix et en sécurité, il se rendit compte qu'Usayd voulait seulement qu'il les écoute. Il se fâcha et dit à As'ad: « Par Allah, si nous n'avions pas été parents, tu n'aurais pas osé nous demander une telle chose. « Apportes-tu dans notre famille, ce que nous trouvons abominable? »

Mus'ab, à qui As'ad avait déjà fait remarquer combien il était important de gagner cet homme dirigeant à l'Islam, dit à Sa'd: « Assieds-toi et écoutes-moi! Si tu prends satisfaction à ce que je te dis, accepte-le, sinon, nous te libérerons de ce qui est désagréable pour toi.»

Sa´d a dit : « Tu as raison. » Il posa son épée dans le sol et s'assit. Mus'ab l'initia alors à l'islam et lui fit la lecture du Coran. Ils lui dirent tous les deux qu'ils avaient vu l'Islam avant même qu'il ne parle, car son visage était amical et lumineux.* Il lui demanda alors ce qu'il fallait faire pour rejoindre cette foi. Ils le laissèrent faire la même chose qu' Usayd. Il prit alors son épée et revint avec Usayd vers les conseillers de son peuple. Dès qu'ils virent Sa'd venir, ils jurèrent par Allah, qu'il revenait avec un visage différent de celui qu'il avait eu avant de les quitter. Lorsqu'il se présenta devant ses conseillers, il dit: « Fils d'Abd al-Achhals, quelle place ai-je parmi vous? » Ils répondirent : « Tu es notre Seigneur. Tu es le plus affectueux, le plus compréhensif et le plus heureux d'entre nous. » et il répondit : « - Je promets de ne pas dire un mot à vos hommes et à vos femmes tant que vous ne croirez pas en Allah et en son messager. » Il ne restait donc dans le camp des Banu al-Ashhal aucun homme ou femme qui ne s'était pas tourné vers l'islam.

* L'enthousiasme et le zèle sont aussi contagieux dans l'Islam.

Mus'ab est ensuite retourné avec As'ad chez lui et est resté avec lui. Il prêcha l'Islam jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de maison d'Ansar où il n'y avait plus d'hommes ou de femmes croyants. Les seules exceptions étaient les Banu Umaiyya ibn Zaid, Khatma, Wa'il et Wakif, qui descendaient d'Aus ibn Haritha. Parmi eux vivait le poète ibn al-Aslat Abou Qay, qu´on appelait Saïfi et qui était considéré comme leur chef, à qui tous obéissaient. Il l'éloigna de l'Islam. Mais après l'émigration de Mohamed de La Mecque et après les réunions (batailles) de Badr (624 après. JC), Uhud (625 après JC) et Khandaq (627 après JC), ils se convertirent aussi à l'Islam.

4.02.8 -- Deuxième réunion à al-'Aqaba (622 après JC)

Mus'ab ibn'Umayr retourna ensuite à la Mecque pour le pèlerinage avec d'autres hommes de Yathrib, des musulmans et des non-croyants. Quand Allah, dans sa miséricorde, voulu aider le prophète, glorifier l'Islam et ses confesseurs, et humilier l'idolâtrie et ses partisans, ils organisèrent une autre rencontre avec Mohamed au milieu du jour du Tachrik (le second après la fête). Abd Allah ibn Ka'b, l'un des plus savants des Ansar, nous dit que son père Ka'b, qui était lui-même présent à cette réunion à al-'Aqaba et y rendait hommage à Mohamed, lui avait dit: « Nous sommes sortis avec d'autres pèlerins incrédules de notre peuple, nous avons prié et nous avons appris des questions de foi. Al-Bara ibn Marur était avec nous, il était notre seigneur et supérieur. Quand nous quittâmes Yathrib pour débuter notre voyage, al-Bara dit : « J'ai élaboré un plan, mais je ne sais pas si vous allez l'approuver. » Quand nous lui avons demandé ce que c'était, il a poursuivi: « Mon opinion est que nous devrions nous tourner vers ce bâtiment - il voulait dire la Kaaba - en prière». Nous avons dit: « Par Allah, nous avons entendu dire que Mohamed, lorsqu'il prie, se tourne vers la Syrie*: Nous ne lui désobéirons pas! » Il répondit: « Moi je prierai vers la Kaaba ». Cependant, nous insistâmes sur notre point de vue et priâmes en direction de la Syrie, tandis que lui, malgré nos critiques, se tournait toujours vers la Kaaba pour prier jusqu'à notre arrivée à La Mecque. Quand nous arrivâmes à La Mecque, il me dit: « Allons vers Mohamed pour lui demander ce qu´il en pense, parce que ta contradiction m'a donné quelques doutes ». Nous posâmes alors des questions à Mohamed que nous n'avions jamais vu auparavant et que nous ne connaissions donc pas personnellement. Un mecquois que nous avions rencontré nous demanda si nous connaissions Abbas, et quand nous répondîmes « oui » à cette question – Abbas était souvent venu à Médine pour le commerce - il répondit: « Quand vous arriverez au lieu de culte, vous verrez Mohamed assis aux côtés de son oncle, Abbas. »

* La direction de la prière vers la Syrie indique qu'au début de son ministère, Mohamed s'est prostré en direction de Jérusalem. Il conduisit tous les musulmans à prier dans la même direction que les juifs et espéra ainsi gagner les juifs dans sa ville pour lui-même et pour l'Islam.

Nous entrâmes dans le sanctuaire, nous nous assîmes avec Mohamed et nous le saluâmes. Il demanda à Abbas s'il connaissait ces deux hommes. Il répondit : « Oui, l'un est Bara ibn Marur, le seigneur de son peuple, et l'autre est Ka'b ibn Malik » - Par Allah, poursuivit Ka'b, « je n'oublierai jamais comment Mohamed demanda alors : « Est-ce lui le poète? » Et Abbas répondit: « Oui ».

AI-Bara présenta ensuite à Mohamed son différend avec ses compagnons sur la direction de la prière et lui demanda son avis. Mohamed répondit : « Tu avais l'habitude d'avoir la bonne direction, si seulement tu t'y tenais! »

AI-Bara pris alors la direction de prière de Mohamed et pria avec nous le visage tourné vers la Syrie. Bien que sa famille ait affirmé qu'il se tournait vers la Kaaba jusqu'à sa mort, ce n'était pas le cas, nous le savions mieux qu´elle.

Ka'b poursuivit: « Nous sommes allés à la fête des pèlerins et avons organisé une rencontre avec Mohamed le deuxième jour après la fête. Le soir avant le deuxième jour, nous sommes allés voir les nôtres. Abd Allah ibn Amr, l'un de notre autorité supérieure, était également avec nous. Nous lui avons dit, bien que nous ayons gardé notre réunion secrète pour les autres incrédules: « Tu es l'un de nos maîtres et nobles, ô Abu Djabir! Nous ne voulons pas que tu restes ainsi et deviennes un jour le combustible de l'enfer. » Nous lui avons demandé alors de se convertir à l'Islam et l´avons informé de notre rencontre avec Mohamed. Il accepta l'Islam, il était avec nous à al-'Aqaba et devint l'un de nos supérieurs. Nous avons dormi jusqu'à ce qu'un tiers de la nuit se termine. Puis nous avons quitté la caravane et nous nous sommes faufilés dans le ravin d'al-'Aqaba. Nous étions 73 hommes et deux femmes, Nusayba la mère d'Umara la fille de Ka'b et Asma la mère de Mani. Après avoir attendu dans les gorges pendant un moment, Mohamed vint avec son oncle al-Abbas, qui était encore païen à l'époque, mais qui voulait être là pour former une alliance légale pour son neveu. Quand tout le monde s'assit, Abbas prit la parole. Il dit: « Vous, les Khazradjites, vous savez que Mohamed est l'un d'entre nous. Nous l'avons protégé contre ceux qui partagent mon opinion sur lui. Il vit par la force parmi son peuple et à l'abri dans son pays. Néanmoins, il aimerait aller vers vous* et se joindre à vous. Croyez-vous que vous pouvez accomplir ce que vous lui avez promis et que vous le protégerez contre ses ennemis, prenez alors en charge le fardeau que vous avez revendiqué pour vous-mêmes. Mais si vous croyez que vous allez le tromper, le livrer, laissez-le ici, car il est fort et protégé dans son propre pays.

* Après la mort de Khadija et d'Abou Talib, Mohamed n'avait aucun refuge fiable nulle part, il a systématiquement préparé son émigration. Il n'a pas fui sans garantie, mais a planifié et préparé l'émigration des musulmans de La Mecque par des contrats avec les musulmans responsables à Yathrib. Les contrats devraient être fondés sur le lien légitime d'une fraternité du sang.

Nous avons répondu: « Nous avons entendu tes paroles. Mohamed peut dire sur ce que nous devons nous engager envers lui et envers Allah. » Mohamed nous fit un discours, nous appela à Allah, récita des sourates du Coran et éveilla en nous l'amour de l'Islam. Il dit alors: « Jure-moi que vous me protégerez de la même façon que vous protégez vos femmes et vos enfants ». Al-Bara ibn Marur saisit sa main et dit : « Oui, par celui qui t'a envoyé comme prophète avec la vérité, nous te protégerons comme l´un des nôtres. Reçoit notre hommage, ô Messager d'Allah! Par Allah, nous sommes des fils de guerre et des hommes d'armes que nous avons hérités de nos ancêtres. » Pendant qu´al-Bara parlait, Abou al-Haitham ibn al-Tihan l’interrompit et dit : « Messager d'Allah, il y a des liens entre nous et d´autres - il voulait parler ainsi des Juifs - que nous allons maintenant rompre ». Si nous faisons cela et qu'Allah te donne la victoire, vas-tu nous quitter et retourner dans ton pays? Mohamed répondit: « Votre sang est mon sang. Ce que vous versez, je le verserais aussi. Vous faîtes partie de moi et je suis avec vous. Je fais la guerre à qui vous faites la guerre et la paix à qui vous faites la paix. »

Ka'b poursuivi: « Mohamed lui avait demandé de lui nommer douze supérieurs* qui dirigeraient leurs affaires. Ils choisirent neuf Khazradjites et trois Ausites.

* Le nombre 12 correspondait aux douze tribus d'Israël et aux douze disciples du Christ. Mohamed n'a pas conclu d'alliance avec les musulmans de La Mecque, mais seulement avec les personnes qui l´aidaient à Médine. Ses alliances étaient des alliances protectrices entre les peuples - sans Dieu comme partenaire d'alliance. Elles n'avaient aucun caractère de réconciliation et aucune valeur éternelle.
Quand Jésus a fait la nouvelle alliance avec ses 11 apôtres - le douzième était parti pour le trahir- il était lié à ses disciples par les signes du pain et du vin, les purifiant et les sanctifiant et les faisant un sacerdoce royal pour servir son église (Matthieu 26, 26-29 ; 1 Pierre 2, 9-10 ; Apocalypse 1, 5-6). La Nouvelle Alliance, que Jésus a établie, n'a eu aucun but d´établir un empire politique qui devait être défendue avec des impôts et des armes. Jésus voulait un royaume spirituel fondé sur la vérité et l'amour, la joie et la paix, le renoncement à soi et le sacrifice. L'alliance de Mohamed avec les douze dirigeants de Médine a servi de base à ses activités politiques ultérieures et à la propagation guerrière de l'Islam.

Abd Allah ibn Abi Bakr m´a raconté, Mohamed a dit aux Anciens: « Vous êtes les administrateurs de votre peuple, comme l´ont été les disciples de Christ, et je suis l´administrateur de mon peuple.»*

* Mohamed désignaient les musulmans comme son peuple après que les Mecquois l´aient rejetés.

Quand les gens s´unirent pour rendre hommage à Mohamed, al-Abbas ibn Ubada ibn Nadhla al-Ansari dit: « Savez-vous, vous les Khazradjites, avec quoi ou pourquoi vous adorez cet homme? » Ils répondirent: « Oui! » - « Vous vous engagez, poursuivit-il, à faire la guerre à toutes les tribus. Si vous croyez que lorsque vous perdrez vos biens et que vos nobles seront tués, vous le livrerez, vous vous couvrirez de honte dans cette vie et dans la vie future. Mais si vous croyez que vous résisterez dans ce qu'il vous a demandé de faire, même si votre bien et la vie de vos nobles seront perdus, recevez-le, cela vous apportera le bonheur dans cette vie et dans la vie future». Ils dirent : « Nous l'accueillerons, même si nos biens périssent et que nos meilleurs hommes seront tués », et ils demandèrent à Mohamed quelle récompense ils recevraient pour leur fidélité. Il répondit: « Le paradis». Et ils crièrent : « Tend la main! » Il étendit la main, et ils lui rendirent hommage.

* Avec ces ordonnances, la guerre sainte et le martyre étaient inévitables. Mohamed leur promit l'Enlèvement au Paradis avec tous ses plaisirs matériels en cas de mort. Seuls ceux qui meurent pendant la guerre sainte sont considérés comme justifiés dans l'Islam, tandis que tous les autres musulmans attendent le jour du jugement dans un état intermédiaire.

D'abord et avant tout les autres, Al-Bara ibn Marur avait saisi la main de Mohamed pour lui rendre hommage. Après l'hommage, le diable a crié d'une voix pénétrante depuis le sommet al-'Aqaba : « Ô habitants de Djabadjib (le camp) - ce lieu est près de Mina - voulez-vous recevoir avec lui les critiqueurs et les apostats ? Ils se sont déjà unis pour te combattre. » Mohamed répondit alors: « C'est Satan de la hauteur, c'est le fils d'Azjab. Tu m'entends, ennemi d'Allah? Mais par Allah, je viendrai à bout de toi! » Mohamed lui demanda alors de retourner dans sa caravane. AI-'Abbas ibn Ubada dit: « Par Allah qui t'a envoyé avec la vérité, si tu veux, nous attaquerons demain les gens de Mina avec nos épées. » Mohamed répondit: « Ceci ne nous est pas imposé. Retournez à votre caravane! » Ils rentrèrent et dormirent dans leur campement jusqu'au matin.

* Jusqu'à aujourd'hui, les musulmans traitent avec Satan pendant leur pèlerinage à La Mecque. Ils doivent jeter jusqu'à 70 cailloux sur trois piliers à Mina dans le cadre du rite de pèlerinage consistant à "lapider Satan". Le plus grand pilier est appelé "Jamrat al-Aqab" (la braise d'Aqaba).''

4.02.9 -- Comment les Qurayshites sont venus vers les Ansars

Ka'b ibn Malik raconta le lendemain matin, les hommes les plus respectés des Qurayshites vinrent nous voir et nous dirent: « Nous avons appris que vous, les Khazradjites, vous étiez venus vers l'homme de notre ville, vous vouliez l´éloigner loin de nous et lui jurer de nous combattre. Par Allah, nous ne voulons faire la guerre à aucune tribu arabe moins qu'à vous. » Plusieurs incroyants de notre tribu se levèrent et jurèrent par Allah qu´il n´en était rien et qu´ils n´en savaient rien. - Ils disaient la vérité, car ils n'en savaient vraiment rien. - Mais nous les avons regardés les uns après les autres. Puis les gens se sont levés. Parmi eux se trouvait al-Harith ibn Hischam, qui portait une paire de sandales neuves. J'ai dit, comme si je voulais me mettre d'accord avec les gens dans ce qu'ils disaient: « O Abu Djabir, tu es un de nos maîtres, pourquoi ne portes-tu pas des sandales comme ce Qurayshite? » AI-Harith entendit ces paroles, enleva aussitôt ses sandales, me les jeta sur moi et dit : « Par Allah, met-les. » Alors Abou Djabir dit: « Laisse-le tranquille! Par Allah, tu as couvert l'homme de honte, rends-lui ses sandales. » J'ai dit: « Par Allah, je ne les lui rendrai pas. C'est, par Allah, un vrai présage; si le présage est vrai, je lui prendrai son bien un jour.»

4.02.10 -- Comment Sa'd fut prisonnier et libéré

Les pèlerins partirent de Mina, et les gens enquêtèrent sur l'incident et constatèrent que c´était vrai. Ils partirent donc voir la caravane de Yathrib et rejoignirent les deux chefs Sa'd ibn Ubada et Mundhir ibn Amr à Adsakhir*. Mundhir ne put pas être saisi, mais Sa'd fut arrêté. Ils lui attachèrent les mains derrière le dos avec une courroie de chameau, le conduisirent à La Mecque, le battirent et lui tirèrent ses cheveux épais. Pendant que j'étais entre leurs mains, Sa'd raconta qu´un certain nombre de Qurayshites étaient venu ici. Parmi eux se trouvait un homme blanc, mince, délicat et gracieux. J'ai pensé que s'il y avait quelque chose de bon à attendre de l'une de ces personnes, c'était celle-ci.

* Un faubourg de La Mecque.

Mais comme il s'approchait de moi, il leva la main et me porta un coup violent. Je pensais, par Allah, qu'il n'y avait plus rien de bon à espérer d'eux. Je suis en leur pouvoir, ils me maltraiteront. Cependant, un des hommes eut pitié de moi et me demanda: « N'y a-t-il pas d'obligation de protection ou y a-t-il une alliance entre toi et un Qurayshite? Je répondis: «J'ai bien protégé dans mon pays les gens qui ont commercé pour Djubair ibn Mut ibn Adi et je les ai défendus contre ceux qui voulaient avoir recours à la violence contre eux; de même comme les gens de Harith ibn Harb ibn ibn Umaiyya ». C'est alors qu'il dit: « Appelle ces deux hommes et dit-leur ce qui s'est passé entre toi et eux ». Je fis cela, et l'homme alla immédiatement vers les deux hommes qui étaient assis dans le sanctuaire près de la Kaaba et dit: « Un homme de la tribu des Khazradj est battu dans la vallée. Il vous a appelé et a dit qu'il y avait une alliance de protection entre vous et lui ». Ils dirent : « Quel est le nom de cet homme? » Il dit : « Sa'd ibn Ubada ». Ils dirent: « Il a dit vrai. Par Allah, il a protégé nos marchands de la violence dans son pays. Ils vinrent dans la vallée et libérèrent Sa'd qui s´en est allé. L'homme qui avait battu Sa'd était Suhail ibn Amr, un des Banu Amir ibn Lu'ayy."

4.02.11 -- L´histoire d´une idôle

Quand ils arrivèrent à Yathrib, ils ont ouvertement confessé l'Islam. Mais parmi leurs tribus, il restait encore quelques cheikhs qui restaient dans leur idolâtrie. Parmi eux se trouvait 'Amr ibn al-Djamuh ibn Zaid ibn Haram, dont le fils Sa'had avait rendu hommage à Mohamed à al-'Aqaba. Amr était l'un des premiers et des plus respectés parmi les Banu Salama. Il avait dans sa maison une idole en bois appelée Manat*, qu'il vénérait comme d'autres nobles, et qui la nettoyait et purifiait régulièrement. Lorsque plusieurs jeunes hommes des Banu Salama, dont son fils Mu'adh et Mu'adh ibn Djabal, se sont convertis à l'islam, ils traînèrent les idoles d'Amr dans la nuit et les jetèrent la tête la première dans une décharge des Banu Salama. Quand Amr se leva le matin, il cria: « Malheur à vous ! Qui est venu prendre notre Dieu cette nuit? » Puis il sortit et le chercha. Quand il le trouva, il le lava, le nettoya et le frotta avec des onguents parfumés. Puis il dit: « Par Allah, si je savais qui a fait ça, je le ferais honte. » La nuit suivante, les croyants refirent la même chose avec l'idole, et Amr le purifia de nouveau. Mais lorsque ce processus fut répété plusieurs fois, Amr prit une épée et l'accrocha autour du cou de l'idole. Après l'avoir purifié de nouveau, il dit: « Par Allah, je ne sais pas qui te fait ce mal. Si tu vaux quelque chose, défends-toi toi-même! Voici une épée! » Quand Amr dormit la nuit suivante, les croyants revinrent, prirent l'épée du cou de l'idole, attachèrent un chien mort à son cou avec une corde et le jetèrent dans un puits des Banu Salama où il y avait des déchets. Quand Amr le trouva le lendemain matin dans un tel état, il se laissa convaincre par les croyants de son peuple d'accepter l'Islam, et par la grâce d'Allah il devint un bon musulman.

* Al-Manat était le nom d'une déesse dans un sanctuaire d'Aus et de Khazradj, situé sur la côte dans un village appelé Qudaif près du Mont Muschallal. Al-Manat était l'une des trois idoles les plus importantes des Arabes préislamiques aux côtés d'al-Lat et d'al-'Uzza, qui étaient vénérés ensemble dans la Ka'ba.

Après sa conversion, il écrivit les versets suivants :
« Par Allah, si tu étais un dieu, tu ne serais pas au milieu d'une fosse avec un chien mort autour du cou. Pouah ! pour tous ceux qui te servent comme un dieu. Nous t´avons démasqué et maintenant nous ne serons plus trompés. Loué soit le Seigneur, celui qui donne la grâce, celui qui pourvoit, le juge de la foi. Il m'a sauvé avant que je ne sois promis à l'obscurité de la tombe. »

4.02.12 -- Le serment sur la colline

Quand Allah permit à Mohamed de faire la guerre aux mécréants, il associa à la dernière prière l'obligation de se battre pour lui. Ce n'était pas le cas dans la première prière, car Allah n'avait pas encore permis la guerre à cette époque. Dans la dernière prière, ils devaient jurer de combattre les Noirs et les Rouges* et de se battre pour lui et pour le Seigneur. En récompense de leur loyauté, on leur promit le paradis. Ubada ibn al-Samit, un des douze chefs, dit: « Nous avons prêté un serment de guerre à Mohamed. »

* « Les Noirs et les Rouges » était une expression (per merismum) pour toutes sortes de gens, Mohamed voulait probablement dire tous les Bédouins et les tribus établies.

Ubada avait été l'un des douze qui s'étaient rassemblés sur la colline lors du premier hommage. Ceci se pratiqua à la façon de faire des femmes. Ils jurèrent à Mohamed l´obéissance et l´adoration dans le besoin et la prospérité, dans la joie et la tristesse; de ne pas contester à quiconque ce qui lui appartenait; de dire partout la vérité au nom d'Allah et de ne craindre aucune critique.

4.02.13 -- Mohamed reçoit l´ordre de faire la guerre

Avant le deuxième hommage à al-Aqaba, Mohamed n'avait reçu d'Allah aucune permission pour faire la guerre et verser le sang. Il ne devait qu’invoquer Allah, endurer toutes les insultes avec patience, et pardonner aux ignorants. Les Qurayshites maltraitaient ses adeptes pour les dissuader de leur foi et les bannissaient de leur pays. Ils devinrent soit apostats à leur foi, soit tourmentés par eux et forcés de fuir en Abyssinie, à Yathrib ou dans d'autres pays. Ainsi, lorsque les Qurayshites se détournèrent d'Allah, rejetant la grâce qu'Allah leur avait accordée, traitant le Prophète de menteur, et tourmentaient et bannissaient ceux qui adoraient Allah seul et croyaient en Mohamed, Allah permit à Mohamed de faire la guerre* et de se défendre contre ceux qui causaient du tort à sa puissance. Comme me l'ont dit Urwa ibn Zubair et d'autres, les versets suivants ont été les premiers dans lesquels il a été autorisé à mener la guerre contre ceux qui ont utilisé la violence contre les croyants : « Il est permis à ceux à qui ont fait violence de combattre. Allah a le pouvoir de leur apporter la victoire » (Sourate al-Hajj 22, 39), c'est-à-dire que je leur ai permis de faire la guerre parce qu'on leur a fait tort** et qu'ils n'ont fait qu'adorer Allah, d´accomplir la prière, de faire la charité, de recommander les bonnes choses et se garder du mal. Plus tard, il fut révélé : « Combattez-les jusqu'à la cessation de leur hostile tentative (de l´apostasie de l'Islam)... » *** (sourate al-Anfal 8, 39), c'est-à-dire jusqu'à ce que les musulmans ne soient plus apostats de leur foi « ... et la foi est offerte seule à Allah » (sourate al-Baqara 2, 193).

* Avec l´exil de Mohamed à Médine, une nouvelle phase dans le développement de l'Islam a commencé. L'État religieux avait été créé. Il fut fondé sur le droit de la guerre sainte, qui comprend différentes étapes de développement :
Etape 1: La prière publique et la profession de foi de l'Islam souvent répétée.
Eatpe 2: L´endurance face à la raillerie et à la moquerie.
Etape 3: La défense verbale de la foi et querelles de mots véhémentes avec le renforcement en nombre des musulmans.
Etape 4: L'émigration et la fuite des croyants persécutés est concevable jusqu'à ce que l'Islam ait gagné le pouvoir et la majorité.
Etape 5: En supériorité numérique, on s'attend à ce que vous soyez prêt à faire la guerre, de se sacrifier et de s´armer.
Etape 6: La guerre sainte signifie la défense contre les attaques.
Etape 7: La défense peut être suivie d'une attaque en embuscade vers les caravanes ennemies et les groupes les plus faibles.
Etape 8: La guerre sainte consiste à prendre en otage des ennemis et à ne les libérer qu'après le paiement de rançons élevées.
Etape 9: L'attaque stratégiquement planifiée pour la soumission des alentours.
Etape 10: La déclaration de guerre mondiale contre tous les incroyants. La terre est divisée en une maison de l'Islam et une maison de la guerre. « Combattez-les jusqu'à ce que la persécution cesse et que le culte soit (rendu seulement) à Allah (plus de révolte et d'apostasie de l'Islam) tous » (sourate al-Baqara 2, 193).
** Khomeyni a dit : « Il vaut mieux faire le mal que de souffrir de l´injustice. » Mais Jésus a préféré souffrir l'injustice au lieu de faire l'injustice (Luc 23, 34).
*** La guerre sainte continuera tant qu´il y aura des incroyants à l´Islam dans ce monde. Le combat avec une arme fait partie de la mission islamique. L'Islam signifie la soumission à Allah et à ses prophètes - volontaire ou forcée!

Lorsque Mohamed reçut la permission de faire la guerre et que les membres de sa tribu qui l´aidaient lui jurèrent d'accepter l'islam et de l'aider, lui et ses fidèles disciples, il ordonna à ses compagnons, tant ceux qui avaient émigré que ceux qui étaient restés avec lui à la Mecque, d'aller à Yathrib et de rejoindre là-bas leurs frères des Ansar. Il dit : « Allah vous a donné des frères* et un lieu de retraite sûr. » Ils partirent en troupe. Mais Mohamed lui-même resta à La Mecque et attendit qu'Allah lui permette également d'émigrer à Yathrib.

* L'islam se considère comme une confrérie particulièrement efficace lorsqu'un musulman est harcelé ou attaqué par un non-musulman. Alors tous les musulmans se précipiteront pour lui venir en aide.

4.02.14 -- L´émigration des derniers compagnons (622 après JC.)

Omar ibn al-Khattab émigra aussi avec le dernier et aussi Aijasch ibn Abi Rabi'a ibn, le Makhzumite. Abd Allah ibn Umar rapporte que son père lui a dit :

« Quand nous avons voulu émigrer - Aijasch ibn Abi Rabi'a, Hischam ibn al-'As et moi -, nous avons accepté de nous rencontrer à Tanadhib, à côté d´un des étangs des Banu Ghifar au-dessus de Sarif. Au cas où l'un d'entre nous manquerait, nous avons conclu un marché comme quoi nous ne ferions pas le voyage sans lui. Aijash et moi sommes arrivés à Tanadhib, Hisham fut arrêté et amené à l'apostasie de l'Islam. Quand nous sommes arrivés à Yathrib, nous descendirent chez les Banu Amr ibn Auf à Cuba. Abou Djahl ibn Hischam et al-Harith ibn Hischam, les cousins et frères d'Aijash du côté de sa mère, vinrent à Yathrib alors que Mohamed était encore à La Mecque et dirent à Aijash que sa mère avait fait le vœu de ne pas se mettre un peigne sur la tête et de ne pas chercher la protection du soleil avant de le revoir. Qu'il ait pitié d'elle. Je lui ai dit: « Ô Aijasch, par Allah, les gens veulent seulement te faire renier ta foi. Sois sur tes gardes! Si ta mère est tourmentée par des vermines, elle se peignera les cheveux, et si la chaleur de la Mecque la tourmente, elle cherchera l'ombre. Aijash dit: « Je veux seulement empêcher ma mère de rompre son serment et de prendre l'argent que j'ai encore à La Mecque. » J'ai répondu: « Tu sais que je suis l'un des plus riches Qurayshites. Je te donnerai la moitié de ma fortune, mais ne pars pas avec eux! Mais quand Aijash insista pour retourner à la Mecque, je lui dis: « Si tu ne te laisses pas convaincre, prends au moins mon chameau et assieds-toi dessus, c'est un animal noble et obéissant. Si tu suspectes des gens, sauve-toi sur lui! » Aijash partit avec eux sur le chameau d'Umar. En chemin, Abu Djahl dit : « Par Allah, mon cousin, je trouve que mon chameau a une démarche si difficile que j'aimerais m'asseoir derrière toi sur le tien. Aijash lui donna la permission et fit agenouiller son chameau. Les autres firent la même chose pour faire monter Abu Djahl sur le chameau d'Umar. Mais quand ils furent descendus, ils attaquèrent Aijash, l'attachèrent, le conduisirent à La Mecque et l'obligèrent à renier l'Islam. Ils l'emmenèrent à La Mecque en plein jour et lui dirent: « Ô habitants de La Mecque, procédez avec vos fous comme nous l'avons fait ici avec les nôtres ».

Umar aurait dit plus tard: « Allah n'accepte aucune récompense, aucune expiation, aucun repentir de ceux qui s'éloignent de l'Islam, pas même de ceux qui ont reconnu Allah et qui reviennent à l'incrédulité à cause d'une infortune qui leur est arrivée ».* Les apostats ont dû se dire la même chose.

* La dureté impitoyable de l'Islam contre tous les musulmans qui ont renié leur foi est devenue de plus en plus visible. Ils n'ont aucune chance de se repentir à moins qu´ils ne redeviennent musulmans. S'ils persistent dans leur apostasie de l'Islam, ils seront tourmentés et tués dans ce monde et tourmentés dans le feu dans l'autre monde. L'apostasie de l'Islam ne peut jamais être pardonnée par Allah et par les musulmans (Sourates al-Baqara 2, 217 ; al-Ma'ida 5, 54 et Mohamed 47, 25). L'Islam ne connaît pas la liberté de religion et s'oppose aux généralités des droits de l'homme.

Quand Umar vint à Medine avec sa famille et les membres de sa tribu, il descendit à Cuba près de Rifa'a ibn Abd al-Mundhsir.

Il était accompagné de son frère Zaid, d'Amr et Abd Allah, fils de Suraqa et Khunais ibn Khudhafa, le Sahmite, l´époux de sa fille Hafsa, qui épousa plus tard Mohamed, Said ibn Zaid ibn Amr, Waqid ibn Abd Allah, le Tamimite, un membre protecteur, Khawla et Malik, les fils d'Abi Khawla, également membres protecteurs, et les quatre fils de Bukair: ljas, 'Aqil, Amir et Khalid, leurs membres protecteurs des Banu Sa'd ibn Laaith. Aijasch aussi était descendu avec Umar à Rifa quand il vint à Yathrib.

Ils ont été suivis par d'autres émigrants : Talha ibn'Ubaid Allah ibn Uthman et Suhaib ibn Sinan sont descendus chez Khubaib ibn'Isaf, un frère de Banu al-Harith ibn Khazradj chez Sunh. Selon d'autres, Talha serait descendu chez As'ad ibn Zurara, un frère de Banu al-Nadjdjar.

Quand Suhaib voulut émigrer, les mécréants de La Mecque lui dirent : « Tu es venu à nous comme un pauvre mendiant, tu es devenu riche avec nous et tu as acquis beaucoup de biens. Et maintenant tu veux t'éloigner de nous avec ta fortune? Par Allah, il n´en sera pas ainsi! »

Puis Suhaib dit: « Me laisserez-vous partir si je vous donne ma fortune? » Ils dirent: « Oui. » Alors il leur donna ce qu'il possédait. Quand Mohamed entendit cela, il dit : « Suhaib a fait une bonne affaire! Suhaib a gagné! »

Mohamed resta à La Mecque après que ses compagnons eurent émigré jusqu'à ce qu'Allah lui donne la permission d'émigrer. En dehors de ceux qui avaient été détenus de force ou s´étaient repentis, seuls Ali et Abu Bakr sont restés avec lui à La Mecque. Celui-ci demandait souvent la permission d'émigrer. Mais Mohamed lui dit : « Ne te dépêche pas, peut-être qu'Allah te donnera un compagnon. » Et il espérait que Mohamed serait ce compagnon.

4.02.15 -- Les chefs des Qurayshites décident de faire mourir Mohamed

Les Qurayshites se rendirent vite compte que Mohamed avait gagné des adeptes en dehors de leur tribu en territoire étranger. Ses amis, qui avaient émigré, trouvèrent protection et refuge chez eux. Maintenant, ils craignaient que Mohamed n'aille chez eux et ne leur fasse la guerre. Ils se réunirent donc ensemble à l'hôtel de ville, dans la maison de Qusai ibn Kilab, où toutes les décisions furent prises, et discutèrent de ce qu'il fallait faire, car ils commencèrent à craindre Mohamed.*

* Mohamed n'était pas un homme de paix. Il n'a guéri personne et n'a pas réconcilié ses disciples avec Dieu. Il menaça ses ennemis de destruction (trancher la gorge, égorgement), il les maudit au nom d'Allah, et leur porta des nuisances avec son ange vengeur, qui se faisait appeler Gabriel, mais n'était pas Gabriel.

Les Qurayshites se réunirent le jour fixé pour délibérer au sujet de Mohamed. Ce jour s´appelait le jour de Zahma (difficulté). Puis lblis (le diable) vint dans la forme d´un vieil homme vêtu d'une robe usée et se tint à la porte de l'hôtel de ville. Quand les Qurayshites lui demandèrent qui il était, il répondit : « Un vieil homme de Nadjd, qui a découvert ce que vous voulez convenir et est venu ici pour entendre vos paroles et peut-être vous donner des conseils bien intentionnés ». Ils dirent « bien » et le laissèrent entrer.

Les plus nobles Qurayshites étaient réunis ici. L'un dit à l'autre : « Vous avez vu où sont passées les affaires de cet homme. Par Allah, nous ne sommes pas sûrs qu'il ne nous attaquera pas avec ses disciples des autres tribus. Convenez donc d'une mesure contre lui! » Après quelques débats, l'un d'eux dit: « Enchainez-le et enfermez-le. Attendez alors qu'il devienne comme d'autres poètes (préislamiques) avant lui, Nabigha, Zuhair et d'autres qui ont péri de la même manière. » Le vieil homme de Nadjd dit alors: « Ce n'est pas un bon conseil. Par Allah, si vous l'enfermez, l'affaire passera par la porte derrière laquelle vous l'avez enfermé, à ses compagnons. Ils pourraient facilement vous attaquer et le libérer de vos mains, puis augmenter en nombre à travers lui et vous vaincre. Alors prenez un meilleur conseil! »

Après une autre consultation, l'un d'eux dit: « Nous voulons l´exclure d´entre nous* et le bannir de notre pays. S'il est loin de nous, il pourra aller où il veut, mais nous aurons la paix avec lui, et nous pourrons ordonner nos affaires, et restaurer l'harmonie entre nous. » Mais le vieil homme de Nadjd répondit: « Ce conseil n'est pas bon non plus. N'avez-vous pas entendu ses beaux discours et son langage doux et vu comment il gagne le cœur des hommes par cela? Par Allah, si vous faites cela, je ne le laisserai pas s'installer dans une tribu de Bédouins et les convaincre par ses discours jusqu'à ce qu'il le suive. Alors il ira contre vous et vous vaincra, il vous enlèvera votre domination et procédera avec vous comme il le jugera bon. Alors prenez un autre conseil! »

* Jésus avait été expulsé de la communauté de l'Ancienne Alliance par le Haut Conseil. Les Juifs le soupçonnaient d'être un séducteur du peuple et un blasphémateur qui méritait une mort immédiate. Jésus, cependant, n'avait jamais été un danger d´une révolution armée. Il était le Prince de la Paix et le vrai pacificateur.

Alors Abou Djahl dit: « Par Allah, je me souviens de quelque chose qu'aucun d'entre vous n'a pensé. » Quand on lui a demandé ce que c'était, il a répondu : « A mon avis, nous devrions choisir un homme jeune, fort, respecté et de bonne famille dans chaque tribu et que nous donnions à chacun une épée tranchante. Qu'ils viennent sur lui comme un homme et qu'ils le tuent, et nous aurons la paix de sa part. S'ils font cela, son sang sera distribué entre toutes les tribus. Les fils d'Abd al-Dars ne peuvent pas combattre tout leur peuple. Ils seront satisfaits de l´argent de l'expiation que nous leur paierons. Alors le vieil homme de Nadjd dit: « Le conseil de cet homme est le seul bon conseil. » L'assemblée accepta et se dispersa.

* Les Juifs décidèrent aussi de tuer Jésus dès qu'une possibilité se présenta. Il a été observé et espionné. Ils ont ramassé des pierres pour le lapider. Mais il passa auprès d´eux sans être opportuné. Son heure n'était pas encore venue (Jean 8, 59; 10, 39).

4.02.16 -- Mohamed quitte son logement (622 après JC)

Puis Gabriel vint vers Mohamed et dit : « Ne passe pas cette nuit dans le lit où tu dors d'habitude. » Alors qu´un tiers de la nuit était terminée, les Qurayshites se rassemblèrent devant sa porte et attendirent qu'il se soit endormi pour l'attaquer.

Quand Mohamed s'en rendit compte, il dit à Ali : « Dors sur mon lit et enveloppe-toi dans mon manteau vert de peau d´hadram* » - dans lequel Mohamed dormait – « ils ne te feront pas de mal. »**

* Une région du sud de l´Arabie.
** Mohamed poussa son neveu et son fils adoptif Ali à tromper ses ennemis. Il l'exposa- la nuit et sans éclairage - au danger de sa vie pour se sauver lui-même.
Mais Jésus affronta ses ennemis dans la nuit et dit : « Si vous me cherchez, laissez-les partir ». (Jean 18, 8). Il était prêt à souffrir et à mourir lui-même pour ne pas mettre en danger ses disciples.

Jazid ibn Ziyad m'a parlé de Mohamed ibn Ka'b de la tribu Quraiza: « Quand les Qurayshites se sont tenus à la porte de Mohamed, Abu Djahl, qui était aussi parmi eux, dit : « Mohamed croit que si vous le suivez, vous deviendrez les maîtres des Arabes et des autres - le « reste du monde » - qu'après la mort vous ressusciterez et aurez des jardins comme ceux du Jourdain. Mais si vous ne le suivez pas, il vous massacrera. Mais après votre mort, vous serez ressuscité et brûlé en enfer. Alors Mohammed sortit, prit une poignée de terre, la répandit sur sa tête et dit à Abou Djahl: « Oui, j'ai dit cela, et tu es l'un de ces derniers ». Allah les rendit tous privés de la vue, de sorte qu'ils ne reconnurent pas Mohamed (Sourate Ya-sin 36, 9).

* Abu Djahl ne signifiait certainement que les autres tribus d'Arabie.

Enfin quelqu'un qui ne faisait pas partie du groupe est venu et leur demanda qui ils attendaient. Ils dirent : « Mohamed ». Alors il dit : « Qu'Allah vous déçoive! Mohamed est sorti vers vous depuis longtemps, il a répandu de la terre sur votre tête, et a continué son chemin. Ne voyez-vous pas ce qui repose sur vous? » Tout le monde se frotta la tête et trouva de la terre dessus. Ils rentrèrent ensuite dans la maison, trouvèrent Ali sur le lit enveloppé dans le manteau de Mohamed et dirent: « Par Allah, ici dort Mohamed enveloppé dans son manteau » et ils restèrent sur cette opinion jusqu'au matin. Quand Ali s'est finalement levé du lit, ils dirent: « L'homme qui nous a parlé, disait la vérité ».

Mohamed permit à Abu Bakr, qui était un homme riche, qui avait acheté deux chameaux qu'il avait nourris dans sa maison pour se tenir prêt à émigrer dans cette situation critique.

* Allah permit à Mohammed de fuir pour construire son empire politique à Médine. Dans l'Islam, il n'y a pas de médiateur entre Dieu et l'homme, pas de sacrifice par procuration, pas de réconciliation et pas d'effusion de l'Esprit Saint à la suite de ce sacrifice. Le but de la religion de Mohamed demeure l'état islamique, et non le renouveau spirituel du peuple. C'est pourquoi Mohamed n'est pas mort pour ses successeurs. Mais Jésus s'est sacrifié à Golgotha pour que nous puissions recevoir la vie éternelle.

PARTIE III – Le souverain de Médine

4.03 -- L´émigration de Mohamed à Médine* (622 après JC)

Aisha, la mère des croyants, rapporta : « Mohamed ne manquait jamais de venir chez Abu Bakr le matin ou le soir. Mais ce jour-là, quand Allah lui donna la permission d'émigrer, il vint à midi. Quand Abou Bakr le vit, il cria: « Il a dû se passer quelque chose pour que Mohamed arrive à cette heure. » Lorsqu'il entra, Abou Bakr se leva du banc et Mohamed s'assit. Il n'y avait personne chez Abu Bakr à part moi et ma sœur Asma. Mohamed a dit: « Laisse ces gens sortir de la pièce! » Abu Bakr répondit : « Tu es aussi proche de moi que mon père et ma mère. Ces deux personnes sont mes filles ! » Mohamed dit alors: « Allah m'a permis d'émigrer ! » Abou Bakr demanda: « Voyagerons-nous ensemble? » Quand Mohamed répondit à cette question par l'affirmative, il pleura de joie. Aischa dit: « Je n'ai jamais vu personne pleurer de joie! » Abou Bakr dit : « Ô Prophète d'Allah! J'ai déjà deux chameaux prêts pour cela. » Ils engagèrent ensuite Abd Allah ibn Arkat - un homme des Banu** Dual ibn Bakr - comme guide et lui remirent les chameaux, qu'il laissa pâturer jusqu'à l'heure prévue. Personne ne savait rien du départ de Mohamed, sauf Ali, Abu Bakr et sa famille. Mohamed informa Ali de son départ et lui ordonna de rester à La Mecque jusqu'à ce qu'il ait rendu au gens tout ce qu'ils avaient donné à Mohamed en dépôt.

* L'émigration de Mohamed et de sa communauté de La Mecque a provoqué un changement fondamental pour l'Islam. Mohamed a vécu à La Mecque pendant 12 ans en tant que prophète persécuté avec une endurance étonnante. La première communauté s'est avérée être un groupe de prières persécuté.
À Médine, Mohamed est devenu un homme d'État déterminé et sans scrupules qui n'a pas hésité à prendre la moindre décision, même la plus dure. Il a formé un groupe fanatique et téméraire de combattants à partir d'une communauté passive attendant la justice d'Allah par un lavage de cerveau systématique.
Les sourates de la Mecque possèdent encore une fougue prophétique émouvante; les sourates de Médine, d'autre part, semblent être une broussaille juridique impénétrable. A la Mecque, Mohamed ressemblait à un volcan qui crache, à Médine, la lave de ses révélations s'est solidifiée en réglementations et en lois.
Les musulmans reconnurent très tôt la différence décisive entre l'époque de La Mecque et le nouvel âge de Médine et laissèrent le calendrier islamique commencer avec la date de l'émigration de Mohamed (622 après JC). Cette définition montre que ni la naissance du prophète, ni le début des soi-disant révélations, ni l'émergence de sa communauté ne sont considérés comme « l'Islam complet ». Ce n'est que lorsque l'Islam est devenu un état (ville-état) qu'il a été considéré comme fondé. L'Islam ne se considère pas comme une religion au sens des Lumières européennes, qui présuppose la séparation de la religion et de l'Etat, mais comme une religion d'Etat, qui exige l'unité de la religion et de la politique. Tout ce que les musulmans ont vécu à La Mecque n'a été vu que comme une préparation à la prise du pouvoir et à l'émergence d'un Islam à part entière.
** Banu, Bana, Bani signifie les fils ou les descendants d'un père tribal.

4.03.1 -- Le séjour de Mohamed et d´Abu Bakr dans la grotte

Mohamed et Abou Bakr quittèrent ensemble la maison d'Abou Bakr par une porte arrière. Ils sont entrés dans une grotte du mont Thaur, qui se trouvait au dessous de la ville. Abou Bakr avait demandé à son fils Abd Allah d'écouter ce que les gens disent d'eux tout au long de la journée et de leur rapporter le soir. Amir ibn Fuhaira libéré par Abu Bakr, devait conduire ses moutons au pâturage pendant la journée et les conduire dans la grotte le soir, tandis que sa fille Asma devait leur apporter la nourriture nécessaire le soir. Mohamed resta trois jours avec Abu Bakr dans la grotte. Les Qurayshites avaient proposé, dès qu'ils avaient reconnu son absence, une centaine de chameaux en guise de prix pour celui qui allait le ramener. Abd Allah passa la journée avec les Qurayshites pour entendre ce qu'ils disaient sur Mohamed et sur son père. Il leur raconta tout le soir. Amir ibn Fuhaira se mêla aux autres bergers de la Mecque et conduisit le soir les brebis d'Abou Bakr à la grotte pour pouvoir les traire et en abattre une. Quand Abd Allah quitta la grotte le matin, Amir le suivit avec les brebis pour le cacher. Au bout de trois jours, quand les gens ne s´occupaient plus d´eux, ils laissèrent venir l'homme qu'ils avaient engagé avec leurs deux chameaux. Il amena aussi un troisième chameau pour lui-même.

Asma apporta la nourriture, mais avait oublié la corde à laquelle le berceau devait être accroché. Alors elle enleva sa ceinture et l'utilisa comme corde. Abu Bakr présenta le meilleur chameau à Mohamed et dit : « Grimpe! Je sacrifie mes parents pour toi." Mohamed répondit: « Je ne monte pas sur un chameau qui ne m'appartient pas. » Abu Bakr répondit: « C'est à toi, tu es comme mon père et ma mère pour moi. » Mohamed répondit: « Non. Combien l'as-tu acheté? » Quand Abu Bakr cita le prix, il dit: « Je l'achèterai à ce prix », et Abu Bakr lui vendit pour ce prix*. Ils montèrent alors, et Abu Bakr prit Amir derrière lui. Il devait les servir en chemin. Puis ils partirent.

* Jésus ne possédait pas de monture. Il ordonna à ses disciples d'emprunter deux ânes et de dire à leur maître que le Seigneur en avait besoin. Jésus est resté dépendant de l'aide de Dieu son Père et de la bonté de ses amis avant d'entrer à Jérusalem comme roi sous les appels de Hosianna. Il ne s'est pas enfui de la ville qui lui était hostile, mais il est monté sur un âne et chevaucha sur lui consciemment vers la mort sur la croix. Jésus était doux et humble de cœur. Il eut le courage d'être sans défense et mourut en sacrifice pour le péché de tous.

Mohamed, cependant, était poussé par la volonté de pouvoir et son instinct de conservation pour émigrer (préparé depuis longtemps). Il ne pensait pas à mourir pour des amis ou des ennemis; il voulait vivre, régner et triompher.

Asma a dit: « Quand Mohamed et Abu Bakr sont partis, Abu Djahl est venu chez nous avec d'autres Qurayshites et est resté derrière la porte. Je me suis approché d'eux. Ils ont demandé où était mon père. J'ai répondu: « Par Allah, je ne sais pas où est mon père ». Puis Abu Djahl, qui était un homme brut et rude, leva la main et me frappa si fort sur la joue que ma boucle d'oreille tomba.

4.03.2 -- Comment Abu Quhafa vint vers Asma

Yahya ibn Abbad ibn Abd Allah ibn Zubair m'a dit que son père Abbad lui avait raconté que sa grand-mère Asma avait dit : « Quand Mohamed est parti avec Abu Bakr, il a pris tout son argent avec lui, cinq ou six mille dirhams. Puis mon grand-père, Abu Quhafa, qui était aveugle, est venu me dire: « Je crois qu'il vous a privé de sa personne et de ses biens ». J'ai répondu: « Pas du tout, mon grand-père, il a laissé beaucoup de biens derrière lui ». J'ai ensuite pris des pierres et je les ai mises dans une cavité de la maison où il avait l'habitude de mettre son argent, je l'ai recouvert d'un tissu, j'ai pris sa main et j'ai dit : « Mets ta main sur cet argent une fois! » Il le fit et dit: « Maintenant nous ne sommes plus dans le besoin quand il nous laisse autant d'argent. Il l´a fait pour notre bien, c'est assez pour vous. Mais, par Allah, il ne nous a rien laissé». J´avais dit cela pour calmer le vieux.*

* La ruse est un « moyen reconnu et légal pour atteindre une fin » dans l'islam. Comparer avec la sourate Al'Imran 3, 54.

4.03.3 -- Les stations de Mohamed dans son émigration

Abd Allah ibn Arkat les conduisit d'abord dans les bas quartiers de La Mecque jusqu'au rivage en contrebas d'Usfans (environ 60 km au nord-ouest de La Mecque), puis dans les basses terres d'Amadj (environ 30 km plus loin). Après avoir passé Qudaid (12 km plus loin, sur la mer Rouge), il traversa avec eux la route de Kharrar, puis arriva à Thaniyat al-Mara et enfin à Laqif. Puis il les conduisit devant les puits de Laqif et de Madjadj, ou, comme Ibn Hischam le croyait, devant le puit de Madja. Puis ils traversèrent la forêt de dattiers de Madjadj et celle de Dhu al-Ghudwain. De là, il les conduisit à travers la vallée de Dhu Kishd jusqu'à Djadadadjid, Adjrad, Dhu Salam, à travers la vallée d'Aada, au puit de Tahin et ensuite à Ababid.

Il les conduisit ensuite vers al-Fadja et descendit avec eux jusqu'à al-'Ardj (à environ 250 km au nord de La Mecque). Alors qu'un de leurs chameaux fut ici probablement paralysé ou malade, Aus ibn Hudjr, un homme de la tribu Aslam, donna à Mohamed un de ses chameaux, qui a été appelé ibn al-Rida et qui l'amena à Yathrib. Il lui donna aussi un de ses serviteurs appelé Mas'ud ibn Hunaida. De al-'Ardj, leur chef les amena à Thaniyat al-Air, sur le côté droit de Rakuba, dans la vallée Rim et d'ici à Quba (banlieue de Medine, environ 350 km au nord de La Mecque), ou habitait Banu Amr ibn Auf. Après douze nuits du mois de Rabi'a al-Awwal (3ème mois), un lundi pendant la chaleur de midi, alors que le soleil avait presque atteint son zénith, ils arrivèrent à Yathrib* (environ 6 km à l'est de Quba').

* Depuis l'arrivée de Mohamed à Yathrib, la ville fut appelée « Médine », ce qui signifie « la ville » qui a donné refuge à Mohamed et à ses disciples. Selon une autre thèse controversée, le nom al-Medina avait à l'origine le sens de « lieu du tribunal » ou « siège officiel des juges ».

4.03.4 -- L´arrivée de Mohamed à Quba', une banlieue de Médine (Septembre 622 après JC)

Quelques compagnons de Mohamed de ma tribu ont raconté: « Quand nous avons appris que Mohamed avait quitté La Mecque, nous avons attendu son arrivée avec impatience et après la prière du matin, nous sommes allés l'attendre dans le champ de pierres. Nous sommes restés jusqu'à ce que nous ne trouvions plus d'ombre. Puis nous avons fait demi-tour, car il faisait chaud. On a fait la même chose le jour de son arrivée. Nous étions déjà rentrés chez nous quand il est arrivé. Un Juif* l'a vu le premier, et voyant que nous l'attendions, il a crié à haute voix: « Ô fils de Qailah, votre bonheur est arrivé »!

* Justement un Juif de Yathrib (Médine) a d'abord reconnu Mohamed. Les Juifs formaient la classe supérieure dans cette ville. Ils possédaient la Torah comme source de droit, avaient développé des compétences manuelles et étaient aisés.

Nous sommes sortis et avons trouvé Mohamed à l'ombre d'un palmier dattier. Avec lui se trouvait Abu Bakr, qui avait le même âge. Comme la plupart d'entre nous n'avaient jamais vu Mohamed auparavant, ils ne savaient pas lequel des deux était Mohamed. Mais quand l'ombre de Mohamed disparut et qu'Abu Bakr lui donna de l'ombre avec sa robe, nous l'avons reconnu.

Mohamed descendit, dit-on, chez Kulthum ibn Hidm, qui appartenait aux Banu'Ubaid. Selon d'autres rapports, il séjourna chez Sa'd ibn ibn Khaithama. Mais ceux qui l'ont laissé séjourner chez Kulthum, prétendent qu'il n'est allé chez Sa'd que pour des réunions publiques parce qu'il n'était pas marié et que les compagnons célibataires de Mohamed vivaient avec lui. C'est pourquoi sa maison s'appelait la maison des célibataires. Seul Allah sait ce qui est juste.

4.03.5 -- Comment Mohammed a choisi de rester à Médine

Ali* resta encore trois jours et trois nuits à La Mecque, pour redonner aux personnes ce qu´ils avaient prêté à Mohamed. Il suivit alors Mohamed et descendit avec lui chez Kulthum.

* Ali, le cousin et fils adoptif de Mohamed, servait comme son administrateur de bien parce que le clan de son père le protégeait et il n´avait pas encore 20 ans.

Mohamed resta à Quba de lundi à jeudi et posa la première pierre d´une mosquée. Allah le conduisit plus loin le vendredi. Les Banu Auf avaient cependant pensé qu´il serait resté plus longtemps chez eux.

Lors de la prière du vendredi, Mohammed se trouvait chez les Banu Salim ibn Auf, et il priait là où se trouve maintenant la mosquée au milieu de la vallée de Ranuna. C'était la première prière du vendredi qu'il disait à Médine. Itban ibn Malik et 'Abbas ibn Ubada avec d'autres hommes des Banu Salim lui demandèrent de rester avec eux parce qu'ils étaient nombreux et bien équipés pour le protéger. Mais il répondit : « Laisse le chameau aller son chemin. Il a reçu l'ordre d'Allah de reposer là où je dois demeurer. » Alors ils le laissèrent partir. Quand il arriva devant la maison de Banu Bayada, Ziyada ibn Labid et Farwa ibn Amr sortirent avec d'autres et invitèrent Mohamed de la même manière à rester chez eux. Mais il leur donna la même réponse. Il en fut de même devant la maison de Banu Sa'ida, Banu al-Harith, Banu'Adi, qui étaient ses oncles éloignés, car Salama, la fille d´Amrs, l'une de leurs épouses, était la mère d'Abd al-Muttalibs (le grand-père de Mohamed).

Le chameau* se dirigea ensuite vers la maison de Banu Malik ibn al-Nadjdjar. Là, il s'agenouilla devant la porte de l'actuelle mosquée, où se trouvait à l'époque un séchoir appartenant à deux orphelins, Sahl et Suhail, les fils d'Amrs, de la tribut des Banu Malik ibn al-Nadjdjar. Lorsqu'il s'agenouilla et que Mohamed ne descendit pas, il se leva de nouveau et fit quelques pas en avant - Mohamed lui avait lâché les rênes et ne l'avait pas guidé, puis il se retourna et s'agenouilla au même endroit où il s'était installé pour la première fois. Il resta là, brama et posa son cou sur le sol. Mohamed descendit. Abu Ayyub Khalid ibn Zaid prit les bagages et les apporta chez lui, et Mohamed descendit chez lui. Il demanda ensuite à qui appartenait cet endroit. Mu'adh ibn Afra répondit : « Aux deux orphelins, Sahl et Suhail, qui vivent avec moi. Je l'utiliserai pour construire une mosquée et je les dédommagerai pour cela. »

* Jésus n'avait pas besoin de se confier à un animal comme guide. Il envoya Pierre et Jean et leur dit à l'avance comment et où ils trouveraient le lieu secret de son dernier repas (Luc 22, 8-13).

4.03.6 -- Construction de la première mosquée

Allah ordonna à Mohamed, de construire une mosquée*. Il resta chez Abu Ayyub, jusqu´à ce que sa maison et la mosquée furent construites. Lui-même mit la main à la pâte pour encourager les fidèles. Tant les émigrants que les aides y ont travaillé avec enthousiasme. Un musulman a écrit ce verset:

Si on reste inactifs pendant que le Prophète travaille, ce serait mal d'agir de notre part.

Pendant la construction, les musulmans disaient le verset suivant:

La vraie vie est seulement dans l'au-delà. Allah ! Aie pitié de tes compagnons qui t'aide et des émigrés.

Mohamed répéta les mêmes mots, mais il nomma les émigrants en premier.**

* Le mot arabe "Djami" signifie "le collectionneur, l'unificateur, le complet", qui est traduit en allemand par mosquée.
Jésus n'a pas construit d'églises ou de synagogues pour ses disciples, bien qu'il ait été charpentier de profession. Au lieu de cela, il a donné son Esprit à ses disciples afin que leurs corps deviennent des temples de Dieu. Ce n'était pas la construction de maisons de pierres mortes pour le rassemblement des croyants qui était le but de Jésus Christ. Au contraire, il voulait que Dieu lui-même demeure dans les croyants. Aujourd'hui, l'église de Jésus est le temple sanctifié de Dieu.
** Mohamed préférait parfois les émigrants de La Mecque. Cela a conduit à des tensions considérables entre les musulmans de La Mecque et ceux de Médine. Ces tensions se sont révélées par la suite lors du choix de son successeur.

Ammar s'approcha, chargé de briques, et dit à Mohamed: « Ô Messager d'Allah, ils veulent me tuer. Ils m'en mettent plus sur le dos que je ne peux en supporter. » Umm Salama, la femme de Mohamed, raconta : « J'ai vu Mohamed enfoncer sa main dans ses cheveux bouclés et dire: Malheur à toi, fils de Sumaiyya! Ces hommes ne te tueront pas, mais c´est une bande de renégats qui te tuera. »

Mohammed resta dans la maison d'Abou Ayyub jusqu'à ce que la mosquée et les maisons soient construites. Puis il déménagea. Abu Ayyub a raconté: « Quand Mohamed est venu habiter chez moi, il vivait à l'étage inférieur et la mère d'Ayyub et moi vivions à l'étage supérieur. Je lui ai dit: Ô Prophète d'Allah, tu m'es plus cher que mon père et ma mère. Je n'aime pas ça et je pense que c'est un péché que tu vives en bas et que je vive au-dessus de toi. Monte au premier étage et laisse nous vivre en bas! Il répondit: Ô Abou Ayyub! C'est plus facile pour nous et pour ceux qui nous visitent de vivre en bas. » Mohammed resta ainsi en bas et nous en haut.

Un jour, un récipient dans lequel nous gardions de l´eau, se cassa. Nous avons pris alors une couverture, la seule que nous avions, pour sécher le sol afin que l'eau ne coule pas sur Mohamed et ne lui fasse pas de mal. Le même homme raconta aussi: Nous lui avons préparé le dîner et nous lui avons envoyé. Quand il nous a renvoyé ce qu'il restait, nous, ma femme et moi, nous sommes allés chercher l'endroit qu'il avait touché de sa main et nous en avons attendu une bénédiction. Un soir, nous lui avons envoyé un repas préparé avec des oignons et de l'ail. Il nous le renvoya, et on ne voyait aucune trace de sa main. Je suis alors allé le voir, effrayé, et je lui dis: « Je n'ai trouvé aucune trace de ta main dans la nourriture, » et je lui dis aussi que nous avions toujours mangé de l'endroit où sa main avait touché la nourriture, pour être bénis. Il répondit: « J'y ai trouvé l'odeur de l'ail, et je suis un homme que certaines personnes reniflent pour savoir ce qu´il sent. Mais tu peux manger! » Nous avons alors mangé, mais nous ne lui avons plus préparé une telle nourriture.

4.03.7 -- Comment les émigrants ont suivi Mohamed à Médine

Les émigrants ont suivi Mohamed à Médine, et il n'en restait aucun à La Mecque qui n'avait pas été amené à l'apostasie de l'Islam ou retenu par la force. Mais les émigrants ne s'enfuirent pas vers Allah et son prophète avec toute leur famille et tous leurs biens de La Mecque. Les propriétaires de maison de la tribu Djumah, le Banu Djahsch ibn Riab, faisaient exception. Ils étaient les protecteurs des Banu Umaiyya et des Banu al-Bukair, qui à leur tour étaient les protecteurs des Banu'Adi ibn Ka'b. Leurs maisons furent fermées lorsqu'ils émigrèrent, et il ne resta personne derrière eux.

Lorsque les Banu Djahsch émigrèrent, Abu Sufyan vendit leurs maisons à Amr ibn'Alqama. Lorsque les fils de Djahsh entendirent cela, Abd Allah ibn Djahsch le dit au Prophète. Il répondit: « N´est-tu pas satisfait si Allah te donne une meilleure maison au paradis? » Il répondit: « Certainement! » - « Eh bien, » dit Mohamed, « tu l'auras. » Quand Mohamed conquit La Mecque, Abou Ahmad lui parla de sa maison. Mohamed hésita dans sa réponse, et les gens dirent à Abou Ahmad: « Mohamed n'aime pas qu'on reparle des pertes d'argent qu'on a subies en l'honneur d'Allah. Alors ne lui en parle plus! »

Mohamed resta du mois Rabi'a al-Awwal (3ième mois) jusqu´à Safar (2ième mois) de l´année suivante à Médine. La construction de sa mosquée et de ses maisons fut terminée pendant cette période.

4.03.8 -- Première prédication de chaire de Mohamed

Comme Abu Salama ibn Abd al-Rahman me l'a raconté, Mohamed a, dans son premier discours de chaire (Allah protège nous de ne pas mettre dans sa bouche tout ce qu'il n'a pas dit !) et après avoir loué et glorifié Allah, dit ce qui suit : « Ô gens du peuple! Si l'un de vous est privé de connaissance à cause de la crainte du jour dernier, son troupeau sera alors sans berger. Alors Allah lui dira sans interprète et sans chambellan: N'as-tu pas rencontré mon prophète et a-t-il donné mon message? Je t'ai donné des biens et montré de la charité. Qu'as-tu envoyé pour cela pour ton âme? Il regardera alors à droite et à gauche et ne trouvera rien, et il regardera en avant et ne verra que l'enfer. Qui (son visage) peut se sauver de l'enfer - et si ce n'était qu'un morceau d'une datte – peut le faire. Celui qui ne trouve rien, peut le faire par une bonne parole. Toute bonne action sera récompensée de dix à sept cents fois. Que la paix soit avec vous et la bénédiction et la miséricorde d'Allah! »

* L'Islam est une religion basée sur la justice des œuvres. La justice par la foi est d'une importance secondaire, car la foi et son témoignage sont compris comme des "bonnes œuvres". Une justification par la grâce basée sur un sacrifice par procuration est étrangère à l'Islam. Chacun doit gagner son propre salut. La peur du jugement d'Allah et de l'enfer est la force motrice dans le comportement d'un musulman, pas l'amour ou la volonté de servir. Paul, cependant, a révélé que nul homme ne peut être justifié par l'accomplissement de la loi ou par les bonnes œuvres. C'est là que réside l'erreur fondamentale de Mohamed et de l'Islam.

4.03.9 -- Deuxième prédication de Mohamed

Une autre fois, Mohamed prononça le discours de chaire suivant : « Loué soit le Seigneur! Je le loue et le supplie de m'aider. Allah est notre refuge contre notre méchanceté et nos péchés. Celui qu'Allah dirige sera bien guidé et celui qu´Il entend égarer ne trouvera ni protecteur ni guide. » (Sourate al-Kahf 18, 17).*

"Je confesse: Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah. Il n'a pas d´associé à côté de lui. Le meilleur discours du monde est la Parole d'Allah. Heureux celui à qui Allah a apporté sa parole dans son cœur, qu'il a conduit de l'incrédulité à l'Islam, et qui préfère le Coran à tout autre récit. C'est le meilleur et le plus puissant discours du monde. Aimez ce qu'Allah aime! Aimez Allah de tout votre cœur! Ne vous lassez jamais de la parole d'Allah et ne cessez jamais de la répéter; ** N'endurcissez pas votre cœur à la parole d'Allah, car c'est la meilleure et la plus exquise parole qu'Allah ait créée. Il appelait le Coran le plus consacré et le plus excellent de tous les discours et tout ce qui a été donné à l'homme, permis et interdit. Adorez Allah sans partenaire! Craignez-le dans la vraie crainte de Dieu! Soyez sincères envers Allah dans tout ce que vous exprimez par vos bouches. Aimez-vous les uns les autres dans l'esprit d'Allah, car Allah est en colère quand l'alliance de protection avec lui est rompue. Que la paix soit avec vous et la miséricorde d'Allah !"

* La forme abrégée de cette introduction (texte surligné) sert encore aujourd'hui d'introduction obligatoire au sermon du vendredi à la mosquée.
L'Islam enseigne une double prédestination: Allah détermine l'un pour le salut, l'autre pour la perdition (sourates Ibrahim 14, 4 ; al-Nahl 16, 93 et autres). La liberté humaine est très limitée dans l'Islam. Néanmoins, un musulman est responsable de ses bonnes et mauvaises actions au Jour du Jugement. Le musulman doit donc craindre et adorer Allah, dans l'espoir qu'Allah le sauvera plus tard du feu de l'enfer à cause de ses bonnes œuvres (Sourate Maryam 19, 72).
** Le mot arabe « Coran » signifie littéralement « la lecture, le texte de récitation » et est utilisé dans l'Islam exclusivement pour les sourates de Mohamed.
Le Coran est considéré comme la parole finale et sans faille d'Allah, qui aurait été dicté à Mohamed par l'ange Gabriel pendant ses crises d'épilepsie. Cette parole ne doit pas seulement être introduite dans les têtes, mais surtout dans les cœurs. Tout musulman devrait apprendre par cœur le Coran. Il s'agit d'un travail justifiable. La soumission à Allah est montrée, entre autres choses, dans la mémorisation du Coran, qui trouvera sa récompense au Jour du Jugement.

4.04 -- La formation d'une ville-état de musulmans, Juifs et animistes (à partir de 622 après JC)

4.04.1 -- Mohamed promulgue un décret

Mohamed a rédigé un décret. Ce devait être un contrat pour les émigrants et les disciples et pour les Juifs, à qui leur foi et leurs biens devaient être laissés sous certaines conditions. Son texte était: Au nom d'Allah, le miséricordieux des Miséricordieux. C'est le contrat que Mohamed le Prophète conclut entre les fidèles des Qurayshites et de Médine et ceux qui les suivent, les rejoignent et combattent avec eux. Ensemble, ils forment une communauté* distincte de toutes les autres personnes.

* Au début de son règne à Médine, Mohamed a essayé de lier tous les musulmans, juifs et animistes qui vivaient dans cette ville par un traité. Il les considérait tous ensemble comme lui étant soumis, qui étaient faits pour être ensemble et qui devaient se porter garant les uns les autres.

En cas d'urgence, les émigrants de La Mecque, les Qurayshites, doivent payer le rachat de leurs prisonniers en fonction de leur lieu de résidence afin de les libérer, comme il est juste et habituel chez les croyants. Les Banu Auf doivent payer leur rachat en fonction de leur lieu de résidence comme par le passé, afin que chaque département puisse libérer ses prisonniers selon la loi et la coutume. Il en va de même pour les Banu Harith, les Banu Sa'ida, les Banu Djuscham, les Banu al-Nadjdjar, les Banu Amr ibn Auf, les Banu al-Nabit et les Banu al-Aus.* Les fidèles ne doivent pas avoir entre eux des personnes accablées de grandes dettes à qu'ils ne viennent pas en aide, même si un rachat ou une rançon doit être versée pour lui.

* Ce compromis non islamique était une tentative de Mohamed pour gagner progressivement les habitants non musulmans de Médine à l'Islam. Il leur a offert des droits égaux, c'est-à-dire les mêmes devoirs et droits que ceux qui s'appliquent aux musulmans. Ce traité contraste avec l'interprétation ultérieure de la Oumma islamique, selon laquelle seuls les musulmans peuvent être des citoyens à part entière. Ceux qui n'ont pas accepté cette première Loi fondamentale à Médine sont devenus sans défense.

Aucun croyant ne devait être hostile aux alliés d'un autre (croyant). Les croyants doivent veiller sur ceux qui exercent le pouvoir ou désirent le rachat* ou qui provoquent l'inimitié et la corruption parmi les croyants. Que tous lèvent la main contre eux, même si c'était leur propre fils. Personne ne tuera un croyant pour venger un incroyant.** Nul ne viendra en aide à un incroyant contre un croyant. La protection d'Allah est une et égale pour tous les musulmans. Même le plus faible des musulmans peut accorder cette protection aux incroyants! Les croyants doivent se protéger les uns les autres contre tous les autres.***

* L´expiation est l´argent pour le rachat ou la libération des incroyants ou des prisonniers non musulmans que le guide des musulmans a choisi.
** Cette phrase est considérée comme une justification du massacre ultérieur des Juifs des Banu Qaynuqa'. Les alliés des Juifs parmi les anciens animistes de Médine n'avaient pas le droit de les aider contre les musulmans quand ils tuèrent les Juifs en grand nombre.
*** Le devoir mutuel illimité de tous les musulmans de s'entraider contre les attaques justifiées ou injustifiées des non-musulmans est déjà compris en partie dans la première Loi fondamentale de Médine. Plus tard, elle est devenue une évidence pour tous les musulmans. Mais en réalité - dans les conflits familiaux et dans les guerres entre les tributs islamiques - cette loi a été violée à maintes reprises.

Les Juifs qui nous suivent recevront de l'aide et des droits égaux. Il ne leur sera fait aucun mal, Et leurs ennemis ne seront point secourus contre eux.

La paix des fidèles est indivisible. La paix ne sera pas faite avec un croyant et pas avec un autre. Dans le combat pour Allah, toutes choses doivent être faites avec égalité et justice. Chaque fois que nous partons en expédition de guerre, nous voulons que les cavaliers se relaient. Nul ne se vengera d'un croyant si du sang a été versé dans la sainte bataille. Les croyants qui craignent Allah sont sous la meilleure et la plus forte direction.

De plus, aucun idolâtre (de Médine) ne doit prendre la propriété ou la personne d'un Qurayshite sous sa protection ni s'immiscer dans un différend qui a surgi entre un Qurayshite et un autre croyant. Quiconque a été prouvé avoir tué un croyant devrait également être tué pour cela, à moins que le plus proche parent de la personne tuée ne puisse être satisfait d'une autre manière. Que les musulmans se lèvent comme un homme contre le meurtrier.

Les Juifs qui nous suivent recevront de l'aide et des droits égaux. Il ne leur sera fait aucun mal, et nous n´aideront pas leurs ennemis contre eux.

La paix des fidèles est indivisible. On ne fera pas la paix avec un croyant et ne pas la faire avec un autre croyant. Dans le combat pour Allah, toutes choses doivent être faites avec égalité et justice. Chaque fois que nous partons en guerre, nous voulons que les cavaliers se relaient. Nul ne se vengera d'un croyant si du sang a été versé dans la sainte bataille. Les croyants qui craignent Allah sont sous la meilleure et la plus forte direction.

De plus, aucun idolâtre (de Médine) ne doit prendre la propriété ou prendre la personne d'un Qurayshite sous sa protection ni s'immiscer dans un différend qui a surgi entre un Qurayshite et un autre croyant. Quiconque a été prouvé avoir tué un croyant, doit également être tué pour cela, à moins que le plus proche parent de la personne tuée ne se contente d'une autre manière. Les musulmans doivent se soulever comme un homme contre le meurtrier.*

* La vengeance du sang selon le principe « œil pour œil, dent pour dent » ou la possibilité pour les parents d'accepter un prix du sang a été préparée et légalisée avec cet arrangement. L'islam ne connaît pas une obligation inconditionnelle de pardonner, comme Jésus l'exige de ses disciples (Matthieu 6, 14-15).

En outre, un croyant qui a accepté le contenu de ce document et croit en Allah et au jour dernier n'est pas autorisé à aider ou à protéger un criminel. Mais si quelqu'un le fait, la malédiction et la colère d'Allah le frappera au jour de la résurrection. Rien ne peut le purifier de cette faute.* Pour toute question sur laquelle vous n'êtes pas d'accord entre vous, adressez-vous à Allah et à Mohamed.**

* L'Islam met en garde ses adeptes contre plusieurs types de culpabilité impardonnable: l'apostasie de l'Islam, comme la croyance en plusieurs divinités telles que le Père, le Fils et le Saint Esprit, et le meurtre délibéré d'un autre musulman.
** Mohamed s'est établi avec cette loi en tant que conciliateur, juge et souverain absolu à Médine. Jésus, d'autre part, a refusé d'être fait roi ou d'assumer n'importe quelle fonction publique parce qu'il voulait établir un royaume spirituel (Jean 6, 15 ; Luc 12, 13-15).

Si les juifs font la guerre avec les croyants, ils doivent aussi supporter les mêmes coûts. Les juifs des Banu Auf forment une communauté avec les fidèles. Les juifs gardent leur foi et les musulmans gardent leur propre foi.* De même leur personne et celle de leurs camarades libérés ou protégés est tabou. Seuls les criminels ou les auteurs d'actes de violence ne bénéficient d'aucune protection, ce qui les plonge, eux et leur famille, dans la perdition.

* Cet ordre ordonnait (temporairement) non seulement l'égalité civile des juifs et des musulmans dans Médine, mais aussi l'équivalence des croyances islamique et juive.

Le règlement pour les Juifs des Banu Auf s'applique également aux Juifs des Banu al-Nadjdjar, Banu al-Harith, Banu Sa'ida, Banu Djuscham, Banu al-Aus, Banu Tha'laba et Djafna, qui forment une branche des Djafna, ainsi qu'aux Juifs des Banu Schutaiba, les purs, non les criminels. Les Tha'laba libérés sont considérés comme les Tha'laba eux-mêmes, comme une branche voisine des tribus juives. Aucun d'entre eux ne peut quitter Médine sans la permission de Mohamed.*

* Mohamed régnait comme un souverain absolu sur ses sujets. L'Islam n'accorde que des libertés limitées.

Personne ne doit être empêché de venger une blessure. Celui qui commet une injustice porte préjudice à lui-même et à sa famille, à moins qu'une violence ne lui ait été faite au préalable. Allah veut que ces ordres soient suivis à la lettre. Les Juifs doivent pourvoir à leur nourriture et les croyants à la leur. L'assistance est un devoir mutuel si quelqu'un fait la guerre aux personnes mentionnées dans ce document. Le conseil mutuel doit être sincère dans tous les cas. Nul ne fera du mal à son allié, et on doit aider celui à qui la violence est faite. Les Juifs supporteront le coût de la guerre avec les fidèles tant qu'ils feront la guerre ensemble.*

* Les Juifs étaient soumis au devoir d'assistance en cas de guerre et devaient participer au financement des guerres saintes.

La zone urbaine de Médine doit être un quartier sacro-saint pour tous ceux qui acceptent ce contrat. Une personne protégée est réputée être comme la personne qui la protège, à condition qu'il ne s'agisse pas d'un criminel. Une femme ne peut pas être protégée sans la permission de sa famille. En cas d'événement imprévu entre les personnes nommées dans le présent contrat, ou en cas de différend entre elles par laquelle on pourrait craindre l'annulation du contrat, on doit se tourner vers Allah ou Mohamed. Allah est le meilleur pour s'assurer que ce contrat est strictement respecté. Les Qurayshites de La Mecque et ceux qui les aident ne doivent pas se voir accorder de protection.* Ceux qui attaquent Médine doivent être repoussés par tous. Si les incrédules sont appelés à faire la paix et à vivre en paix, ils devront suivre l'appel.

* Les marchands de La Mecque représentaient le plus grand danger pour Mohamed. Celui qui passait un marché avec eux devenait l'ennemi de Mohamed.

S'ils appellent à la paix, les croyants les suivront, sauf s'ils font une guerre de religion. Chacun recevra sa part du butin qu'il a fait (Sourate al-Anfal 8, 1ss). Les Juifs de la tribu Aus et leurs protecteurs jouiront des mêmes droits que ceux qui ont accepté ce traité.

Allah exige que le contenu de ce contrat* soit strictement respecté, sans qu'il protège les criminels et les malfaiteurs. Quiconque entre dans Médine ou quitte la ville doit être en sécurité, sauf les criminels et les malfaiteurs. Allah et Mohamed, son prophète, protègent les purs et les pieux.**

* Ce traité est devenu le modèle, la base et la légitimation de nombreux traités ultérieurs conclus entre musulmans et autres sujets bénéficiaires de protection.
** Ce contrat entre musulmans, juifs et animistes de Médine est un exemple de l'art de conduire de Mohamed. Pendant un certain temps - contrairement à ses principes religieux - il était prêt à faire des compromis, mais seulement tant qu'il dépendait de l'aide de ceux des autres religions. Mohamed voulait d'abord unir les partenaires fondamentalement différents de sa ville afin de créer une base de pouvoir sur laquelle l'Islam pourrait prospérer.

4.04.2 -- Fraternisation des émigrants et de ceux qui les aident

Mohamed fraternisa les compagnons qui avaient émigré avec lui avec ceux qui les aidaient. Comme je l'ai entendu, il a dit (Allah nous interdit de l'accuser de quelque chose qu'il n'a pas dit!): « Devenez frères au nom d'Allah (un par un)! » Puis il prit la main d'Ali et dit: « C'est mon frère »*. C´est ainsi que Mohamed**, le Seigneur des messagers, l'Imam de ceux qui craignent Dieu, le prophète du Seigneur des Mondes et qui n'est semblable à personne, fut fraternisé avec Ali. Hamza, le lion d'Allah et l'oncle de Mohamed, devint le frère de Zaid ibn Haritha, celui que Mohamed a affranchi. C'est à lui que Hamza a donné son dernier testament au cas où il périrait dans la bataille d'Uhud. Dja'far, le fils d'Abou Talib, qui planait au paradis avec deux ailes***, est devenu le frère de Mu'adh ibn Djabal, un frère des Banu Salama. Abou Bakr fut fraternisé avec Kharidja ibn Zaid, Omar ibn al-Khattab avec Itban ibn Malik. A la fin Bilal est nommé. Cet affranchi d´Abu Bakr et crieur de prière de Mohamed fut fraternisé avec Abu Ruwaiha Abd Allah ibn Abd al-Rahman, le Khathamite qui appartenait alors aux Banu Fura.

* Cette déclaration de Mohamed est interprétée par les chiites de telle manière qu'Ali est comme « le plus proche » de Mohamed et donc le musulman le plus haut placé.
** Mohamed est le seigneur et le sceau de tous les Messagers d'Allah dans l'Islam. Il apparaît aux musulmans, plus grand que Moïse et Jésus. Cependant, le « Seigneur de l'univers » est l'un des noms d'Allah, dont le messager le plus important est Mohamed. Il a fraternisé avec Ali, son neveu, son fils adoptif et plus tard son gendre. Mais avec cela, Mohamed s'est de nouveau lié à son clan.
*** Mohamed avait prétendu que Dja'far, son cousin, qui s'était fait couper les deux bras lors d'un combat, avait pris deux ailes à leur place.

Ces noms nous ont été nommés par ceux avec lesquels Mohamed avait fondé une confrérie. Quand Umar introduisit en Syrie les livres dans lesquels tous les guerriers étaient enregistrés, il demanda à Bilal, qui faisait aussi la guerre là où il voulait être enregistré. Il répondit: « A Abu Ruwaiha, dont je ne me séparerai jamais, parce que Mohamed nous fraternisé ensemble. » Il fut donc uni à Abu Ruwaiha et les autres Abyssiniens avec la tribu Khatham, parce que Bilal appartenait à cette tribu.*

* La fraternisation des musulmans entre eux était la tentative de Mohamed de donner aux réfugiés, qui avaient été séparés de leur protection de clan, un nouveau foyer avec une nouvelle conscience dans la communauté religieuse de l'Islam. Les liens du sang devraient être remplacés par des liens religieux. Toutefois, cette tentative n'a été que partiellement couronnée de succès. L'histoire de l'islam montre une chaîne sans fin de guerres pour des raisons de politique familiale et de droit de clan.

4.04.3 -- Mort d´Abu Umamas

Pendant les mois où la mosquée fut construite, Abu Umama Sa'd ibn Zurara mourut d'une maladie du cou ou de difficultés respiratoires. Mohamed dit alors: « La mort d'Abou Umama avait l´air pour les Juifs et les hypocrites parmi les Arabes comme un malheur pour les musulmans. Ils diront que si j'étais un prophète, mon compagnon ne serait pas mort; ils sont maintenant convaincus que je ne peux rien accomplir avec Allah, ni pour moi ni pour mes compagnons ». Après la mort d'Abou Umama, les Banu Nadjdjar, dont il était le chef, se réunirent chez Mohamed et lui demandèrent de nommer un successeur qui ordonnerait leurs affaires comme son prédécesseur. Alors Mohamed répondit: « Vous êtes mes oncles du côté de ma mère. Je suis des vôtres, et je serai votre chef. » Mohamed ne voulait pas mettre l'un au dessus sur l'autre. Les Banu Nadjdjar considéraient comme un mérite de leur famille du fait que Mohamed soit devenu leur chef.

* Jésus a été confronté à une question similaire par Marie, la sœur de Lazare. Mais il avait l'autorité de ramener le défunt de la tombe à la vie. Mohamed n'avait pas ce pouvoir. Au lieu de cela, il a profité de la situation de ceux qui étaient en deuil pour s´instaurer comme chef du clan sans guide.

4.04.4 -- Le début de l'appel à la prière

Quand Mohammed eut trouvé un endroit sûr* pour rester à Médine et que ses amis, les émigrants, ont pu être avec lui et que les affaires de ses compagnons qui les aidaient étaient également en ordre, l'Islam devint une institution solide. La prière fut exécutée régulièrement, les temps de jeûne furent observés, la taxe sur les pauvres fut prélevée, la loi pénale fut appliquée et ce qui était permis et interdit** fut prescrit.***

* Jésus a dit de lui-même quand on lui a proposé de le suivre: « Les renards ont des terriers et les oiseaux sous le ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a rien sur quoi poser sa tête » (Matthieu 8, 20). Et Paul a écrit à propos de Jésus dans 2 Corinthiens 8, 9: « Bien qu'il soit riche, il s'est fait pauvre pour vous ».
** « Le permis et l'interdit » sont les limites extrêmes de l'échelle des valeurs de la loi islamique, entre lesquelles il existe de nombreuses gradations telles qu'indifférentes, indésirables, méprisables et autres.
*** L'Islam était ainsi devenu la seule loi, pour la culture et l´ordre de vie à Médine.

Quand Mohamed vint à Médine, les gens se sont rassemblés à un certain moment pour prier avec lui, sans y être appelés à le faire. Mohamed songeait à faire prier les croyants, comme les Juifs, à l'aide d'une trompette, mais il s´en était distancé. Plus tard, il voulut introduire une « cloche ». En fait, il fit confectionner une cloche pour la faire sonner à l'heure de la prière.*

* Lors des premières réunions islamiques, on tapait deux bois de longueurs différentes en rythme l'un sur l'autre. Il s'agissait de remplacer une trompette, un tambour ou une cloche, qui n'étaient pas encore disponibles à l'époque.

Pendant ce temps, Abd Allah ibn Zaid eut une vision. On lui avait appris comment appeler à la prière. Il vint vers le Prophète et dit : « Hier soir, un esprit errant en forme d'homme vêtu d'une cape verte et tenant une cloche passa devant moi. Je lui dis: Serviteurs d'Allah! Veux-tu me vendre cette cloche? » Il répondit: « Qu'est-ce que tu vas en faire? » J'ai répondu: « Nous voulons appeler les gens à la prière. » C'est là qu'il dit alors: « Je veux te montrer une meilleure méthode! » Quand je lui ai posé des questions sur cette méthode, il m'a répondu: « Criez quatre fois: Allah est plus grand, et alors: Je confesse qu'il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah. J'avoue que Mohammed est un Messager d'Allah. Venez prier! Venez prier! Venez au succès! Venez au succès! Allah est plus grand! Allah est plus grand. Il n´y a pas d´autre dieu que lui. Quand Mohamed entendit ces paroles, il dit: « C'est une vrai vision. Si Allah le veut, va l´enseigner à Bilal! Il devrait appeler à la prière parce qu'il a une meilleure voix que toi. » Quand Bilal appela à la prière, Umar l´entendit dans sa maison. Il s'empressa d'aller vers Mohamed, traîna son vêtement et dit: « Ô Prophète d'Allah, qui t'a envoyé avec vérité, j'ai eu la même vision que lui! Mohamed dit: Qu´Allah soit loué.»

* Mohamed a fait de l'islam une religion indépendante avec sa propre législation, sa propre liturgie et ses propres coutumes pendant la cohabitation des juifs et des chrétiens. L'appel à la prière des musulmans contient un résumé des enseignements fondamentaux de l'Islam :
1. "Allahu akbar" signifie qu'Allah est le Dieu grand, lointain et inconnu, à qui rien ni personne n'est semblable. Il ne peut être ni pensé, ni atteint, ni compris. Il est le Dieu complètement différent, grand et inconnu, que chacun ne peut que craindre et adorer.
2. Mohamed est appelé le « Messager d'Allah ». Il est considéré non seulement comme son prophète, mais aussi comme son gouverneur politique, qui doit superviser l'application de la loi. Par conséquent, l'islam ne peut être en fin de compte rien d'autre qu'une religion d'État dans un État religieux.
3. Quiconque se soumet à l'ordre prescrit de la prière aura du succès dans la vie et dans l'éternité. Ces prières doivent créer des prérogatives chez Allah et sont considérées comme des œuvres méritoires qui créent des bénédictions dans ce monde et dans l'au-delà. La prière dans l'Islam est donc un moyen d'arriver à une fin et ne signifie pas une action de grâce pour les bénédictions et les grâces précédemment reçues de Dieu. Ici encore, la justice de l'œuvre de l'Islam se montre en contraste avec la justice miséricordieuse du Christ.

Ubaid ibn'Umayr al-Laithi a raconté: « Mohamed et ses compagnons avaient décidé d'acheter une cloche pour appeler les gens à la prière. Quand Umar voulut acheter deux poutres pour la cloche, il a eu une vision dans laquelle on lui ordonna de ne pas utiliser une cloche, mais d'appeler à la prière. Umar est allé voir Mohamed pour lui apporter des nouvelles de sa vision. Cependant, Mohamed avait déjà reconnu la même chose par une révélation. Il dit à Umar: « Cette révélation est venue avant chez toi! » Umar était à peine revenu que Bilal appelait à la prière.

Une femme des Banu Nadjdjar a raconté: « Ma maison était la plus haute près de la mosquée. De là, Bilal appela à la prière tous les matins. Il est venu très tôt, s'est assis sur le toit plat et a attendu l'étoile du matin. Puis il s'est promené (sur le toit) et a crié : « Allah, je te loue et j'implore ton aide pour que les Qurayshites acceptent ta foi. » Puis il appela à la prière, et, par Allah, je ne savais pas qu'il l'aurait omise une seule fois une nuit ».

4.04.5 -- Noms des opposants parmi les Juifs

Au fil du temps, alors que l'islam se consolidait, les rabbins devinrent les ennemis de Mohamed. Ils étaient remplis de jalousie et de rancœur à l'idée qu'Allah avait choisi son messager parmi les Arabes.* Ils furent rejoints par des Ausites et des Khazradjites, dont certains étaient païens et idolâtres comme leurs pères et comme ceux qui ne croyaient pas en la résurrection. Mais ils ont été contraints de reconnaitre l'Islam - ce que le reste de leur clan avait déjà accepté - afin de se sauver de la mort. Mais ils étaient hypocrites et se tenaient intérieurement du côté des Juifs qui avaient rejeté l'Islam et traité Mohamed de menteur.

* Les Juifs se moquaient de Mohamed parce qu'il prétendait être un prophète du vrai Dieu. Ils n'étaient pas jaloux et ne lui en voulaient pas. Cependant, ils se moquèrent de lui, ce qui blessa profondément Mohamed.

Les rabbins posèrent des questions à Mohamed, l'offensèrent et lui posèrent des problèmes insidieux pour mélanger vérité et mensonge, à l'exception de quelques questions sur ce qui était permis et interdit que les croyants lui posaient.*

* A ce stade, une longue liste avec les noms des individus des Banu Nadir, des Banu Qaynuqa' et des Banu Quraiza suit dans l'original arabe. C'est le nom donné aux ennemis de Mohamed. Il y avait aussi les noms des Juifs des Banu Zuraiq, des Banu Haritha et des Banu Amr.

Ces rabbins étaient pleins de méchanceté et ennemis amers de Mohamed et de ses compagnons. Ils ont soulevé des questions et polémiqué contre l'Islam pour le détruire. Il n'y avait que deux rabbins qui sont devenus musulmans.*

* Les Juifs reconnurent rapidement les divergences entre les révélations de Mohamed et les textes de la Torah et des prophètes et se moquèrent de Mohamed en lui disant la vérité. Mais le Prophète des Arabes ne pouvait pas admettre qu'il se contentait de traduire les traditions orales juives en poèmes arabes, résumant souvent des informations inexactes, des malentendus et des changements délibérés. Confesser une erreur aurait signifié remettre en question son autorité prophétique. Mohamed n'a pas obéi à la vérité pour son honneur. L'esprit de l'Islam n'est pas un esprit de vérité et d'humilité, mais utilise d'innombrables astuces et mensonges pour sauver son honneur et son pouvoir.
Parce que l'attaque des rabbins a remis en question l'autorité la plus intime de Mohamed, il les a appelés ses ennemis les plus grands et les plus dangereux. La critique, la sagesse et la supériorité des Juifs ainsi que leurs moqueries mordantes ont créé chez Mohamed et ses partisans une haine qui n'a pas diminué jusqu´à ce jour.
Jésus a également été tenté et moqué par son propre peuple, mais il était plus sage que ses adversaires et a surmonté leur ruse et leur tromperie avec une logique spirituelle et les mots appropriés de l'Ancien Testament. Jésus était la vérité en personne; il n'a pas tourné la loi, mais l'a remplie avec des paroles et des actes.

4.04.6 -- La conversion du rabbin juif Abdallah ibn Salam

Comme me l'a raconté un membre de sa famille, Abd Allah ibn Salam, un savant rabbin, m'a raconté l'histoire de sa conversion comme suit: « Quand j'ai entendu l'histoire du messager d'Allah, je l'ai reconnu par ses qualités, son nom et l'heure où nous l'attendions.* Je me suis réjoui, mais je suis resté silencieux jusqu'à son arrivée à Médine.

* Les musulmans voient en Mohamed le prophète promis de l'Ancien Testament (Genèse 18, 15), qui selon la compréhension du Nouveau Testament est le Christ. De manière grotesque, les musulmans comprennent aussi Mohamed comme l'accomplissement du Paraclet (Jean 14, 16) promis par Jésus, qui est en réalité le Saint-Esprit qui a rempli les disciples en prière à la Pentecôte.

Quand il (Mohammed) s'est installé à Quba chez les Banu Amr ibn Auf, un homme est venu nous informer de son arrivée. J'étais juste dans la cime d'un palmier dattier sous lequel ma tante Khalida, la fille de Harith, était assise. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai crié: « Allah est Tout-Puissant. » Ma tante m'a répondu: « Dieu te fait honte! Tu n'aurais pas pu en dire plus si Moïse, le fils d'Imrans, était venu. » J'ai dit alors: « Par Allah, c'est un frère de Moïse, de sa religion, et il a été envoyé avec ce que Dieu avait envoyé à Moïse. » Elle a demandé: « Est-ce le prophète qui nous a été prophétisé de venir en ce moment? » J'ai dit: « Oui. » Elle a dit: « Alors, c'est lui! » Je suis ensuite allé vers Mohamed, je me suis converti à l'islam, je suis retourné chez moi et j'ai ordonné à toute ma famille de se convertir à l'islam, ce qu'ils ont fait. Mais j'ai caché notre conversion aux Juifs. Puis je suis retourné vers Mohamed et j'ai dit: « Les Juifs sont un peuple diffamatoire. Cache-moi dans l'une de tes chambres et interroge-les sur moi avant qu'ils ne sachent que je suis devenu musulman, car dès qu'ils le sauront, ils me calomnieront et me dénigreront ». Mohamed le cacha dans une de ses chambres, et quand les Juifs vinrent lui parler pendant un moment et l'interrogèrent, il demanda: « Quelle est la position d'al-Hussein ibn Salam parmi vous? » Ils répondirent: « Il est notre Seigneur et le Fils de notre Seigneur, et notre Rabbin et érudit ». Quand ils dirent cela, je sorti vers eux et je leur ai dit: « Oh, vous les Juifs! Craignez Allah et recevez ce qu'Il vous envoie. Par Allah, vous savez que Mohamed est un Messager d'Allah. Vous le trouverez dans la Torah, avec son nom et ses attributs.*Je confesse pour ma part qu'il est un Messager d'Allah. Je crois en lui et je le reconnais comme vrai. » Ils crièrent: « Vous mentez » et ils commencèrent à me vilipender. Je dis alors à Mohamed: « Ne t'ai-je pas dit, ô Prophète d'Allah, que les Juifs sont un peuple diffamatoire, dans lequel il y a trahison, mensonge et fornication? »

* Les musulmans interprètent la promesse de l'Exode 18, 15 comme se référant à Mohamed, mais négligent le fait que le prophète promis devait être membre de l'Ancienne Alliance, ce que Mohamed n'a jamais été et ne pouvait être.

J´ai alors publié ma conversion et celle de ma famille. Ma tante Khalida est aussi devenue une bonne croyante. »

4.04.7 -- La conversion du rabbin juif Mukhairiq

On raconte de Mukhairiq: « C'était un rabbin savant qui était très riche en palmiers dattiers. Il reconnut Mohamed par ses qualités et à partir de ce qu'il avait appris dans sa science, et s'attacha à l'Islam. Sa familiarité avec cette religion l'a convaincu. Il vécut ainsi jusqu'à la bataille d'Uhud, qui eut lieu le jour du sabbat. Puis il dit aux Juifs : « Par Allah, vous savez qu'il est de votre devoir de vous tenir aux côtés de Mohamed. » Ils répondirent: « Aujourd'hui, c'est le jour de repos. » Il s´exclama alors: « Que vous ne reposiez jamais! » Il prit alors ses armes et se rendit à Uhud, vers Mohamed et vers ses compagnons. Avant cela, il avait décidé que s'il était tué, ses biens iraient à Mohamed, qui pourrait en faire ce qu'Allah voulait. Il a ensuite combattu parmi les croyants jusqu'à ce qu'il soit tué. J'ai entendu Mohamed dire: « Mukhairiq était le meilleur des Juifs. » Mohamed prit alors possession de la propriété de Mukhairiq. Toutes les aumônes distribuées par Mohamed à Médine provenaient des possessions de Mukhairiq.*

* Par la conversion des rabbins et des autres juifs à l'islam, Mohamed se familiarisa avec la loi, le Talmud et les récits des juifs pieux. Il se trouve donc que jusqu'à 70 % des textes coraniques et des hadiths proviennent de sources juives qui, pourtant, ont été transformées en rimes et faussées par l'Islam.

4.05 -- TEST

Cher lecteur,
Si vous avez lu cette brochure attentivement, vous pouvez répondre aux questions suivantes facilement. Si quelqu´un répond à 90 pourcent des questions positivement, peut recevoir de notre centre un certificat sur:

Etudes avancées
sur la vie de Mohamed selon l´évangile

- comme un encouragement pour son futur service pour Christ.

  1. Comment vint le chrétien Addas à reconnaitre Mohamed comme prophète
  2. Que s'est-il passé dans l'histoire de la délégation des djinns?
  3. Une religion d´état a été mise en place en dix étapes à Médine. Nommez les dix étapes.
  4. Comment a débuté l´Islam à Yathrib?
  5. Quel est le contenu du contrat que Mohamed a négocié avec les habitants de Yathrib à al-'Aqaba?
  6. Quels ordres a reçu Mohamed après s´être mis d´accord avec les représentants de Yathrib?
  7. Pourquoi les chefs des Qurayshites ont décidé de tuer Mohamed?
  8. Pourquoi Mohamed a quitté son logement à La Mecque? Qu´est-ce qu´il a fait?
  9. Comment Mohamed a choisi son lieu de résidence à Médine?
  10. Comparez la construction de la première mosquée avec la construction de l´église de Jésus.
  11. Comment a débuté l´appel à la prière islamique?
  12. Comment les rabbins juifs Abdallah ibn Salam et Mukhairiq se sont convertis à l´Islam?

Chaque participant à ce test peut utiliser tout livre mis à sa disposition pour répondre à ces questions et demander à toute personne de confiance connue. Nous attendons vos réponses écrites, y compris votre adresse complète sur papier ou par E-mail. Nous prions pour vous à Jésus, le Seigneur vivant, pour appeler, envoyer, guider, fortifier, protéger et être avec vous tous les jours de votre vie!

Réunis au service pour Jésus
Abd al-Masih et Salam Falaki.

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