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Home -- French -- 09. Comparisons -- 2.02 Allah in the Thoughts and Lives of Muslims

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09. COMAPRISONS BETWEEN CHRISTIANITY AND ISLAM
Comparaison 2 - Qui est Allah dans l’Islam?

2.02 - Allah dans la pensée et la vie des musulmans



2.02.1 - La prière islamique: dimensions planétaire

La relation d’un musulman avec Allah trouve sa manifestation la plus parlante dans les 5 prières rituelles quotidiennes. Elles constituent en effet l’un des piliers incontournables de l’Islam. Au cours de ces prières préétablies, un musulman se baisse pas moins de 34 fois par jour au sol. Chaque personne qui a vu pour la première fois un musulman durant sa prière en a été fortement impressionné. En fait, la courbure de son dos à ce moment-là est une illustration parfaite du mot ISLAM. Ce mot signifie renoncement, abandon et soumission. Ces termes relèvent d’un pieux vocabulaire, et signifient une soumission totale du musulman à Allah.

Il devient manifeste qu’un homme qui se jette 34 fois par jour à terre devant Allah en l’adorant n’est plus vraiment libre et autonome. Il n’est plus tout à fait lui-même, puisque sa vie et ses pensées sont dirigées et influencées par Allah. Relevons aussi que les mots arabes caractérisant le culte et les lieux de culte, ainsi que les fidèles eux-mêmes sont très proches des mots concernant l’État d’un esclave; tous les hommes sont perçus dans l’Islam comme des esclaves de Dieu. Personne n’est libre. Personne ne peut vivre pour lui-même. Chaque être humain est la propriété de son Créateur, et a été placé sur terre afin de le servir et de l’adorer sans condition.

Si nous pouvions prendre une navette spatiale dotée d’une lunette assez puissante pour observer les hommes, nous verrions alors comment les 5 prières rituelles balaient telles des vagues imposantes les fuseaux de la terre, unissant ainsi quelques 1500 millions de musulmans dans la prière et la prosternation devant Allah.

Dès l’aube, aussitôt que l’on peut distinguer un fil blanc d’un fil noir, c’est l’heure de la prière pour les musulmans des Philippines. Il s’agit de la première vague de prière, qui touchera ensuite l’Indonésie, la Malaisie, le Bengladesh, l’Inde, l’Iran et la Turquie, puis finalement l’Europe, tandis qu’il sera déjà midi pour les musulmans de Chine: deuxième vague de prière. Passant par l’Inde, elle aura tout juste atteint les 50 millions de musulmans d’Asie centrale lorsque, vers 15 heures, débute la troisième vague de prière, à l’Extrême-Orient ces trois vagues de prières se succèdent, laissant apparaître des millions de fidèles musulmans de toutes races. Avec le soleil couchant vient l’avant-dernière vague de prière islamique. A ce moment-là, tandis que l’aube atteint la côte est des États-Unis, que les musulmans égyptiens se prosternent dans la chaleur du zénith pour la prière du midi, et que les fidèles du Cachemire se rendent aux mosquées. Avec la quatrième vague de prière, qui débute deux heures après le coucher du soleil, l’on voit simultanément les musulmans du delta du Gange s’agenouiller dans les derniers rayons de soleil, ceux qui se sont rendus à la Mecque s’incliner devant la pierre noire de la Ka’ba lors de la prière de l’après-midi et tandis que les habitants marocains du Haut Atlas s’exposent aux rayons les plus forts de la deuxième vague, la première vague a atteint avec l’aube les Montagnes Rocheuses américaines.

Ces 5 vagues de prières quotidiennes unissent chaque jour des millions de musulmans dans l’adoration de leur Dieu. L’Islam est donc une religion caractérisée par les prières, et nombreux sont les musulmans qui récitent avec discipline et sérieux leurs prières rituelles préordonnées.

Dès les premières lueurs de l’aube, les muezzins invitent depuis les minarets des mosquées les habitants à faire leurs prières: ”Debout pour la prière! En marche vers le succès! Prier vaut mieux que dormir” – résonnent les haut-parleurs jusque dans les contrées les plus reculées.

Si les chrétiens ne reconsidèrent pas la situation, et ne se mettent pas à prier de façon intensive, il ne faut pas qu’ils s’étonnent que l’Islam défie toute initiative missionnaire et se prépare à conquérir une chrétienté contemporaine anesthésiée.

L’appel du haut du minaret comprend la formule ”En marche vers le succès”, car la prière musulmane est de type méritoire. Celui qui prie sera béni de bénédictions terrestres et célestes tout à la fois. Ainsi la piété islamique est-elle empreinte d’une justification par les œuvres et par des pensées méritoires. Il s’ensuit qu’un musulman n’est pas disposé à remercier Allah de lui avoir pardonné ses péchés, mais supplie Allah de bien vouloir être bienveillant à son égard. Celui qui s’engage pour Allah et l’Islam en sera récompensé.

Il s’ensuit que la prière islamique est à la fois un dû, une obligation et une loi. Il n’est pas rare de voir des policiers en Arabie Saoudite forcer des passants à se rendre dans les mosquées, afin d’apaiser la colère d’Allah sur tout le peuple du fait d’une manque d’assiduité dans la prière. L’Islam est une religion de la loi. Tous les domaines de la vie sont réglés par d’innombrables prescriptions, et ce, jusqu’au moindre détail.

L’Islam manifeste un profond désir de pureté; avant chaque prière, un musulman doit se laver les mains dans un ordre bien précis, puis la bouche, le nez, le visage, les bras, les cheveux, les oreilles et les pieds, afin de pouvoir entrer dans la présence d’Allah. Si un fidèle n’observe pas strictement l’ordre de ces ablutions, sa prière ne sera pas valable. Les chrétiens savent que de telles pratiques extérieures sont inefficaces pour opérer une purification du cœur et de la conscience. Néanmoins, ces rituels de lavage indiquent à quel point le fidèle a soif de pureté.

La formulation de la prière principale du musulman manifeste également la soif de son cœur d’être totalement dépendant d’Allah: ”Conduis-moi sur le droit chemin, le chemin de ceux que tu gracies, non sur celui de ceux qui appellent ta colère, non sur celui des égarés!”

Il serait faux et prétentieux de la part d’un chrétien de mépriser l’intention sincère d’un musulman de servir Dieu. Bien au contraire, la correction, le sérieux et la régularité de la prière du musulman sont exemplaires en soi. Il ne fait donc aucun doute qu’un musulman pratiquant pense servir Dieu de tout son cœur. Il invoque Dieu dans ses prières, l’adore, combat pour lui et oriente sa vie en fonction de lui. Et Dieu entend chaque prière sincère – aussi celle des musulmans (Genèse 21:17 et Genèse 16:7-14)!


2.02.2 - Les 99 noms d’Allah

Comment un musulman se représente-t-il Allah? A qui pense-t-il rendre un culte?

Mohammed a livré à la Mecque et dans ses environs une lutte sans merci contre toutes les idoles et représentations de Dieu les plus diverses. Il enseignait: ”Allah est unique! Tous les autres dieux ne sont que vanité!” Il avait ainsi repris à son compte la profession de foi des Juifs exilés par les Romains, en libérant le monde arabe du polythéisme tant décrié par les prophètes de l’Ancien Testament (Sourate al-Ikhlas 112:1-4).

La première partie de la profession de foi islamique présente à la fois la négation et la séparation de l’unicité de Dieu à l’endroit de toute autre religion ou magie qui mettent d’autres dieux en concurrence avec Allah. C’est pourquoi des millions de musulmans confessent chaque jour: ”Il n’y a pas d’autre Dieu à part Allah!” Cette confession constitue le passage obligé de la foi islamique, et toute personne qui n’approuve pas sans condition ce dogme est pour un musulman un païen et un impie. Et chaque affirmation théologique qui ne se soumet pas à ce principe se verra d’emblée rejetée.

Mohammed ne s’est toutefois pas limité à la proclamation de l’unicité d’Allah, il l’a aussi qualifié de nombreux noms. Les théologiens islamiques ont systématisé les expressions du Coran relatives à Allah en fonction de ses qualités et de son œuvre: ”les 99 plus beaux noms d’Allah”. Ces noms n’occupent pas tous le même rang dans le Coran, puisque certains y figurent plus de cent fois, d’autres deux ou trois fois, et certains sont à peine perceptibles entre les lignes. Tous les qualificatifs arabes peuvent simultanément être pris comme sujets, de sorte que les qualités d’Allah qui se trouvent dans le Coran sont autant de noms le désignant.

Si l’on se penche de plus près sur la signification et la fréquence de ces noms d’Allah, il est possible de mieux cerner le système de pensée de Mohammed.

Allah est l’omniscient et le très-sage. Il entend tout et voit tout. Il comprend tout et maîtrise tout.

Il est tout-puissant et fort, riche par-dessus tout, et puissant pour construire ou détruire.

C’est pourquoi il est majestueux et très-élevé, le grand et le puissant, le dominateur et le fort sans limites. Personne ne lui est semblable.

Il est le vivant, l’existant, l’inaltérable, le demeurant, l’éternel, le premier et le dernier, l’un et unique, le beau sans commune mesure.

C’est pourquoi il est louable, bon, noble, saint, la lumière et la paix. Il est la réalité authentique et le fondement de tout.

En relation avec la création, Allah est celui qui a tout créé du néant par sa parole puissante. Il a été l’initiateur de tout, et tout lui revient. Il donne la vie. Mais il est aussi celui qui tue. Il réveillera les morts et dissoudra l’univers.

C’est pourquoi il est seigneur et roi, à qui seul revient l’univers. Il élève et abaisse. Il est le protecteur, mais aussi celui qui produit des dommages. Il sauve qui il veut, et condamne qui il veut (Sourates al-A‘raf 7:44; al-Nahl 16:93 et al-Insan 76:31).

Mais avant toute chose, il est le ”compatissant miséricordieux”, mais en même temps le vengeur et le meilleur de tous les juges. Il a tout écrit et est un témoin incorruptible au jour du jugement, il demandera à chaque homme des comptes parfaitement justes.

Ce tout-puissant au-dessus de tout favorise le succès ou empêche le déroulement d’un évènement. Il tient tout et chacun dans sa main, ouvre et ferme. Rien n’arrive sans sa volonté. Il n’a pas besoin d’intermédiaire. Tout se rapporte directement à lui.

Parallèlement, il est bon et patient, fidèle et amical. Il est le grand dispensateur de tous les dons et faveurs. C’est de lui seul que provient la subsistance des humains. En possesseur de l’univers, il enrichit, protège comme un seigneur protecteur chaque personne qu’il élève. Il gratifie et protège tous ceux qui l’adorent.

Il se penche vers celui qui se repent, et lui seul pardonne. Il aime les musulmans, et leur est favorable. Toutefois, aucun musulman ne sait s’il bénéficiera des dispositions favorables d’Allah, ou si au contraire ce sont ses intentions sévères et anéantissantes qui s’appliqueront à lui. La plupart du temps, les qualités et les noms d’Allah sont pour le fidèle plus des souhaits ou des espoirs que des certitudes. Les déclarations concernant Allah, effroyables et obsédantes à l’envi, sont génératrices de peur, et incitent à des pratiques légalistes. La pauvreté et la maladie passent pour des signes de la colère d’Allah suite à un péché caché, tandis que la richesse, le succès et la gloire sont le signe de la faveur de celui qui seul peut donner et récompenser les fidèles observateurs de sa loi. Les musulmans disent volontiers: ”Étant donné notre fidélité depuis plus de 1300 ans, Allah nous a offert le pétrole.”

Si l’on fait abstraction de tous ces qualificatifs troublants et frustrants, et que l’on demande à un musulman ordinaire: ”Qui est ton Dieu? A quoi penses-tu, lorsque tu entends le nom d’Allah?”, il est fort probable qu’il sourie et dise seulement: ”Allah ne se démontre pas et ne se décrit pas. L’on ne peut que le pressentir et savoir qu’il existe.” Il n’est pas impossible qu’il cherche à donner du poids à sa compréhension intuitive en disant ”Allahu Akbar”. Nous sommes ainsi arrivés à la forme réduite de la confession de foi islamique, qui revient chaque jour plusieurs fois sur les lèvres de millions de musulmans. C’est avec ce mot à la bouche que les gardiens de la Révolution de Khomeiny couraient aveuglément vers les champs de mines irakiens, pour y mourir. Cet appel retentit chaque jour quarante fois du haut de tous les minarets, avec des haut-parleurs, et inonde les magasins, les appartements, les écoles, les fabriques et les ministères d’État. Et pourtant cet appel n’est pas une phrase, mais contient seulement 2 mots. Et il ne signifie pas, comme on le traduit généralement: Allah est grand ou Allah est le plus grand, mais Allah est plus grand! De ce fait, chaque auditeur doit se représenter cette idée: Allah est plus sage que tous les philosophes, plus beau que le plus beau regard, plus fort que toutes les bombes atomiques, et plus grand que tout ce que nous connaissons. Dieu est le très différent, le Dieu insondable, éloigné, grand et inconnu. Chaque pensée que nous avons le concernant est limitée et faussée, car Allah ne se laisse pas appréhender. C’est lui qui dispose de nous. Nous sommes ses esclaves, et nous avons le privilège de l’adorer avec crainte.

L’Islam rejette le rationalisme manifeste en Europe. Pendant longtemps, la théologie islamique a été caractérisée par cette incapacité de la philosophie d’appréhender Allah. Et comprendre et sonder Allah était considéré comme indésirable (Sourate Al-Ra’d 13:14 [13]).

Nous sommes ainsi parvenus à l’une des pensées centrales du théologien islamique Al Ghazali, qui a beaucoup médité sur les “99 plus beaux noms d’Allah”; selon lui, ces noms signifient à la fois tout et rien, puisqu’un nom d’Allah peut en remplacer un autre, une qualité peut être couverte par une autre. Aucun homme ne peut sonder Allah. La part des fidèles est dès lors d’adorer ce Dieu inconnu placé au-dessus de tout, de vivre devant sa face avec crainte et respect, et de suivre ses lois. Peut-être aura-t-il pitié de tel ou tel? Ceci reste bien sûr incertain, jusqu’au jour du jugement.


2.02.3 - L’Islam -- une culture théocentrique

Quelles sont les conséquences pratiques et quotidiennes qui découlent de cette compréhension de Dieu pour un musulman?

L’image d’Allah, grand et omnipotent marque de son empreinte la vie du musulman au jour le jour au sein de sa famille, à l’école, au travail et dans la vie politique. ”Montre-moi ton Dieu, et je te dirai pourquoi tu vis comme tu le fais” – le dicton ne fait pas exception ici. En d’autres termes: la révélation de Genèse 1:27 présente plusieurs significations: ”Et Dieu créa l’homme à son image; il le créa à l’image de Dieu”. L’image de Dieu d’une religion donne un archétype de la culture qui en procède.

Dans l’Islam, le père de famille n’est pas tant le partenaire d’une femme, avec laquelle il construit une vie de couple et de famille, mais avant tout le chef d’une maisonnée et le patriarche, qui détient tous les pouvoirs et les droits. Les enfants lui appartiennent en propre. D’ordinaire, c’est lui qui achète les aliments et les habits, et se réserve l’exclusivité des finances de la famille. La femme n’est pas une partenaire jouissant des mêmes droits, mais plutôt l’objet de satisfaction des désirs de l’homme, volontiers réduite au rang de moyen de reproduction. Il y a certes des exceptions, des personnes qui se sont ouvertes à l’influence de l’humanisme européen, et il arrive qu’une femme dirige son mari, ou que le christianisme ait influencé l’éthique musulmane. Il n’en demeure pas moins que l’Islam implique globalement une société masculine, où la femme est largement exclue de la mosquée, des cafés publics et de la vie politique. Avec sa réforme de l’Islam, Khomeiny ramène la femme à une soumission moyenâgeuse. Il n’est pas rare qu’un père dise: ”J’ai un enfant et encore trois filles”, pour dire qu’il a un fils et trois filles. La domination sur la femme est manifeste dans tous les domaines de la vie; l’homme est celui qui régit, et il est même appelé ”Maître du logis”, voire ”Dieu de la maison”.

A l’école, jusque récemment, le maître d’école enseignait encore comme un patriarche qui régnait sur ses élèves en leur dispensant une matière qu’ils devaient avaler telle quelle et apprendre par cœur. La récitation des textes appris par cœur à la maison, et la punition de ceux qui ne les avaient pas assimilés était le lot courant d’une heure de classe.

Ce n’est pas d’abord la réflexion, la compréhension et la participation qui priment dans de nombreuses écoles islamiques, mais une assimilation passive et obéissante. Ceci est étroitement lié à la compréhension de la religion islamique. Allah pense, dispose et ordonne toute chose. Un musulman ne doit pas appréhender le Coran de manière critique, mais l’assimiler passivement, l’apprendre si possible par cœur, penser et vivre dans les sentiers d’Allah empreint de pensée islamique. (Quel chrétien connaît ne serait-ce qu’un évangile de la Bible par cœur? Il y a plus d’un musulman qui peut réciter tout ou une bonne partie du Coran!)

La pédagogie et les catégories mentales du monde islamique découlent largement de l’image que Mohammed s’est forgée de Dieu. L’être humain n’est pas éduqué comme une personne active et responsable, mais – contrairement au rationalisme – il rentre dans une soumission passive dictée par son destin. C’est pourquoi les émotions se manifestent souvent de manière forte et inattendue chez un musulman, car toute l’éducation se base sur un alignement des pensées et de la volonté sur une vision du monde théocentrique.

En politique, ce n’est pas la démocratie qui est recherchée, mais Allah, le roit et le souverain de tous. Il a constitué un modèle inconscient pour les sultans et autres dictateurs. L’homme qui veut éradiquer toute corruption avec une main de fer, le vainqueur puissant qui contribue à faire progresser l’Islam au plan mondial, voilà l’idéal vers lequel il faut tendre.

On entend parfois dans des écoles arabes des prénoms d’enfants tels Bismarck, Staline, De Gaulle ou Nasser, car les parents ont vu dans ces personnalités un espoir de réalisation future. Il est troublant d’entendre dans une rue d’un village arabe ”Hitler n’a pas encore payé son écolage”, ce qui signifie qu’un père, qui s’appelle Hitler, ne s’est toujours pas acquitté de la contribution scolaire pour son fils.

Qu’il s’agisse de dictateurs, de sultans ou de califes, tout souverain qui détenait les rennes du pouvoir avec autorité et force était bien considéré. Toute largesse ou esprit de compromis sont rejetés comme expression de faiblesse et d’incapacité de gouverner. Et ce n’est pas un hasard si l’on trouve comme figures dominantes du Proche et Moyen-Orient un Abdel Nasser ou un Ayatollah Khomeiny, au cours des dernières décennies. Tandis que Nasser a tenté une réconciliation d’un socialisme arabe avec l’Islam (afin de contrecarrer le danger d’un communisme athée), Khomeiny a pris une voie beaucoup plus radicale en tentant l’instauration du royaume d’Allah sur terre selon un modèle chiite. Le thème de la révolution iranienne n’a pas tant été l’éradication de toute tendance chrétienne, capitaliste ou communiste, mais avant tout le rétablissement d’une théocratie islamique, avec le règne d’Allah sur tous les domaines de la vie. Cette révolution a conduit à la construction d’un État de Mollahs, qui a éliminé au nom d’Allah et de sa religion de nombreuses personnes – qui n’étaient du reste plus considérées comme telles. Khomeiny disait p.ex: ”En Perse, il n’y a pas eu à ce jour d’hommes tués – seulement des chiens!”

L’esprit islamique ne tolère pas de dieux à part Allah. C’est la raison pour laquelle l’Islam est par essence missionnaire et ne peut s’apaiser avant que tous les hommes soient devenus musulmans. Ce prosélytisme trouve son fondement dans la confession de foi islamique qui stipule qu’il n’y a pas de Dieu outre Allah, et que la paix ne peut exister sur terre que par le biais de l’Islam.

Autrefois, la stratégie islamique délimitait le monde en deux grands territoires:

la maison de la paix (dar-as-salam)
la maison de la guerre (dar-al-harb).

La paix ne pouvait exister que là où l’Islam était devenu la religion officielle d’un pays, avec la Shari’a pour loi fondamentale réglant tous les domaines de la vie.

La maison de la guerre comprenait tous les peuples qui se sont écartés du chemin d’Allah. Récemment au Proche-Orient, des chrétiens arabes ont reçu des traités intitulés ”aslim taslam!” – ce qui signifie: accepte l’Islam, soumets-toi à Allah, alors tu pourras vivre en paix!

Selon l’Islam, la mission ne signifie pas seulement convaincre un homme intellectuellement ou sur le plan de la foi que la seule vraie religion est l’Islam; bien plus, la guerre sainte est un moyen ordonné par le Coran pour étendre la religion de Mohammed. Personne ne contestera que les croisés du Moyen-Âge ont laissé des traces sanglantes dans le Proche-Orient, gravant la mémoire historique de nombreux musulmans; il n’en demeure pas moins que tous ces épisodes guerriers sont en contradiction avec l’enseignement de Jésus, qui dit notamment: ”Ne résistez pas au mal! Remets ton épée dans ton fourreau!” Christ n’a jamais invité à une guerre de religion, mais a bien plus proscrit tout recours à la violence. Par contre, Mohammed s’est placé plusieurs fois à la tête des combattants pour conquérir la Mecque ou la péninsule Arabique. La guerre sainte prônée par l’Islam est donc un commandement d’Allah, et non seulement l’abus de fidèles. C’est pourquoi l’éventualité d’une guerre sainte demeure inscrite dans l’Islam aujourd’hui, et ne doit être ni sur ni sous-estimé (Sourate al-Baqara 2:245 [244]).

Pour comprendre l’Islam, il faut apprendre à modifier sa pensée: l’Islam n’est pas seulement une religion pour la tête, l’âme et le cœur de l’homme, mais bien plus tout un système culturel, une société théocentrique où tous les domaines de la vie sont centrés sur Allah: éducation, économie nationale, vie familiale et politique. Il n’y a pas de séparation entre le trône et la chaire, entre la politique et la religion. La mosquée est souvent le point de départ de manifestations ou de renversements politiques, et la prédication du vendredi n’est pas de l’ordre exclusif de la foi, mais souvent aussi le lieu d’invitation à telle ou telle action politique à mener au nom d’Allah.

Tout cela est étroitement lié à l’image que se fait l’Islam d’Allah. Il n’y a rien hors de son pouvoir, et il est tout en toute chose. Et toute chose doit lui être soumise fut ce par ruse, pression économique ou force révolutionnaire, car Islam signifie soumission à Allah, domination de son esprit sur tous les domaines de la vie, et règne du Coran sur toute pensée ou façon de se conduire.

Des peuplades Bédouines avaient déclaré à l’époque à Mohammed: Nous croyons en Allah! À quoi Mohammed avait rétorqué: Vous n’aurez pas cru avant d’avoir dit: Nous nous sommes soumis! (Sourate al-Hujurat 49:14)

L’Islam est une religion totale, qui ne peut faire de compromis avec d’autres noms. L’histoire de l’Islam a démontré sa faculté de surmonter par le biais du Coran de nouvelles visions du monde européennes, persanes ou hindoues, en intégrant chaque élément dans le système d’une religion de lois qui vise rien moins que l’établissement d’un royaume de Dieu islamique sur notre terre (Sourate al-Nur 24:35).

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