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Home -- French -- 04. Sira -- 2 The beginning of Islam with Muhammad

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LA BIOGRAPHIE DE MOHAMED D´APRÈS IBN HISCHAM

2 - LE DÉBUT DE L´ISLAM CHEZ MOHAMED (610 jusqu´à 615 après JC)

La prophétie de Mohamed -- L´origine de la première communauté islamique -- La résistance des habitants de La Mecque -- La première émigration en Abyssinie.



2.01 -- PARTIE II – Le prophète persécuté à La Mecque

écrit par Muhammad Ibn Ishaq (mort 767 après JC) et revu par Abd al-Malik Ibn Hischam (mort 834 après JC)

Traduit de l´Arabe par Dr. Gustav Weil

Une sélection de commentaires de Abd al-Masih et de Salam Falaki

2.02 -- Le don de prophétie de Mohamed

2.02.1 -- Comment Mohamed a concilié la dispute au sujet de la pierre sacrée à La Mecque

Quand Mohamed eut 35 ans, les Qurayshites décidèrent de reconstruire la Kaaba. Elle n´était pas plus haute qu´une personne et consistait en plusieurs couches de pierres. Ils redoutaient cependant de la démolir. Ils voulaient monter les murs et les recouvrir ; car le trésor qui était caché dans un puits à l´intérieur de la Kaaba, avait été volé. On l´avait retrouvé chez Duwaik, un esclave affranchi des Banu Mulaih. On reconnut cependant, que d´autres personnes l´avaient volé et l´avaient caché chez Duwaik. Peu de temps auparavant, un navire d´un commerçant grec s´était brisé devant Djeddah pendant une tempête. Les arabes avaient récupéré son bois et voulaient s´en servir pour la construction du toit de la Kaaba. De plus il y avait un copte* à La Mecque qui était charpentier et qui leur travailla le bois pour la construction du toit.

* C´était un chrétien copte qui avait charpenté le toit de la Kaaba à La Mecque! Les bédouins qui étaient devenu sédentaires, ne savaient pas charpenter.

Un serpent vivait dans le puits de la Kaaba ou l´on jetait tous les jours de la nourriture. Il aimait bien se chauffer souvent au soleil sur les murs de la Kaaba. On en avait très peur. Dès que quelqu´un s´en approchait, il se levait, sifflait et ouvrait la bouche. Un jour qu´il se chauffait au soleil comme habituellement sur le mur de la Kaaba, Allah envoya un oiseau qui l´emporta. Les Qurayshites dirent alors : « nous espérons qu´Allah agréera notre dessein. Nous avons un ami copte qui est charpentier; nous avons du bois et maintenant Allah nous a libérés du serpent».

Les Qurayshites se partagèrent entre eux la construction de la Kaaba. Les fils d´ Abd Manafs et de Zubra eurent le côté ou se trouvait la porte ; Banu Makhzum et d´autres familles appartenant aux Qurayshites eurent la partie entre les colonnes noire et jéménite ; Banu Djumah et Sahm, les fils d´Amrs eurent la partie arrière de la Kaaba ; “Hatim”, Banu Abd al-Dar ibn Qusai, Banu Asad ibn Abd al-'Uzza et Banu 'Adi ibn Ka’b eurent la partie nord.

Les hommes avaient cependant toujours peur de détruire la Kaaba. al-Walid ibn Mughira dit ainsi: « Je veux commencer! » Il prit sa pioche, se plaça devant la Kaaba et cria : « Allah, ne laisse pas tomber la malchance sur nous. Allah, nous voulons que du bien ! » Il commença ainsi par démolir le mur entre les deux colonnes. Les autres attendirent tout la nuit et dirent : « nous voulons voir si un malheur s´abattra sur lui. Si oui, nous arrêterons le travail, si non, Allah bénira notre projet. »

Le lendemain-matin alors qu’al-Walid continuait la démolition, les autres suivirent son exemple. Lorsqu´ils atteignirent les pierres de fondation qui datait d´Ibrahim (Abraham),* elles étaient couvertes d´une couleur verte et avaient la forme d´une bosse de chameau. Elles étaient fermement posées l´une sur l´autre. Un Qurayshite, qui était aussi employé à la démolition, avait disposé un grand levier entre deux pierres afin de les disloquer, de les briser et de les extraire. Quand la pierre commença à remuer, toute La Mecque trembla. On laissa donc la pierre dans sa position initiale sans la changer de place.

* Il s´agit ici d´une légende car Abraham n´a jamais été à La Mecque.

Les Qurayshites trouvèrent dans un des piliers une écriture syrienne que personne ne pouvait déchiffrer jusqu´à ce qu´un juif puisse la lire. Elle disait : « Je suis Allah, le Seigneur de La Mecque. J´ai fondé cette ville, le jour ou j´ai crée le soleil et la lune et lui ait donné sept anges comme protecteurs. Elle demeurera aussi longtemps que les deux montagnes qui l´entourent. Ses habitants seront bénis avec de l´eau et du lait. »

Laith ibn Abi Sulaim prétend que l´on a trouvé, quarante ans avant l´envoi de Mohamed, une pierre dans la Ka'ba sur laquelle était inscrit : « Celui qui sème le bien, récolte la bénédiction, celui qui sème le mal, récolte la pénitence. Voulez-vous être récompensé pour vos mauvaises actions? De la même manière que des raisins ne peuvent pas être cueilli dans des épines. » *

* Il s´agit peut-être ici d´une parole modifiée de Jésus (Matthieu 7,16).

Les Qurayshites apportèrent alors les pierres pour la construction de la Ka'ba. Chaque tribu travaillait pour soi. Ils construisirent jusqu´à ce qu´ils atteignent l´endroit ou était placé la pierre sainte. Une dispute alors s´enflamma. Chaque tribu voulait avoir l´honneur et le privilège de la mettre en place. Ils se disputèrent aussitôt, ils formèrent des alliances et se préparèrent à la guerre.

Les Banu Abd al-Dar apportèrent un récipient avec du sang et formèrent une union avec les Banu 'Adi. Ils jurèrent d´être fidèle jusqu’à la mort en plongeant leurs mains dans le sang qui était dans le récipient. Ils furent appeler alors les « suceurs de sang ». Cette dispute dura entre 4 et 5 jours. Ils se rassemblèrent ensuite dans la mosquée et délibérèrent entre eux. Abu Umaiyya ibn al-Mughira, qui était un des anciens des Qurayshites, se profila en avant et fit la proposition suivante, que le premier qui entrerait dans la mosquée, serait reconnu comme arbitre.

Ils acceptèrent et le premier qui entra dans la mosquée fut Mohamed. Lorsqu´ils le virent, ils s´écrièrent: « voila quelqu´un qui nous est juste, il est sincère. »

Ils portèrent l´arbitrage devant lui. Il se fit porter une serviette et y posa la pierre au milieu. Il laissa alors une personne de chaque tribu toucher la serviette, de lever la pierre ensemble et de la porter jusqu´à l´endroit ou elle devait être placée. Il la plaça lui-même à l´endroit de son ancien emplacement, et les travaux purent ainsi continuer. *

* L´aide médiatrice de Mohamed pour la rénovation de la Kaaba à La Mecque est à comparer avec le nettoyage du temple par Jésus lorsqu´il chassa les marchands et les vendeurs en dehors du temple à Jérusalem afin de le purifier pour l´adoration de Dieu (Jean 2, 13-22). Là-dessus, Jésus a annoncé que ses ennemis détruirait le temple et qu´il le reconstruirait en trois jours (Matthieu 26, 61; 27, 40). Il parlait par là de sa mort et de la résurrection de son corps qui est le vrai temple de Dieu.
Mohamed conserva l´ancien culte du temple, fixa la pierre noire dans la Kaaba et intégra le pélerinage paien dans la loi de l´Islam. Jésus créa un nouveau temple avec son église dans laquelle habite le Saint-Esprit.
Mohamed toléra la Kaaba avec ses idoles jusqu´à ce qu´il s´empare de la ville avec son armée. Il nettoya ensuite tout ce qui appartient au temple de ses idoles, il laissa cependant la pierre noire murée dans la Kaaba et la baisa.

La Kaaba avait 18 coudées de long, de large et de hauteur du temps de Mohamed. Elle était recouverte d´une toile d´Egypte et plus tard d´un tissu à rayure en coton. Al-Hadjdjadj ibn Yusuf a été le premier qui l´a recouverte avec un tissus de soie.

2.02.2 -- La foi à Djinn à La Mecque

Les rabbins juifs, les prêtres chrétiens et les devins parmi les Arabes avaient déjà parlé de Mohamed à leur époque. Les rabbins proclamaient ce qu´ils avaient trouvé sur lui et sur son temps dans leurs écritures. Les devins expliquèrent encore ce que les méchants Djinns (mauvais esprits) avaient entendus de lui furtivement, avant que des étoiles fussent jetées sur eux (étoiles filantes).

* lbn Hischam désigne ici les Djinns comme des mauvais esprits bien qu´ils prétendaient connaître des secrets sur l´envoi de Mohamed.
L´Islam parle de deux différents types de Djinn, les mauvais et les bons. Les derniers types cités ont acceptés le Coran et sont devenus des musulmans!

Les devins répandirent de nombreuses allusions au sujet des apparitions de Mohamed, mais les arabes n´y ont pas apporté d´intérêt jusqu´à ce qui a été dit, fut confirmé. Ils vinrent ainsi à mieux faire le discernement. Alors que l´arrivée de l´envoyé d´Allah était proche, les mauvais Djinns ne pouvaient plus écouter. Ils ne pouvaient plus retourner aux endroits où ils avaient écouté auparavant, c´est pour cela que des étoiles avaient été jetées sur eux. Ils comprirent ainsi que ce qu´Allah avait décidé auparavant, était arrivé. Allah révéla à son prophète cette histoire sur les Djinns (sourate al-Djinn 72,1-3): « Dis : Il m´a été révélé qu´un groupe de Djinns ont écouté la récitation du Coran et ont déclaré : Nous avons entendu un livre merveilleux qui guide vers le salut. Nous y avons cru et, désormais, nous n´associerons aucun faux-dieu à notre Seigneur. Allah, notre véritable Maître, - que sa grandeur soit exaltée – n´a jamais pris de compagne ni engendré d´enfant. »*

* Une autre tradition place cette rencontre entre Mohamed avec les djinns dans la période après son rejet par les habitants de Ta'ifs.

Lorsque les djinns entendirent le Coran, ils surent pourquoi ils ne devaient plus écouter. La révélation ne devait pas être rendue incompréhensible et douteuse par différents messages venus du ciel. C´est ainsi que les djinns crurent et prêchèrent* leurs compagnons: « Nous avons entendu la récitation d´un livre révélé après Moise qui confirment ses écritures, annoncèrent-ils. Un livre qui guide vers le Vrai, vers le chemin droit du salut. » (sourate al-Ahqaf 46,30).

* Les djinns musulmans devinrent des missionnaires zélés pour la propagation de l´Islam.

Mohamed ibn Muslim ibn Schihab al-Zuhri l´entendit d´Ali ibn Husain ibn Ali ibn Abu Talib, qui, lui-même, l´entendit d´Ansar. Mohamed leur demanda: « Que pensez-vous des étoiles filantes? » Ils répondirent: « Nous avons pensé qu´un roi était mort ou qu´il avait été élevé sur un trône, qu´un enfant célèbre était né ou bien était mort. » Mohamed leur répondit: « Ce n´est pas vrai, mais Allah a infligé quelque chose sur ses créatures. » Les porteurs du trône entendirent et le louèrent. Les anges subordonnés suivirent leur exemple. C´est ainsi que la louange se propagea jusqu´au ciel le plus bas. Maintenant, chacun voulait savoir de l´autre pourquoi ils avaient loué Allah. Ils reçurent cette réponse: parce que « les gens de haute classe le louent ». On questionna alors les gens de haute classe jusqu´aux porteurs du trône. Si ceux-ci font connaître les décisions d´Allah, la réponse redescendra par étape jusqu´au ciel le plus bas. Les mauvais djinns écoutèrent et interprétèrent maintes choses incorrectes ou bien fausses. Ceux-là allèrent chez les devins sur la terre et les égarèrent en partie et leurs dirent en partie la vérité. Les devins le répétèrent et répandirent ainsi certaines erreurs et certaines vérités. Alors Allah tint à l´écart les djinns, en lançant des étoiles filantes sur eux. La divination fut arrêtée de cette manière.*

* Les djinns sont classifiés comme des esprits médiums qui parlent par l´intermédiaire d´humains (médium). De tels mediums obsédés étaient connus chez les Qurayshites. Des contacts et charges occultes étaient courants et existent encore jusqu´à aujourd´hui dans les pays islamiques.

2.02.3 -- Rencontres avec les juifs*

Salama ibn Salama raconta: un juif, qui était un protégé par Banu Abd al-Aschhal, la chercha un jour – j´étais à cette époque une de ses plus jeunes, je portais une robe et était allongée devant la demeure de ma famille – et je parlais de la résurrection, du jugement, de la balance, du paradis et de l´enfer. Les polythéistes et les idolâtres qui ne croient pas à la résurrection lui répliquèrent: « crois-tu vraiment que l´homme sera ressuscité après sa mort et arrivera dans un monde ou il y a un paradis et un enfer et qu´ils seront récompensés d´après leurs actions?**

* Beaucoup de juifs vivaient depuis leur déportation par les Romains en 70 après JC à Hidjaz, la partie ouest de la presqu´île arabique. Ils croyaient à un seul Dieu et avaient une liturgie approfondie dans leur culte. Ils avaient avant tout un livre ou ils pouvaient lire tous les détails de leur foi, leurs lois et leur histoire.
** La foi en la résurrection, au paradis et à l´enfer a été rapportée à Mohamed par les juifs. Environ 70% du texte du Coran contient des textes et des lois falsifiés restitués de l´Ancien Testament.

Elle répondit: « Oui par celui par lequel on jure » et ajouta qu´elle préfèrerait être enfermée dans un grand four fermé et chauffée si elle pouvait être sauvée ainsi du feu de l´enfer qui lui est destiné.

  . 

Quelques années avant l´Islam, un juif de Syrie du nom de Ibn al-Hayyaban s´était établi parmi nous qui, par Allah, c´était le meilleur parmi eux qui ne suivait pas les cinq prières. Toujours quand il nous manquait de la pluie, nous allions chez lui et nous le priions de prier à Allah pour la pluie.* Il nous demandait toujours une aumône et quand nous lui demandions combien, il répondait: « Un Saa ** de dates ou deux Mudd d´orges ». Dès que nous avions apporté ces choses, il allait avec nous dans les champs et priait Allah pour qu´il nous apporte la pluie. Et par Allah, dès qu´il s´était levé, un nuage passait au dessus de nous et déversait la pluie sur nous. Ceci arriva souvent. Lorsque son heure pour mourir arriva, il demanda à ses compatriotes: « pourquoi pensez-vous que j´ai quitté mon pays fertile pour venir dans ce pays aride? » Ils répondirent: « tu le sais mieux que nous! » Il continua: « Je suis venu ici parce que j´attendais un prophète qui doit venir bientôt et il apparaitra dans ce pays. J´ai attendu sa venue pour le suivre. Maintenant son temps est proche. Ne vous laissez pas tromper car il fera verser le sang de ses ennemis et prendra en capture leurs enfants. Rien ne peut vous protéger contre lui ».

* Des prières pour faire venir la pluie sont des pratiques fréquentes dans le monde islamique particulièrement au Proche-Orient.
** Un Saa' est une unité volumétrique et qui pouvait contenir quatre mudd. Son volume variait dans les différentes régions.

Quand Mohamed assiégea plus tard les Banu Quraiza, les hommes qui étaient encore jeune à l´époque dirent : « Fils de Quraizas, par Allah, celui-ci est le prophète que vous avait annoncé Ibn al-Hayyaban* » ! Mais ils leur répondirent: « non ce n´est pas celui-là » !

* L´attente continuelle du messie ou bien du prophète que Moise avait annoncé par les juifs (Deutéronome 18, 15) -même après la venue de Jésus-, donna l´idée à Mohamed qu´il était lui-même ce prophète promis. Sur ce point, il est explicitement annoncé à l´emplacement relatif que le Messie viendrait du peuple Israël : « du milieu de toi, d´entre tes frères ».

2.02.4 -- Ceux qui cherchent Dieu (Hanifen)

Les Qurayshites se sont naguère rassemblés lors d´une fête pour une de leurs idoles qu´ils adoraient, à qui ils faisaient des offrandes, chez qui ils demeuraient et qu´ils ramenaient avec eux dans des processions. C´était un jour de fête annuelle. Quatre hommes étaient cependant absents et conclurent secrètement entre eux un pacte d´amitié. Il y avait Waraqa ibn Nawfal, 'Ubaid Allah ibn Djahsch, Uthman ibn al-Huwairith et Zaid ibn Amr. Un dit à l´autre: « par Allah, nous savons que notre peuple n´a pas la vrai foi. Ils ont faussés la religion de leur père Abraham. Pourquoi voulez-vous contourner une pierre qui n´entend pas et ne voit pas, qui n´apporte aucun avantage et aucun préjudice? Nous cherchons une autre foi. La foi traditionnelle ne vaut rien. » A partir de ça, ils se dispersèrent pour rechercher la vrai foi d´Abraham dans différents pays.*

* Le doute sur l´animisme et aux âmes de pierres (idoles) se manifesta déjà avant Mohamed. C´est pourquoi, le compromis est douteux que Mohamed a ajouté dans la liturgie islamique de tourner autour et d´embrasser la pierre noire. Ceci est un retour dans le plus sombre paganisme.

Waraqa ibn Nawfal s´approfondit dans le christianisme et étudia les livres des chrétiens jusqu´à ce qu´il soit familier avec la science des propriétaires du livre.

* Waraqa ibn Nawfal était un neveu de l´oncle de Khadija, la femme de Mohamed. Il était ancien d´une petite communauté chrétienne à La Mecque et il a eu sans aucun doute une influence sur Mohamed. Il a essayé de traduire les écrits de l´Ancien Testament en Arabe.

'Ubaid Allah ibn Djahsch resta dans son doute jusqu´à ce qu´il se convertisse à l´Islam. Il émigra en Abyssinie avec sa femme Um Habiba, une fille d´Abi Sufyans. Alors qu´il vivait là-bas, il se convertit au christianisme et mourut en tant que Christ. Après qu´Ubaid Allah ibn Djahsch devint chrétien, il dit à ses compagnons qui étaient venus avec lui en Abyssinie: « Nous avons clairement reconnu la vérité. Vous, vous la chercher encore et vous ne l´avez pas encore trouvée ». Il utilisa une expression qui est utilisée quand un jeune chien ouvre les yeux pour la première fois et ne voit pas encore clairement. Mohamed se maria avec la veuve 'Ubaid Allahs.* Pour cela, il envoya Amr ibn Umaiyya al-Damri chez les princes d´Abyssinie pour appuyer sa requête. Le prince accepta la requête pour un cadeau nuptial de 400 dinars.

* La lutte pour la reconnaissance du vrai Dieu passa dans les rangs des musulmans. Ils entendirent clairement le témoignage d´un des leurs qui était devenu chrétien. Mohamed voulait peut-être connaître par lui-même les raisons de la conversion d´un musulman au christianisme lorsqu´il se maria avec la veuve du converti Umm Habiba, une fille d´Abu Sufyans.

Uthman ibn al-Huwairith vint vers l´empereur de Byzance, il devint chrétien et obtint une bonne réputation chez lui.*

* Des traces de l´existence de Mohamed et de l´Islam auraient du exister à la cour de l´empereur. Uthman aura suivi l´évolution de loin depuis La Mecque et Médine et aura informé ses protecteurs.

Zaid ibn Amr n´accepta ni le judaïsme ni le christianisme. Il a cependant quitté la foi de son peuple. Il se tint éloigné de toute idolâtrie, de la consommation d´animaux morts ainsi que d´animaux qui étaient immolés pour des idoles et de la consommation de sang. Il condamna aussi l´ensevelissement de jeune fille vivante.* Il dit: « je prie le seigneur Abraham », et il désapprouva les fautes de son peuple. Hischam ibn 'Urwa m´a rapporté de son père qui l´avait entendu de sa mère Asma, la fille d´Abu Bakr, qui avait dit: « J´ai vu Zaid ibn Amr, qui s´adossait contre la Ka´ba lorsqu´il était un vieillard et dit : « Peuple des Qurayshites ! De la part de celui dont mon âme est sous sa puissance, aucun d´entre vous n´a la foi d´Abraham à part moi. » Il continua : « Allah, si je savais de quelle manière tu préférais être adoré, je le ferais; mais je ne le sais pas. » Il tomba en se prosternant aves les mains à terre.

* Les indications coraniques sur la mise à mort de jeunes filles comme petits-enfants se trouvent dans la sourate al-Takwir 81,8-9.

Zaid a composé sur son apostasie et sur ce qu´il a du supporter à ce sujet les vers suivants pour son peuple:

Dois-je croire en un seul Dieu ou bien en mille Dieux ? le règne serait alors partagé. J´ai répudié Lat et Uzza.* C´est ainsi que le puissant, le persévérant agit. Je ne crois pas à Uzza ainsi qu´à ses deux filles. Je ne visite pas aussi les deux idoles des fils d´Amrs. Je ne crois pas aussi à l´idole Ghanm qui était notre seigneur lorsque j´étais jeune. Je m´étonnais - ce que pendant la nuit peut nous étonner alors que celui qui voit le jour peut comprendre – qu´Allah a exterminé beaucoup d´hommes qui étaient profanateurs et sauvés d´autres qui étaient pieux. Allah laisse les enfants grandir et devenir fort. Si un homme a également péché, il peut se convertir un jour comme un rameau humidifié par la pluie peut refleurir. Je prie mon seigneur, le miséricordieux, pour qu´il me pardonne mes péchés, lui qui est plein de miséricorde. Restez dans la crainte d´Allah, votre seigneur, vous n´irez ainsi pas à votre perte. Tu verras comment les jardins seront assignés aux pieux comme habitation et pour les incroyants un feu d´enfer brulant. Ils trouvent l´infamie dans la vie et après la mort ce qui leur fait peur.

* Comparez les soi-disant versets sataniques du Coran que Mohamed avaient cru en l´existence d´une femme d´Allah (al-Lat) et de leur deux filles (Manat et al-Úzza) (sourates al-Hajj 22, 52-53 et al-Najm 53,19-23). Mohamed aurait du mourir d´après les règles établies des prophètes bibliques (comparez avec Deutéronome 18, 20).

Il partit alors à la recherche de la foi d´Abraham et questionna des moines et des rabbins. Il voyagea à travers la Mésopotamie et arriva à Mossoul,** visita la Syrie jusqu´à ce qu´il arrive à Maifa dans la province de Balka ou il trouva un moine qui, comme on le supposait, était un des chrétiens les plus érudits. Il lui demanda la vrai religion d´après la foi d´Abraham. Le moine lui répondit: « tu cherches une religion dans laquelle personne ne peut plus enseigner, mais le temps est proche ou un prophète de ton pays avec la vraie foi d´Abraham apparaitra et sera envoyé par Allah. Joint toi à lui, il apparaitra bientôt, le temps est venu ». Zaid avait fait connaissance avec le judaïsme et le christianisme mais aucune des deux religions ne l´avait satisfait. Il traversa le pays des Lakhmites sur le chemin de retour vers La Mecque. Ils lui tombèrent dessus et le tuèrent.*

* Même avant les révélations de Mohamed, la conviction que les dieux, idoles et statues dans le temple de la Ka´ba étaient sans valeur et morts se conforta parmi les « Hanifes » (ceux qui cherchent Dieu) grâce à l´influence de beaucoup de juifs et de chrétiens.
** Une ville du nord de l´Irak, un centre florissant des Araméens chrétiens.

2.02.5 -- Comment le messager d´Allah a été annoncé dans l´Evangile

‘Isa ibn Maryam* avait énoncé au sujet de Mohamed la chose suivante selon l´évangile révélé par Allah et que l´apôtre Jean avait retranscrit dans l´évangile d´Isa de son vivant : « celui qui me hait, hait le Seigneur. Si je n´avais pas fait les œuvres devant eux comme aucun auparavant, ils seraient alors innocents. Mais eux furent ingrats et crurent qu´ils devaient m´adorer comme le Seigneur lui-même. La parole qui est écrite dans le livre des lois, doit cependant s´accomplir parce qu´ils me haïssent sans raison.** Si Munhamanna qu´Allah devra envoyé par le Seigneur et l´esprit de sainteté****, était déjà apparu, il aurait témoigné de moi et de vous et vous le feriez aussi car vous étiez autrefois avec moi. Je vous dis cela afin que vous ne doutiez pas. »*****

* ’Isa ibn Maryam est l´appelation islamique de Jésus le fils de Marie.
** Une partie de l´évangile de Jean était déjà connue et fut discutée à La Mecque du temps de Mohamed. (Jean 15, 23-27; 16, 1).
*** Munhamanna est une traduction en arabe du mot grec parakletos. Il s´agit cependant d´une faute car le mot grec a la même consonance qu´en arabe mais avec une fausse vocale comme l´était écrit periklytos. Parakletos veut dire consolateur et soutien. Periklytos veut dire: celui qui est plébiscité, ce qui correspond au nom de Mohamed. C´est pour cela que les musulmans prétendent que Mohamed est le Parakletos, celui qui est désigné dans le Nouveau Testament comme le consolateur.
**** Les personnes de la trinité divine sont à ce stade encore appelées sans distinction: Allah, le Seigneur et l´esprit de sainteté. Mais ils sont strictement rejetés dans la théologie de l´Islam.
***** Mohamed a mal compris la promesse de Jésus-Christ (Jean 15, 26) comme quoi il enverrait l´Esprit de consolation et l´a rapporté à lui-même. Aucun musulman ne peut accepter que Mohamed est un envoyé de Jésus-Christ (Jean 14, 16-17; 16, 7-11)!
Il est significatif que Ibn Hischam n´a abordé les fragments les plus méconnus de l´évangile que juste avant les soit-disantes révélations à Mohamed et ainsi confirmé indirectement le témoignage de la conversion de 'Ubaid Allahs en Abyssinie de l´Islam au christianisme.

Lorsque Mohamed eut 40 ans, Allah l´envoya dans le monde – comme miséricorde de lui pour toute l´humanité.* Allah avait imposé auparavant à tous ses prophètes de croire à Mohamed, de le déclarer comme vrai et de l´aider contre ses ennemis. Ils devaient l´annoncer à tous ceux qui croiraient en eux qu´ils étaient vrai ; et ils firent ainsi comme on leur avait demandé.

* la sourate correspondante du Coran est souvent citée pour le Coran même et non pour Mohamed (Sourate al-Nahl 16, 89).

2.02.6 -- La première vision de Mohamed (environ 610 après JC)

'Urwa ibn al-Zubair a entendu d´Aischa ce qui suit: « Quand Allah voulut honorer Mohamed et eut pitié de l´humanité, il lui fit débuter ses prophéties de sorte qu´il eut des apparitions en rêve comme la rougeur du matin lorsque le soleil se lève. Allah lui accorda un penchant pour la solitude. C´est ainsi que Mohamed aimait la solitude par dessus tout. »

Wahb ibn Kaisan raconta ce qu´Ubaid lui avait dit: “Mohamed passa un mois à Hira et donnait à manger aux pauvres qui venaient vers lui. Quand le mois vint à sa fin, il tourna 7 fois autour de la Ka`ba ou bien aussi souvent comme Allah lui plaisait. Après il rentra chez lui. Lorsque vint l´année de son départ, il alla comme d´habitude à Hira avec sa famille pendant le mois du ramadan (9ie mois). Dans la nuit quand Allah a glorifié son serviteur par son message, l´ange Gabriel lui apparut et lui apporta l´ordre d´Allah.

* Dans Galates 1, 8-9, Paul désigne tout ange ou esprit qui annonce un autre évangile ou qui est inspiré par une religion légaliste comme maudit d´après la révélation de l´évangile de Jésus-Christ. Cela ne pouvait pas être l´ange Gabriel qui est apparu à Mohamed. Mais c´est justement ce que prétend l´Islam!
L´ange Gabriel est aussi appelé dans l´Islam l´esprit de sainteté. Le saint esprit coranique est ainsi un ange créé mais jamais un esprit venant de Dieu. Il est ainsi clair que le Saint-Esprit n´habite pas et n´agit pas dans l´Islam tout entier et chez tous les musulmans.

Mohamed raconta : je dormais quand il m´apporta un morceau d´étoffe en soie écrit: « Lit! »* et je répondis: « Je ne peux pas lire ! »** Il exerça une pression sur moi avec le morceau d´étoffe que je pensais que je devais mourir. Il me lâcha après et me demanda de nouveau: Lit! Comme je répondais de nouveau que je ne pouvais pas lire, il me couvrit de nouveau avec le morceau d´étoffe de telle manière que je rendais presque l´âme. Il me rendit la liberté et renouvela son ordre. Je demandais alors de peur qu´il me traite comme auparavant ce que je devais lire. Il dit alors : Lis au nom de ton Seigneur qui a créé l´homme à partir d´un caillot de sang****, lis, ton Seigneur est le miséricordieux, qui a enseigné par la plume de l´homme ce qu´il ne savait pas (Sourate al-'Alaq 96,1-5). Je récitais alors et Gabriel me quitta de nouveau. Puis je me suis réveillé, et c´était comme si ces mots étaient inscrits dans mon cœur.

* Le mot Qu´ran, récitation ou ce qui est lu, est un dérivé du verbe de base qaraá de l´ordre: Lis! Ou bien récite!: iqra. Le mot Qur’an, ne peut seulement être lu mais aussi être récité par cœur par des analphabètes (voir aussi Theodor Nöldeke, l´histoire du Coran, réimpression 1981, Georg Olms: Hildesheim, page 31-32.).
** Mohamed était analphabète. Il ne pouvait ni lire ni écrire (sourate al-A'raf 7,157-158). Le Nouveau Testament et l´Ancien Testament n´était pas encore traduit en Arabe à cette époque. Mohamed n´aurait malgré tout pas pu les lire. Il n´aurait même pas pu lire la bible dans les langues originales, l´Hébreux (AT) et le Grec (NT). Il n´avait pas accès aux sources de la vérité et était dépendant de traditions orales.
Jésus pouvait lire et écrire et réciter des textes de la Thora et des prophètes (Luc 4, 17-20) en langue hébraïque. En outre il est la parole de Dieu dans la chair et la vérité en personne.
*** Les révélations à Mohamed ne furent en aucune manière libératrice et bénie. Mohamed a à chaque fois eu l´impression qu´il étouffait sous la souffrance ou bien qu´il devait mourir lorsqu´il recevait les révélations de son Esprit.
**** Dieu n´a pas créé l´homme à partir d´un caillot de sang coagulé. Le sang n´a pas été d´abord là, cela n´aurait pu être seulement le sang d´un animal. Dieu créa l´homme par sa parole et le forma à partir de la terre à son image (Genèse 1, 26-27; 2, 7; 3, 19).

Je sortis de la caverne et je me trouvais au milieu de la montagne. J´entendis là une voix venant du ciel qui m´appela : « Mohamed ! Tu es le messager d´Allah et je suis Gabriel. » Je levais la tête vers le ciel afin de regarder celui qui me parlait et je vis Gabriel sous la forme d´un homme ailé. Ses pieds étaient à l´horizon et il appela: « Mohamed! Tu es le messager d´Allah et je suis Gabriel. » Je me suis arrêté et je regardais cette apparition et je n´allais ni en avant ni en arrière. Puis je me détournais de lui mais je voyais Gabriel toujours devant moi quelque soit la direction dans laquelle je regardais. Je restais sur place sans aller ni de l´avant ni de l´arrière jusqu´à ce que Khadija envoie des personnes me chercher. Ils allèrent jusqu´à la hauteur de La Mecque et revinrent vers celle qui les avait envoyés. Je restais sur place jusqu´à ce que l´ange disparut, je revins après vers ma famille.

Lorsque j´arrivais chez Khadija, je m´assis sur ses genoux et je me serrais contre elle. Elle me demanda ou j´étais allé et elle me dit, j´ai envoyé des personnes pour venir te chercher. Ils sont allés jusqu´à La Mecque et sont revenus. Lorsque je lui racontais ce que j´avais vu, elle me dit: « réjouis-toi, mon cousin et sois de bonne humeur chez celui qui a mon âme en son pouvoir. J´espère que tu deviendras le prophète de ton peuple. » *

* Khadija cru la première en Mohamed et l´encouragea à croire à son appel. Elle lui fit faire prendre conscience en sa nomination. Il cherchait la consolation chez elle dans une étroite étreinte.

Elle se leva et s´habilla alors et alla chez son cousin Waraqa ibn Nawfal, qui était devenu chrétien, qui avait lu les saintes écritures et qui avaient vu et entendu beaucoup des juifs et des chrétiens. Elle lui raconta ce que j´avais vu et entendu. Waraqa dit : Saint, saint, saint chez celui dans le pouvoir duquel est l´âme de Waraqa! Si tu me dis la vérité, le grand Namus* qui est apparu aussi à Moise, est venu sur lui ; il est alors le prophète de cette nation. Dis lui qu´il doit tenir bon.„

* Namus signifie chez les chrétiens arabes, secret ou loi. Chez les musulmans, c´était une désignation de l´ange Gabriel.

Khadija retourna ensuite vers Mohamed et lui raconta ce que Waraqa lui avait dit.

Quand la prière fut terminée et que Mohamed, après avoir contourné la Ka´ba, se trouvait sur le chemin du retour, Waraqa le rencontra et lui dit: « raconte moi ce que tu as vu et ce que tu as entendu. » Lorsque Mohamed lui raconta, il lui dit: « Au nom duquel, mon âme est en son pouvoir, tu es le prophète de cette nation. Le grand Namus qui est aussi apparu à Moise, est aussi venu vers toi. On t´appellera menteur, on te maltraitera, on te bannira et on luttera contre toi. Si je vis ce moment là, je serai au côté d´Allah de telle manière qu´il approuvera cela de moi » Il se pencha avec la tête vers lui et l´embrassa sur le front, Mohamed s´en alla alors chez lui.*

* Waraqa ibn Nawfal était ancien de l´église chrétienne de La Mecque mais il ne possédait pas le don de distinction et la maturité spirituelle pour reconnaître quel esprit parlait en réalité par Mohamed.

2.02.7 -- Comment Khadija, la femme de Mohamed, a vérifié ses prophéties

Isma'il ibn Abi Hakim, un affranchi de la famille Zubairs, m´a raconté qu´il avait entendu de Khadija: J´ai dit à Mohamed : Peux-tu me dire quand ton ami t´apparaitra ? Il lui dit: oui. Je le priai de le faire. Lorsque Gabriel lui apparut de nouveau, il me le dit. Je dis alors à Mohamed: assied-toi sur ma jambe gauche! Lorsqu´il le fit, je lui demandai: le vois-tu encore? Il répondit: oui. Je le laissai alors s´asseoir sur ma jambe droite et lui demandai de nouveau s´il le voyait encore: Comme il me répondait de nouveau par l´affirmative, je le laissai s´asseoir sur mes genoux et lui demandait s´il le voyait : comme il le confirmait, je soupirai et je déposai mon voile. Je lui demandai alors de nouveau s´il le voyait et il me dit: non. Je criai alors : réjouis-toi, mon cousin, et sois courageux car, par Allah, c´est un ange et non Satan!

Ibn Ishaq ajouta: « lorsque je racontai cette tradition à Bad Allah ibn Hassan, il dit: j´ai entendu cette même tradition de la part de ma mère Fatima, la fille de Husain au nom de Khadija, d´après cette tradition Khadija a pris le prophète sous sa chemise, c´est alors que l´ange Gabriel disparut. » *

* La vérification de cette révélation par Khadija porte par trop de traits humains. Elle avait compris la religion d´une façon charnelle et non spirituelle.
Mohamed ne s´opposa pas à ce genre de discernement spirituel par des contacts conjugaux. Ceci contredit complètement la reconnaissance des esprits dans le Nouveau Testament (voir 1. Jean 4, 1-3).On reconnait ici clairement le faible niveau de la connaissance de Dieu et de la piété de la famille de Mohamed.

2.03 -- L´origine de la première communauté islamique (à partir d´env. 610 après JC)

2.03.1 -- La position prépondérante de Khadijas, la femme de Mohamed

Khadija cru en Mohamed, teint la révélation comme vrai et souteint son mari dans tous ses projets. Elle était la première qui crut en Allah, en ses disciples et en la révélation. C´est ainsi qu´Allah lui envoya sa consolation car toutes les fois qu´ils entendaient des choses déplaisantes, des contradictions, qu´on l´accusait de mensonge et qu´il était affligé à cause de cela, Allah le consolait par elle. Toutes les fois qu´il retournait vers elle, elle le réconfortait, l´assurait de sa foi en lui et lui montrait les commérages des hommes comme peu important.

Hischam ibn 'Urwa m´a raconté de son père qui l´avait entendu d´Abd Allah ibn Dja'far ibn Abi Talib, Mohamed a dit: « il m´a été ordonné d´annoncer à Khadija qu´elle obtiendra une maison de Qassab dans laquelle il n´y aura aucun bruit et aucune maladie (Qassab est une perle creuse). Un homme sérieux m´a aussi raconté, Gabriel est venu vers Mohamed et lui a dit: Donne le bonjour à Khadija de la part de notre Seigneur! Lorsque Mohamed lui donna ce salut, elle dit : Allah est le salut, de lui seul vient le salut et le salut sur Gabriel! » *

* Khadija était celle qui aida Mohamed dans sa prise de conscience concernant son appel et qui l´encourageait toujours à croire en sa vocation prophétique. C´était une femme qui crut en premier à Allah et à ses disciples. Elle conforta son mari en tant qu´épouse grâce à son zèle et influença sa fille pour qu´elle croit en sa doctrine. L´Islam débuta dans le cadre d´une famille alors que Jésus a appelé ses disciples dans le cercle des repentants autour de Jean le Baptiste (Jean 1, 35-51).

2.03.2 -- Quand les révélations se font attendre

Mohamed fut très attristé lorsque les révélations se firent attendre pendant un moment.*

* Les révélations restèrent muettes pendant deux ans et demi. Cela conduisit Mohamed jusqu´au désespoir et à la conviction qu´Allah l´avait abandonné et rejeté. Il alla souvent jusqu´à l´abime du mont Hira avec l´intention de se jeter dans le vide (Bukhari, Kitabu fada’il al-nabi).

Gabriel lui remit la sourate al-Duha 93,1-9, dans laquelle Allah, qui lui avait montré beaucoup de grâce, jura :

En pleine journée et à la nuit tombante! Ton Seigneur ne s´est pas détourné de toi et ne t´est pas réticent, ta vie future sera meilleure que ta vie actuelle. Ce que j´ai décidé sur ton retour futur vers moi, te sera de plus grande valeur que ce que tu as reçu dans cette vie en tant que grâce donnée en avance. Ton Seigneur te donnera autant que tu puisses être satisfait (victoire dans cette vie et salaire dans le monde futur). Ne t´a-t-il pas trouvé comme orphelin et t´a procuré assistance ? Ne t´a-t-il pas trouvé prisonnier dans des errements et t´a dirigé ? N´étais-tu pas pauvre et il t´a rendu riche?

Allah lui a rappelé ces mots comment il avait commencé à prendre pitié de lui et comment il l´avait tiré de son état d´orphelin, de ses errements et de sa pauvreté grâce à sa faveur.

2.03.3 -- Le début des obligations à la prière

La prière fut ensuite prescrite à Mohamed et il pria. Il fut d´abord enseigné comment les prières devaient se dérouler dans la pratique. Plus tard, Allah a augmenté la prosternation à quatre fois pour ceux qui se trouvent à la maison. Le premier enseignement sur la prière resta.

Lorsqu´il fut prescrit à Mohamed comment et ce qu´il devait prier, ceci advint de la manière suivante: Gabriel vint sur les hauteurs de La Mecque vers lui, appuya un talon vers la vallée dans la terre, et il en jaillit une source d´eau. Gabriel se lava. Mohamed le regarda comment il se nettoyait avant la prière. Il suivit après son exemple.* Gabriel pria alors et Mohamed répéta les mots dans la prière. Lorsque Gabriel s´éloigna, Mohamed alla vers Khadija et lui montra comment se laver avant la prière. Il pria ensuite comme Gabriel lui avait montré et elle pria après lui.**

* Chaque musulman doit se laver avant chaque prière officielle. Les ablutions sont décrites exactement. Celui qui ne respecte pas les ablutions dans le bon ordre, ses prières sont sans valeur.
Les ablutions dans l´Islam expliquent que le musulman a une conscience cachée de sa culpabilité et de ses péchés et qu´il se doute que sans le pardon des péchés, une prière à Dieu ne peut être exaucée. L´eau ne peut cependant pas laver les péchés. Les ablutions islamiques restent un symbole extérieur qui n´a pas d´influence sur l´intérieur.
La pratique aujourd´hui des cinq prières ne peut pas trouver son origine dans le Coran. Ces règles proviennent des traditions orales de Mohamed.
** La prière officielle de l´Islam ne contient pas de parler libre avec Dieu, le Père, dans la prière et l´intercession, le remerciement et l´adoration mais constitue littéralement une liturgie prescrite courte et ordonnée pour l´adoration du grand, lointain et inconnu Allah. Mohamed ne connaissait pas une prière spirituelle. L´esprit qui était en lui ne priait pas. L´ange Gabriel lui avait montré comment prier et Mohamed a répété ces mots (sourate al-fatiha 1, 1-7).

Gabriel avait prescrit les cinq temps de prière à Mohamed: la prière de midi se déroulait dès que le soleil commençait à se tourner vers l´ouest. La prière de l´après-midi commençait dès que son ombre lui était égale, la prière du soir lorsque le soleil se couchait, et la dernière, la prière de la nuit dès que les derniers rayons de soleil avaient disparu. La prière du matin devait être accomplie dès que les premiers rayons de l´aurore apparaissaient, la prière de midi de nouveau dès que l´ombre lui était égale, la prière de l´après-midi dès que l´ombre lui était le double. La prière du soir commençait comme le jour précédent lorsque le soleil était couché, la prière de nuit lorsqu´un tiers de la nuit était passé. Il s´en suivait de nouveau la prière du matin dès que le soleil se levait mais n´était pas encore visible à l´horizon.*

* La journée d´un musulman est vouée à l´adoration d´Allah. La prière islamique fortifie le musulman dans une culture théocentrique. Un musulman s´incline vers le sol 34 fois pendant ses cinq prières à Allah. Un musulman n´est ainsi pas libre mais il est complètement livré à Allah. Les cinq prières sont la base de l´Islam. Le musulman adorant est l´image incarnée de l´Islam.
Ces prières islamiques ne sont pas des prières spirituelles et personnelles en réponse à la parole de Dieu mais consistent en des formulations fixes prescrites qui exigent la répétition, la soumission et la discipline. Cette adoration sous la loi est une prière pour un esclave mais pas pour des hommes libres qui peuvent parler à Dieu comme leur père.

Alors Gabriel dit à Mohamed: « le temps de la prière est entre celle que tu as priée hier et celle d´aujourd´hui ».

2.03.4 -- Le cousin de Mohamed, Ali, devient le premier croyant parmi les hommes

La première personne masculine qui crut en Mohamed, qui pria avec lui et qui tint ses révélations pour vraies, était un garçon de 10 ans Ali ibn Abi Talib ibn Abd al-Muttalib ibn Haschim. Allah lui avait montré la miséricorde parce qu´il avait vécu avec Mohamed avant la création de l´Islam.*

* Ali était le cousin de Mohamed, en même temps son fils adoptif et puis plus tard son gendre qui se maria avec Fatima, la fille de Mohamed. Il devint le quatrième Calife. Les disciples d´Ali et ses cousins s´attendaient à ce qu´il soit élu comme successeur direct de Mohamed. L´Islam s´est divisé au sujet de la question litigieuse concernant Ali et ses fils Hassan et Hussein entre sunnites et chiites. Ces derniers le considèrent comme leur premier Imam.

Ce fut une œuvre de la grâce et de la faveur divine vis à vis d´Ali que Quraysh fut naguère frappé d´infertilité. Comme Abu Talib avait une grande famille, Mohamed dit à son oncle al-Ábbas, l´homme le plus riche entre les Banu Haschim: « tu sais que ton frère Abu Talib a une grande famille et qu´ils ont tous à souffrir de cette sécheresse. Voilà pourquoi laisse-nous aller le voir et le soulager en lui prenant un fils pour moi et un pour toi. » Al-'Abbas fut d´accord. Il alla avec Mohamed chez Abu Talib. Ils lui dirent qu´ils étaient venus pour le soulager jusqu´à ce que la détresse soit diminuée. Abu Talib répondit : si vous me laissez Ali, faites alors ce que vous voulez. Mohamed prit Ali et le serra à lui ; al-´Abbas fit de même avec Dja´far. C´est ainsi qu´Ali vint chez Mohamed. Il le suivit, il crut en lui et crut qu´il était digne de foi, Dja´far resta chez al-´Abbas jusqu´à ce qu´il se convertisse à l´Islam et qu´il n´eut plus besoin de son oncle.

Certains érudits affirment, Mohamed, a cherché les vallées de La Mecque dès que le temps de la prière venait. Ali l´a accompagné et a prié avec lui sans que son père et les membres de sa tribu ne le sachent. Ils rentrèrent le soir ensemble. Cela a duré pendant un certain temps jusqu'à ce qu'ils furent un jour surpris par Abu Talib en priant.* Mohamed lui demanda : « A quelle religion crois-tu? Il répondit : c´est la religion d´Allah, ses anges et ses disciples. C´est la religion de notre père Abraham et Allah m´a envoyé vers les hommes. Tu mérites, mon oncle, d´être le premier à qui je donne l´instruction et je t´appelle à en prendre la conduite. Il t´appartient au mieux de suivre mon appel et d´être à mes côtés. Abu Talib répondit: « Je ne peux pas abandonner la foi de mes pères, mon cher neveux, mais, par Allah, on ne te fera pas de mal tant que je vivrais ». On raconta en outre qu´il avait demandé à Ali: Quel foi as-tu, mon fils? Ali lui avait répondu: je crois au messager d´Allah, mon père, et je tiens ses révélations pour vrai. Je prie avec lui à Allah et je le suis. On prétend, qu´Abu Talib a répondu: “Il t´incitera sûrement seulement au bien. Tu peux le rejoindre sereinement !”

* Lorsque le nombre de musulmans augmenta et surpassa le cadre de la famille de Mohamed, ils se rencontraient dans une vallée isolée pour prier. Ils ne se hasardaient pas au début à prier en public.

2.03.5 -- L´esclave affranchi de Mohamed, Zaid ibn Haritha, devient le deuxième homme musulman

Après cela, Zaid ibn Haritha, l´esclave affranchi de Mohamed, se convertit. Il était le premier homme adulte qui s´est converti. Hakim ibn Hizam ibn Khuwailid l´avait apporté comme adolescent de Syrie. Comme sa tante Khadija – à l´époque la femme de Mohamed – le visita, il lui fit cadeau d´un esclave qu´elle pouvait choisir elle-même. Son choix se porta sur Zaid. Lorsque Mohamed vit Zaid chez elle, il le lui demanda. Elle lui donna en cadeau et il lui offrit la liberté et l´adopta comme fils. Ceci arriva avant son appel. Haritha rencontra plus tard son fils Zaid chez Mohamed. Mohamed dit à Zaid: « Si tu veux, reste avec moi, sinon tu peux partir avec ton père ». Zaid préféra rester avec Mohamed. Quand Allah ordonna plus tard : “Nomme les fils adoptifs d´après leur père », il l´appela Zaid ibn Haritha.

2.03.6 -- La conversion et le zèle d´Abu Bakr, le futur beau-père de Mohamed

Abu Bakr ibn Abi Quhafa se convertit après. Son père était Uthman. En fait le nom d’Abu Bakr était Abd Allah, alors qu’Atiq n´était qu´un surnom qu´il avait reçu à cause de son beau et noble visage. Lorsqu´Abu Bakr devint musulman, il confessa publiquement qu´il appartenait à l´Islam et voulait que d´autres se convertissent aussi à Allah et à ses messagers. C´était un homme affable, aimable que tous appréciaient. Il était un des plus érudits d´entre les Qurayshites et le mieux informé en ce qui concerne les Qurayshites, leurs faiblesses et leurs qualités. Il était un commerçant bienfaisant avec de bonnes manières. Les gens de sa tribu vinrent souvent le voir pour obtenir des conseils sur leurs affaires parce qu´il était versé dans le commerce et dans d´autres choses et parce que ses manières plaisaient à tous. Il appela tout le monde qui lui faisait confiance et qui cherchait sa compagnie à suivre l´Islam.

Uthman ibn ´Affan se convertit par l´appel d´Abu Bakr, de même que Zubair ibn al-Awwam, Abd al-Rahman ibn et Sa'd ibn Abi Waqqas et Talha ibn 'Ubaid Allah. Lorsqu´ils suivirent son appel, ils allèrent voir Mohamed. Ils se convertirent à l´Islam et prièrent avec lui. Mohamed a du dire: « A part Abu Bakr*, je n´ai appelé personne à l´Islam qui n´avait pas eu d´abord des scrupules, des doutes et des objections. Abu Bakr a été le seul qui n´a pas eu d´objection et de doutes. »

* Abu Bakr, le commerçant expérimenté est comparé pour sa droiture quelquefois avec Pierre. Il fut à la base de la fondation de l´Islam après la mort de Mohamed sur lesquels les autres musulmans se sont fondés. Abu Bakr a soutenu l´Islam dans ses heures les plus critiques. Il fut une proche conseiller de Mohamed et un de ses beau-pères. Sa fille Aischa fut sa femme préférée. Elle fut mariée à l´âge de neuf ans avec lui. Elle avait 18 ans lorsque Mohamed mourut.

Ces huit hommes ont devancé tous les autres croyants dans l´Islam. Ils priaient, croyaient à Mohamed et à ses révélations divines.

2.04 -- La résistance des habitants de La Mecque (à partir de 613 après JC)

2.04.1 -- La propagation de l´Islam parmi les membres de la tribu

Plusieurs hommes et femmes se convertirent à l´Islam par la suite. On parlait maintenant à La Mecque de ce nouveau groupe. Trois ans après son appel, Mohamed reçut l´ordre d´Allah d´apparaitre en public avec sa révélation, de la faire connaitre aux gens et de les convertir à l´Islam: « manifestez-vous en avant avec ce qui vous avez été annoncés et sépare toi des idolâtres ! » (Sourate al-Hidjr 15, 94) « Parle: je suis le véritable prédicateur. » (Sourate al-Hidjr 15, 89) « Prêche aux membres de ta tribut et étend tes ailes sur les croyants qui te suivent … » (Sourate al-Schu'ara' 26, 214+215).

Au début de l´Islam, les disciples de Mohamed montaient dans des gorges cachées et se cachaient devant le peuple pour prier. Un jour comme Sa'd ibn Abi Waqqas priait avec d´autres disciples de Mohamed dans des gorges à côté de La Mecque, plusieurs idolâtres apparurent pour les réprimander et les défier à la lutte par leurs insultes. Sa'd ibn Abi Waqqas blessa à l´époque un des idolâtres avec la mâchoire d´un âne. C´était la première fois que le sang fut versé dans l´histoire de la propagation de l´Islam.

Lorsque Mohamed se présenta publiquement avec sa religion, son peuple n´était pas loin de lui et ne lui résistait pas jusqu´à ce qu´il leur parle de leurs dieux et les diffame. Ils le renièrent et se le mirent à dos à l´exception de ceux qu´Allah avait protégé. Ceux-ci étaient peu nombreux et méprisés.

2.04.2 -- Mohamed sous la protection de son oncle Abu Talib

Mohamed fut apitoyé et protégé dans cette dispute par son oncle Abu Talib. Mohamed suivit les commandements d´Allah et ne se laissa pas dissuader de propager sa foi par quoi que ce soit. Lorsque les Qurayshites constatèrent que Mohamed n´arrêtait pas de proférer avec persistance des propos outrageants contre leurs dieux et qu´Abu Talib ne lui était pas réfractaire, ne le livrait pas et lui était fidèle, plusieurs des personnes les plus considérés vinrent vers Abu Talib et lui dirent : « ton neveu, Abu Talib, outrage nos dieux, blasphème notre foi, trouble nos jeunes et mène nos pères vers l´erreur, ou bien tu l´empêche de continuer ou bien tu nous le livre car tu as une autre pensée sur lui comme nous, nous te laisserons alors en paix vis-à-vis de lui. »* Abu Talib leur répondit gentiment et les contredit avec des paroles sages jusqu´à ce qu´ils partent.

* Le complot contre Mohamed commença à prendre une tournure virulente. Il ressemblait dans sa radicalité avec la conspiration des pharisiens contre Jésus et ses disciples. Seuls Abu Talib et Khadija protégèrent leur parent contre toutes les persécutions.

Mohamed continua toutefois à annoncer Allah et à appeler à l´Islam. Les tensions entre lui et les Qurayshites devinrent de plus en plus grandes. Ils évitaient et haïssaient Mohamed, parlaient beaucoup de lui et s´excitaient avec hostilité contre lui. Ensuite ils allèrent chez Abu Talib et lui dirent: « Tu es un homme honoré et important entre nous. Nous t´avons déjà prié une fois d´arrêter les agissements de ton neveu contre nous. Tu ne l´as pas fait. Nous n´accepterons plus, par Allah, qu´il offense nos pères, qu´il trouble nos jeunes et qu´il blasphème nos Dieux. Ou bien tu le tiens à notre écart ou bien nous vous combattrons tous les deux jusqu´à ce vous ou nous périssions. »

Ils s´éloignèrent après. Abu Talib fut très attristé à cause de la division de son peuple. Mais il ne pouvait et ne voulait pas abandonner et livrer Mohamed. Abu Talib alla vers Mohamed, lui répéta leurs paroles et lui dit: «épargne moi et toi-même et ne m´inflige pas plus que je ne peux supporter !»

Mohamed pensait que son oncle avait déjà pris la décision de lui retirer son appui et de le livrer parce qu´il se sentait faible pour le protéger. Il répondit alors : «Par Allah, s´ils mettent le soleil sur ma droite et la lune sur ma gauche et si ils me demandent de renoncer à ma cause, jusqu´à ce qu´Allah le révèle ou jusqu´a ce que je périsse, je n´abandonnerais cependant pas. » Puis il pleura * et se leva. Comme il voulait s´éloigner, son oncle le retint et lui dit : «Va et parle ce que tu veux. Par Allah, je ne te livrerai jamais. »

* Les évangiles rapportent que Jésus pleura plusieurs fois (Luc 19, 41 ; Jean 11, 35). Pas par compassion sur lui-même, mais à cause de la dureté des hommes, sur la puissance terrible de la mort et par compassion des hommes en vue du jugement de Dieu à venir.

Lorsque les Qurayshites remarquèrent qu´Abu Talib ne voulait pas retirer sa protection au messager d´Allah et ne voulait pas le livrer, et qu´il préférait se séparer d´eux et de s´en faire leur ennemi, ils allèrent vers lui avec Umara ibn al-Walid et lui dirent: « Voici Umara ibn al-Walid, le plus vaillant et le plus courageux des Qurayshites. Prend le avec toi, utilise le comme aide et livre nous ton neveu qui est devenu infidèle à la foi de ton père et de tes pères. Il a quitté ta communauté et il a troublé nos jeunes et nous voulons le tuer. C´est un homme comme les autres. »

Abu Talib répondit: « par Allah, vous me demandez quelque chose d´indigne. Vous vouliez me donner votre fils afin que je le nourrisse et vous voulez maintenant que je vous donne mon fils pour le tuer. Il n´en sera rien, par Allah! »

al-Mut'im ibn Adi dit alors: « Par Allah, les membres de ta tribu sont juste contre toi et se donnent de la peine pour éviter à te dire des choses déplaisantes. Je vois cependant que rien ne te convient sur tout ce qu´il te propose». Abu Talib répondit: « Par Allah, ils ne sont pas justes envers moi mais tu parais déterminé à vouloir m´abandonner et à me confronter avec les autres ! Fais ce qu´il te plait!»

La dispute fut plus virulente. On se prépara à la lutte et on se positionnait les uns contre les autres. Chaque clan essayait de dissuader les compagnons de Mohamed de la foi islamique. Quelques uns d´entre eux furent maltraités.

Mohamed fut protégé par son oncle Abu Talib qui, quand il vit comment les Qurayshites attaquaient les croyants, invita Banu Hashim et Muttalib a également protégé Mohamed et à répondre de lui. Ils suivirent son invitation et se joignirent à lui,* à l´exception d´Abu Lahabs, l´infâme ennemi d´Allah.

* La loi du clan engagea les fils d´Abd al-Muttalibs à protéger Mohamed même s´ils ne croyaient pas en sa mission. Le règlement du clan a sauvé l´Islam.

2.04.3 -- La campagne de diffamation des Qurayshites contre Mohamed

Un certain nombre de Qurayshites se rassemblèrent chez Walid ibn al-Mughira. C´était leur ancien et dirent: « les jours de fêtes sont proches; les caravanes des bédouins vont venir. Ils ont déjà entendu Mohamed. Prenez une décision commune à ce sujet, sur ce qu´il faut penser de lui. Ou bien devrons-nous punir et réfuter les uns les autres de mensonge? Ne vous impliquez pas dans un désaccord afin que personne ne vous accuse de mensonge. » Ils dirent alors : « Parle toi le père d´Abd Schams. Nous voulons approuver ton point de vue. » Il répondit alors : « parlez, je veux vous écouter ! »

Ils parlèrent ainsi: « nous voulons dire qu´il est un devin (Kahin)*. » Il leur répondit: « Non, par Allah, ce n´est pas un devin! Il marmonne et il ne rime pas comme il se doit. »

* Kahin: Sourates al-Tur 52,29; al-Haqqa 69,42.

Eh bien, dirent-ils, nous le tiendrons pour un obsédé (Madjnun)* Walid répliqua: « ce n´est pas un obsédé. Il n´est pas comme celui qui est près de l´asphyxie, il ne chuchote pas et il ne parle pas comme un fou. » Les Qurayshites pensèrent alors:

* Madjnun: Sourates al-Saffat 37,36; al-Dukhan 44,14; al-Tur 52,29; al-Qalam 68,2; al-Takwir 81,22.

“Eh bien, nous l´appellerons poète (Sha´ir)*. Celui-la répondit: « il n´est pas un poète. Nous connaissons toutes les récitations dans les diverses formes de vers mais ses paroles ne sont pas de la poésie. »

* Sha'ir: Sourate al-Saffat 37,35; al-Tur 52,30; al-Haqqa 69,42.

Ils argumentèrent: « Eh bien, nous dirons qu´il est sorcier (Sahir).»* Walid ibn al-Mughira répondit: « Ce n´est pas un sorcier. Nous avons observé des sorciers dans ce qu´ils font. Il ne chuchote pas comme eux et ne fait pas de nœuds comme ils le font.»

* Sahir: Sourates Yunus 10,2; al-Hijr 15,15; Sad 38,4 (Mashur, la forme passive de Sahir: Sourates al-Isra' 17,50; al-Furqan 25,9; al-Dukhan 44,13; al-Takwir 81,25).
Il apparait, dans les textes du Coran, que Mohamed est apparu comme une personne perturbée par les habitants de La Mecque et que ceux-ci redoutaient avoir à faire à un fou ou à un sorcier.

Ils demandèrent: « Eh bien, père d´Abd Schams, que devons-nous dire? » Il répondit : « Par Allah, son discours est doux. Sa tribu est excellente et ses rameaux sont comme un jardin. De tout cela, vous ne pouvez rien dire sans que nous sachions tout de suite qu´il est faux. Le mieux est que vous disiez qu´il est un sorcier car son discours est un sortilège, qui divise l´homme de son père, de son frère, de son épouse et de sa race ! »

Ils se séparèrent après s´être mis d´accord. Lorsque le jour de fête arriva, ils s´assirent sur le chemin ou les pèlerins arrivaient, ils avertirent tout un chacun au sujet de Mohamed et leur expliquèrent qu´il était sorcier. Ils dirent à tous ceux qu´ils rencontrèrent ce qu´ils avaient convenus au sujet de Mohamed. Les bédouins repartirent de la fête avec la connaissance du ministère de la prophétie de Mohamed. On parla de lui dans toute l´Arabie.

Lorsque les nouvelles de Mohamed se propagèrent de plus en plus parmi les bédouins et parvinrent dans toutes les provinces, on parla de lui aussi à Médine. Aucune tribu arabe ne savait plus de lui que la tribu Aus et Khazradj qui habitait à Médine. Ils avaient déjà entendu parler de lui autrefois par des rabbins juifs qui habitaient parmi eux comme des réfugiés.

2.04.4 -- Ce que Mohamed a encore supporté de son peuple

Les Qurayshites devinrent toujours plus violent à cause des désagréments qu´ils eurent pour leur animosité contre Mohamed. Ils excitaient les audacieux contre lui. Ceux-ci l´appelèrent menteur, le malmenèrent et le qualifièrent publiquement de sorcier, poète, devin et obsédé.

Mohamed exécuta publiquement les commandements d´Allah en disant à haute voix ce qu´ils ne voulaient entendre qu´à contrecœur. Il détractait leur foi, condamnait leurs dieux et se séparait d´eux, les incroyants

Ils dirent alors: « Nous n´avons jamais accepté de telles choses.ils nous appellent insensés, il outrage nos pères, il détracte notre foi, il divise notre peuple et il blasphème nos dieux. Nous supportons en réalité des temps difficiles. »

Abd Allah ibn Umar ibn al-'As raconta: « Pendant qu´ils parlaient ainsi, Mohamed apparut en personne, enlaça le pilier du sanctuaire et contourna alors le bâtiment et passa devant eux. Je remarquais dans son visage qu´ils l´avaient outragé. Je faisais cette même remarque alors qu´il passait une deuxième et troisième fois devant eux. Il s´arrêta et dit: « écoutez- moi, peuple des Qurayshites, par celui qui a mon âme sous son autorité, je viens vers vous avec un coupe-gorge* (égorgement) ! »

*Ces mots contiennent une menace respect. une malédiction par laquelle Mohamed prédit la perte des Qurayschites. L´intention de ses paroles était la vengeance.
Jésus a aussi nettoyé le temple pour la gloire de son Père, mais n´a jamais aspiré au rétablissement de son honneur. Il a n´a pas menacé de mort les marchands et les commerçants, mais il a seulement jeté à terre leur argent et leur a ordonné de remporter les bêtes de sacrifice.

Les gens écoutèrent cette parole, c´était comme si un oiseau s´était posé chacun sur leur tête. Même le plus mauvais d´entre eux lui parla avec des mots affectueux et dit: « Va, Abu al-Qasim, par Allah tu n´es pas fou. » Alors Mohamed se retira. Les jours suivants, ils se réunirent de nouveau dans le sanctuaire. Je me trouvais avec eux et j´écoutais comment ils murmuraient les uns contre les autres: « souvenez-vous de ce qu´il vous a fait et de ce que vous lui avez fait si bien qu´il vous a dit des choses que vous n´aimez pas et malgré tout vous l´avez laissé partir ? »

Pendant qu´ils parlaient ainsi, Mohamed vint. Ils lui sautèrent dessus, l´entourèrent et demandèrent: « as-tu vraiment outragé nos dieux et notre foi ? » Il répondit: « oui, je l´ai fait! » C´est alors que je vis que l´un d´eux se saisit de lui à l´endroit ou il avait croisé son manteau. Abu Bakr se mit devant lui en pleurant et dit: « voulez-vous tuer un homme qui appelle Allah son seigneur? » Ils se retirèrent alors de lui. C´était ce qu´ils avaient fait de plus brutal à Mohamed.

Umm Kulthum, la fille d´Abu Bakr, nous laisse savoir ce qui se passa ensuite: « quand mon père revint à la maison ce jour-là, une partie de son crane était chauve à tel point qu´ils lui avaient tirés les cheveux et la barbe. »

Un érudit rapporta: un jour alors que Mohamed sortit, tout un chacun l´appelait homme libre ou bien esclave, menteur et l´insultait. Il revint à la maison et se couvrit. Allah lui parla alors: « O toi qui te couvres! Lèves-toi pour avertir par ton prêche ! » (Sourate al-Muddaththir 74,1-2)

2.04.5 -- La conversion de Hamzas

Abu Djahl alla à Safaa à côté de Mohamed et l´insulta et l´injuria à cause de sa nouvelle religion et de ses autres relations. Mohamed ne lui répondit pas. Un esclave affranchi d´Abd Allah ibn Djudan, qui était assis dans leur logement, entendit tout ce qui se disait. Abu Djahl se rendit alors à une réunion des Qurayshites à la Ka´ba et s´assit avec les autres. Hamza rentra peu de temps après de la chasse avec l´arc en bandoulière. Il aimait la chasse et était un bon chasseur. Il avait toujours l´habitude de ne pas rentrer à la maison en revenant de la chasse avant de tourner autour de la Ka´ba. Lorsqu´il rencontra la réunion des Qurayshites, il s´arrêta et les salua et bavarda avec eux. Il était un des hommes le plus fort et le plus puissant parmi les Qurayshites.

Lorsqu´il passa à côté de la femme – le prophète était déjà parti à la maison- il lui dit: « O Abu Umara, n´avais-tu pas vu comment ton neveu Mohamed a été traité par Abu al-Hakam ibn Hischam ! Ce dernier est passé à côté de Mohamed et l´a injurié et insulté. C´est alors qu´il s´est éloigné sans que Mohamed répondit un mot. »

Comme Allah voulait bénir Hamzah avec sa grâce, celui-ci se mit en colère. Il partit rapidement sans s´arrêter et décida d´attaquer Abu Djahl s’il le rencontrait. Lorsqu´il arriva au sanctuaire, il le vit assis parmi les autres. Il alla vers lui et le frappa avec son arc d´un coup fort. Il appela ensuite: « est-ce que tu l´injuriera aussi si je me convertis à sa foi et que je garde ses paroles comme les miennes ? Rend-moi le coup si tu veux ! » Quelques uns des Makhzumites se levèrent pour aider Abu Djahl. Il répliqua: « laisse Abu Umara en paix car, par Allah, j´ai gravement injurié son neveu. » Hamza resta musulman et suivit en tout l´enseignement de Mohamed. Les Qurayshites comprirent que Mohamed avait obtenu un renfort important avec le ralliement de Hamza. Ils s´abstinrent au futur de divers affronts qu´ils lui avaient affligé jusque là. *

* Les communautés islamiques se renforcèrent de plus en plus par des hommes forts prêts à lutter devant lesquels tous avaient le respect. Ils obtinrent la bienveillance et le respect de la population non à cause de leur amour et de leur volonté de sacrifice comme il est rapporté au sujet des premières communautés chrétiennes (Actes des Apôtres 2, 47; 3, 11; 5, 12-16), mais ils s´imposèrent par une forte volonté de lutte qui augmentait.

2.04.6 -- Comment 'Utba ibn Rabi'a a été convaincu par Mohamed

'Utba ibn Rabla prit la parole dans une assemblée des Qurayshites après la conversion de Hamza et après que les partisans de Mohamed avaient augmentés en nombre: « faut-il que j´aille voir Mohamed et que je lui fasse certaines propositions qu´il pourrait peut-être accepter afin qu´il ne nous harcèle plus avec sa foi? » Les Qurayshites lui dirent d´aller le voir et de parler avec lui. 'Utba se leva et alla chez Mohamed qui était assis seul dans le sanctuaire et lui dit: « tu sais, mon cousin, que tu as un rang élevé dans notre tribu. Tu es venu maintenant avec un lourd fardeau qui, à cause de toi, a divisé notre tribu, nous a raillé comme des insensés, a blasphémé les dieux, a bafoué la religion et a accusé nos ancêtres d´apostasie. Ecoute-moi. Je veux te donner des conseils dont tu peux réfléchir. Peut-être pourras-tu accepter un de ces conseils ou un autre » : Mohamed répondit : « parle Abu al-Walid, je t´écoute. »

'Utba commença: « as-tu l´intention de gagner de l´argent avec ton projet, nous rassemblerons ensemble autant pour que tu deviennes le plus riche parmi nous, veux-tu obtenir la gloire, nous te nommerons alors comme notre ancien. Ainsi rien ne pourra se décider sans toi. Nous voulons même te reconnaître comme notre prince si tu le désires. Si un esprit te visite que tu ne peux pas repousser, nous t´appellerons alors un médecin et nous offrirons notre bien jusqu´à ce que tu sois guéri; souvent un esprit s´empare d´un homme jusqu´à ce qu´il soit guéri. »*

* Il fut proposé de l´argent, de l´honneur et de la guérison à Mohamed avec cette proposition. Il a tout refusé et est resté fidèle à sa conviction et à son principe.
Les tentations de Jésus se distinguent de celles de Mohamed dans la mesure où la personne de Jésus plus grande que la personne de Mohamed (Matthieu4, 1-11). Satan a tenté lui-même Jésus et lui a offert toutes les richesses et les trésors de ce monde. Jésus refusa cependant cette offre démoniaque. Il voulait gagner les hommes à lui non par la richesse ou bien par des miracles, mais il voulait les racheter par sa mort expiatoire.

Alors qu´Utba avait parlé ainsi, Mohamed répondit: Quand tu auras fini, écoute-moi aussi: « Au nom d´Allah, le miséricordieux compatissant. Ha, Mim. (j´ai reçu) une révélation du miséricordieux compatissant, un livre qui est divisé en versets, un Coran arabe pour un peuple compréhensif qui contient une bonne nouvelle et des menaces. Mais la plupart d´entre eux se détourne et n´écoute pas » (sourate Fussilat 41,1-4). Mohammed continua en lui lisant une sourate du Coran et 'Utba l´écouta attentivement. Il s´appuyait sur ses mains. Lorsque Mohamed vint à l´endroit : « prosternez-vous devant Allah! » (Sourate Fussilat 41, 37), Utba se prosterna avec Mohamed. Mohamed lui dit alors : « tu as entendu ce que tu as entendu. Tu sais maintenant ce que tu dois faire. »

Utba revint alors chez ses amis. Ils se dirent l´un à l´autre: nous pouvons jurer par Allah, qu´Utba vint avec un autre visage que celui qu´il avait quand il est parti. Après qu´il se fut assis parmi eux, ils lui demandèrent : qu´apportes-tu ? Il répondit : « j´ai entendu des paroles comme je n´en avais pas entendu jusqu`à présent. Elles n´ont rien à voir avec de la prose, de la magie ou de la divination. Voila pourquoi, croyez-moi, suivez-moi et laissez Mohamed en paix. Les paroles que j´ai entendues de sa part, apporterons une profonde fascination. Si les bédouins en font leur ennemi à cause de celà, vous pourrez avoir la paix avec l´aide d´autres. S’il les vainc, son règne est aussi le vôtre et vous serez les hommes les plus heureux par lui. »

Ils crièrent alors: « Par Allah, il t´a ensorcelé avec sa langue! Ceci est mon avis. Faîtes seulement ce que vous pensez être bon. »

2.04.7 -- La dispute entre Mohamed et les Qurayshites s´envenime

L´Islam se propagea à La Mecque aussi dans les familles et les tribus des Qurayshites. Les Qurayshites prirent en détention aussi beaucoup de ceux sur qu´ils avaient autorité et essayèrent de les rendre dissident à l´Islam. Un jour les Qurayshites suivant se réunirent au coucher du soleil contre le mur arrière de la Kaaba : 'Utba ibn Rabi'a, Schaiba ibn Rabi'a, Abu Sufyan ibn Harb, al-Nadr ibn al-Harith ibn Kalada, un frère de Banu Abd al-Dar, Abu al-Bakhtari ibn Hischam, al-Aswad ibn al-Muttalib ibn Asad, Zama'a ibn al-Aswad, al-Walid ibn al-Mughira, Abu Djahl ibn Hischam, Abd Allah ibn Abi Umaiyya, al-'As ibn Wa'il, Nubaih et Munabbih, les fils de Hadjdjadj, les Sahmites et les Omeyya ibn Khalaf. Il y avait en outre encore pas mal de personnes les plus nobles de chaque tribu.

On s´accorda d´aller chercher Mohamed et de discuter avec lui afin de trouver une excuse. Lorsque le messager qui devait l´amener chez les nobles Qurayshites arriva chez Mohamed, celui-ci le suivit immédiatement car il croyait qu´ils voulaient prendre à cœur ses paroles. Il réclama leur conversion parce que leur résistance lui faisait mal. Quand il s´assit parmi eux, ils répétèrent leur ancienne accusation et lui firent les mêmes propositions qu´Utba lui avait déjà faites. Mohamed répondit: « je n´ai pas besoin de médecin et je n´essaye pas d´acquérir de l´argent, de l´honneur ou de l´autorité. Allah m´a envoyé comme messager et m´a révélé un livre pour vous apporter une bonne nouvelle et une mise en garde. Je vous ai envoyé le message de mon Seigneur et je vous ai donné un bon conseil. Si vous acceptez cette offre que je vous ai annoncée, ce sera votre chance dans cette vie et dans l´autre vie. Si vous la rejetez, je serai patient jusqu´à ce qu´Allah décide entre vous et moi. »

Ils dirent à Mohamed: « Si tu ne veux pas accepter ce que nous t´ avons proposé, alors il faut que tu saches que nous avons une vie difficile, parce qu´ils nous manque de l´eau plus que d´autres et que notre vallée est étroite. Prie pour cela à ton Dieu qui t´a envoyé qu´il éloigne les montagnes qui nous gênent, que notre pays soit élargi et qu´il soit béni avec des fleuves comme en Syrie et en Mésopotamie, il doit aussi ressusciter nos ancêtres défunts. Nous voulons leur demander si tu dis la vérité ou si tu mens. S’ils déclarent que tu dis la vérité et que tu fais ce que nous te demandons, alors nous croirons en ta place dominante devant Allah et nous croirons que tu es son messager. »

* Les habitants de La Mecque ont dû entendre parler de Jésus et de la foi qui peut transporter les montagnes. Eux et Mohamed ne comprenaient cependant pas la signification spirituelle de ces mots (Matthieu 17, 20; 21, 21; Marc 11, 23).

Mohammed répondit: « je vous ai dit ce qu´Allah m´a ordonné. Si vous l´accepter, ce sera votre chance pour cette vie et la vie future, sinon je serai patient jusqu´à ce qu´Allah décide entre vous et moi ». Ils dirent : « Que le ciel nous tombe en partie sur la tête comme selon tes affirmations, Allah fait ce qu´il lui plait; autrement nous ne croirons pas en toi. » Mohamed répondit: « C´est l´affaire d´Allah. Dès qu´il lui plaira, il le fera. » Ils lui répondirent: « O Mohamed, ton Seigneur sait que nous sommes assis avec toi et que nous t´avons fait des revendications. Pourquoi ne vient-il pas et te dit comment tu dois nous contredire et ce qu´il fera si nous ne t´écoutons pas ? Nous avons entendu qu´un homme à Yamama est ton maître. Il s´appelle Rahman mais, par Allah, nous ne croirons jamais à Rahman. Nous avons fait notre part et nous ne te tolérerons pas plus longtemps dans tes efforts jusqu´à ce que nous te détruisions ou que tu nous détruises. Nous ne croirons pas en toi jusqu´à ce que tu nous fasses descendre Allah et les anges. »*

* Le complot des Mecquois contre Mohamed augmenta. Ils voulaient le tuer. Il ne pouvait pas leur donner une réponse suffisante sur la mort.
La conspiration des pharisiens contre Jésus était bien avancée qu´ils complotait sa mort (Matthieu 12, 14; 26, 4; 27, 1; Marc 3, 6; 15, 1; Jean 5, 16). Mais il leur dit: « A une génération méchante et adultère, il ne lui sera donné d´autre miracle que celui du prophète Jonas » (Matthieu 12, 39-40; 16, 4; Luc 11, 29). Jésus avait affirmé sa mort et sa transformation en victoire dans la foi en sa résurrection. Mohamed ne pouvait pas oser de telles paroles de victoire parce qu´il n´y a pas de certitude sur le salut dans l´Islam. Mohamed est toujours dans la tombe et n´est pas ressuscité. Mais Jésus vit!

2.04.8 -- Attentat d´Abu Djahls contre Mohamed

Alors que Mohamed s´était éloigné, Abu Djahl dit: « Vous le voyez bien, Mohamed ne veut pas d´autre chose que de détracter notre foi, d´insulter nos pères, nous déclarer comme fou et blasphémer nos dieux. Je prends Dieu ainsi comme témoin que demain j'irai à la Ka'ba avec une pierre si lourde que je peux encore la porter d'une main. Puis, quand Mahomet se prosternera dans la prière, je briserai sa tête avec cette pierre. Vous pouvez alors me protéger ou me livrer aux fils d'Abd Manaf, afin qu'ils puissent faire de moi ce qu´ils veulent. » Les Qurayshites répondirent: « Nous ne t´extraderons jamais! Fais ce que tu veux! »

Le jour suivant Abu Djahl prit une pierre lourde et attendit Mohamed dans le sanctuaire. Celui-ci arriva au matin comme à son habitude et pria comme on le faisait ordinairement à La Mecque avec le visage tourné vers la Syrie*, entre la pierre noire et le pilier méridional de sorte que la Kaaba se trouvait entre lui et la Syrie. Tous les Qurayshites étaient rassemblés pour voir ce que ferait Abu Djahl. Mohamed se prosterna, Abu Djahl s'approcha de lui avec la pierre. Mais quand il s'est approché de lui, Abu Djahl s'est soudainement retourné pour fuir. Son visage était complètement défiguré et plein d'horreur. Sa main secoua la pierre jusqu'à ce qu'il la jette. Les Qurayshites s´approchèrent de lui et lui demandèrent : "Que se passe-t-il?" Il répondit, "je voulais faire ce que je vous ai dit hier. Mais quand je me suis approché de Mohammed, j'ai vu un chameau entre lui et moi, avec une tête et des dents, comme je n'avais jamais vu encore sur un chameau. Il avait l´air de vouloir me manger! "**

* Mohammed pria d´abord en direction de Jérusalem comme c´était la coutume des juifs dans la péninsule arabique. Jérusalem appartenait à l´époque à la province syrienne de la Rome de l´est.
** la protection surnaturelle que Mohamed éprouva n´était pas une protection gracieuse par un ange de dieu mais ressemblait à l´intervention d´un démon qui se montrait sous une forme animale avec un sourire hideux.

2.04.9 -- Al-Nadr ibn al-Harith, un adversaire de Mohamed qui avait beaucoup voyagé

Quand Abu Djahl raconta cela, al-Nadr ibn al-Harith se leva et dit: « O vous les Qurayshites, par Allah, quelque chose est venu sur vous que vous ne pouvez pas le conjurer avec ruse. Quand Mohammed était encore jeune, il était apprécié. Il était parmi vous comme le plus authentique et fidèle, jusqu'à ce qu'il grandisse et vous apporte ce que vous connaissez bien. Vous l´appelèrent alors sorcier. Mais par Allah, il n'est pas un sorcier. Il ne souffle pas et ne fait pas de nœuds, comme le font les sorciers. Vous avez dit qu'il était un devin, mais il n'est pas un devin. Il ne rime pas comme eux et ne parle pas comme quelqu´un qui enduit en erreur. A la suite de quoi, vous avez prétendu qu'il était un poète. Mais il n'est pas un poète. Nous connaissons les différents versets. Ils ne sont pas comme dans ses discours. Vous l'avez appelé obsédé, mais, par Allah, il ne marmonne pas, il ne gémit pas et ne court pas comme un homme obsédé. Par conséquent, réfléchissez sur cette affaire car il vous est arrivé quelque chose de difficile. » Al-Nadr était l'un des adversaires le plus méchant de Mohammed parmi les Qurayshites, un de ceux qui l'avaient offensé et détesté. Il avait visité Hira et entendu les histoires de Rustem * et d'Isfendiyar *. Quand Mohammed exhorta une société à croire en Allah et avertit son peuple de la punition d'Allah qui avait auparavant déjà frappé d'autres peuples, il prit la parole après Mohammed et dit: « Je connais des histoires plus belles que celles de Mohamed. » Il leur raconta des histoires sur les rois des Perses et d'Isfendiyar et de Rustem. Il existe huit versets du Coran sur Nadr, comme le verset suivant: «Quand on lui fait entendre, il s´écrie : histoires d´anciens.» (Sourate al-Qalam 68,15).

* Rustem et Isfendiyar sont des rois perses, dont les actes héroïques sont contés encore et encore devant le feu de camp des bédouins.

2.04.10 -- Comment les Qurayshites ont questionné les rabbins

Parce qu´al-Nadr rendit le message de Mohammed peu plausible, les Qurayshites l'envoyèrent avec Oqba ibn Abi Mu'ait chez les rabbins à Médine. Ils devraient leur donner des informations au sujet de Mohammed, ses discours et sa singularité et leur demander ce qu'ils pensaient de lui, d'autant plus que les rabbins faisaient partie des détenteurs de livres, avaient des connaissances sur les livres anciens et connaissaient beaucoup des prophètes dont ils n'avaient eux-mêmes aucune idée. Ils se rendirent à Médine et allèrent voir les rabbins. Ils leur parlèrent comme on leur avait demandé au sujet de Mohamed. Leur réponse fut: « Posez-lui trois questions que nous voulons vous donner. S’il y répond, il est un prophète envoyé, sinon, alors il est un menteur. Faites attention comment vous procéderez avec lui ! Demandez-lui d'abord sur les hommes qui sont décédés dans le passé. Des choses merveilleuses sont rapportées à leur sujet. Questionnez-lui ensuite au sujet du randonneur qui a atteint l'extrême est et ouest de la terre, et finalement au sujet de l'esprit. S'il vous donne une réponse, suis-le, car c'est un prophète. S'il ne répond pas, il est un menteur. »

* A Médine, anciennement Yathrib, il y avait des quartiers ou vivaient des juifs aisés. Il y avait parmi eux des rabbins considérés et qui étaient connus dans tout le pays comme érudits de la Thora et de la Kabbala.

AI-Nadr et 'Uqba revinrent à La Mecque et dirent aux Qurayshites: « Nous avons maintenant la possibilité pour clarifier la situation » et ils leur firent part des questions des rabbins et de leurs paroles. Ils allèrent alors chez Mohamed et lui posèrent les trois questions. Mohamed répondit avec détermination: « Je vous donnerai une réponse demain. » Il attendit alors 15 nuits sans qu´une révélation lui parvint. Les Mecquois se rassemblèrent finalement et dirent: « Mohamed nous a promis une réponse pour le lendemain et maintenant 15 nuits sont déjà passées. » Mohamed lui-même était très attristé à cause de l´absence de révélation et parce que les Mecquois se moquaient de lui. Allah envoya enfin Gabriel vers Mohamed. Il dit à Gabriel : « tu as été longtemps absent. J´ai craint le pire.» Gabriel répondit: « nous ne pouvons descendre que sur ordre d´Allah ton Seigneur.» C´est lui qui ordonne sur ce que nous avons dans nos mains, derrière nous et entre les deux. Il récita alors la sourate al-Kahf avec la louange d´Allah et sur le don de prophétie de Mohamed qu´on voulait lui contester : « Louange à Allah qui a révélé le livre à son serviteur, sans le moindre détour ! » (Sourate al-Kahf 18, 1). Elle servit de confirmation à leur question concernant son don de prophétie. En outre il était juste qu´il menace avec une grande punition de la part d´Allah, avec une punition prompte dans cette vie et avec un tourment dans l´autre vie (Sourate al-Kahf 18,2). Il est également correct que les croyants qui font le bien, auront une belle récompense dont ils jouiront à jamais (Sourate al-Kahf 18, 2+3), à savoir une demeure dans l'éternité dans laquelle ils sont immortels pour ceux qui croient en sa révélation, que d´autres considèrent comme mensonge et qui exécutent les œuvres qui sont ordonnées. « En outre, il devrait avertir ceux qui prétendent qu'Allah a un enfant » (Sourate al-Kahf 18, 4). Il parlait ainsi des Qurayshites, qui adoraient les anges en tant que filles d'Allah. « Ils n'avaient aucune connaissance d'Allah, pas plus que leurs pères, dont ils ne se séparaient pas et dont ils ne voulaient pas que leur religion soit blasphémée » (Sourate al-Kahf 18, 5). Gabriel continua, « Tu es torturé par le chagrin à cause de leur comportement s'ils ne croient pas à cette révélation. Mais Allah vous dit de ne pas faire cela » (Sourate al-Kahf 18, 6).

« Jadis lorsque ces jeunes gens se sont réfugiés dans la grotte en disant : Seigneur! Accorde-nous une grâce émanant de toi et aide-nous à trouver la bonne voie dans notre entreprise ! Nous (Allah) avons assourdi leurs oreilles dans la caverne, des années durant. Puis nous les avons réveillés afin de reconnaître lequel des deux partis se disputant à leur sujet a le mieux évalué la durée de leur séjour... Nous te donnons ici la vérité sur leur histoire: Ce sont de jeunes gens qui ont cru à leur Seigneur et dont Nous avons renforcé la foi. Nous avons aussi affermi leurs cœurs lorsqu´ils se sont levés pour dire: „notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre. Nous n´invoquerons aucune divinité en dehors de Lui, sinon nous dirions une iniquité flagrante. Hélas ! Voilà que notre peuple a choisi des divinités en dehors de Lui. Si encore ils pouvaient apporter une preuve évidente à leur sujet! Qui est donc plus injuste que celui qui forge des mensonges contre Allah ?! Puisque vous avez rompu avec ces gens et avec tout ce qu´ils adorent- n´adorant qu´Allah- réfugiez-vous dans la caverne!° Allah répandra sa miséricorde sur vous et vous ménagera une issue convenable. Le soleil en se levant, contournait leur caverne sur la droite et, en se couchant, il déclinait sur la gauche, alors qu´ils reposaient dans l´espace du milieu. Cela est l´un des signes de la puissance d´Allah. Celui qu´Allah dirige sera bien guidé et celui qu´IL entend égarer ne trouvera ni protecteur ni guide.* » (Sourate al-Kahf 18, 9-17)

* L´Islam enseigne une double prédestination pour le salut et pour l´enfer (Sourates al-Ra'd 13, 27; Ibrahim 14, 4; al-Nahl 16, 93; Fatir 35, 8; al-Muddaththir 74, 31). Un musulman a peu de liberté sur sa propre décision. Le fatalisme et l´irresponsabilité très répandus dans l´Islam trouvent ici leurs racines.
Mais Jésus nous a appelés à la liberté des enfants de Dieu qui, de leur propre volonté, peuvent rejeter ou accepter le salut qui leur est prêt. Christ est mort à la place de tous les hommes et attend la foi en lui en remerciement pour sa substitution. La liberté de choix des chrétiens les anoblit à être responsable et actif.
La prédestination chrétienne trouve sa solution dans les paroles de l'apôtre Paul, que nous avons été choisis "en Christ" (Ephésiens 1, 4). Toutes les personnes sont choisies uniquement à cause de Jésus, leur représentant. Celui qui croit en (et vit avec) lui est juste (Romains 10, 4).

« Tu les croirais éveillés alors qu´ils dormaient. Nous les faisions tourner sur le côté droit et sur le côté gauche. Leur chien étendait ses pattes à l´entrée. Si tu les avais découverts, tu te serais enfui aussitôt, plein d´épouvante. » (Sourate al-Kahf 18, 18) ... 22 Ils étaient trois, affirmeront certains, leur chien étant le quatrième; d´autres diront: ils étaient au nombre de cinq, leur chien étant le sixième. Pure conjecture que rien n´atteste! D´autres enfin soutiendront: ils étaient sept et leur chien le huitième. Dis : Allah en connaît mieux le nombre exact, dont très peu de gens sont informés. Dans la controverse les concernant, limite-toi aux aspects les plus clairs. Ne cherche à t´informer auprès de personne à leur sujet. 23 Ne dis jamais d´une chose: je ferai ceci demain. ’ 24 sans ajouter pourvu qu´Allah le veuille. Invoque le nom de ton Seigneur, si ta mémoire te fait défaut, en disant: puisse mon Maître me guider vers la voie la plus proche de la rectitude! 25 En fait, ces jeunes gens sont demeurés dans leur caverne trois cents ans, auxquels s´ajoutent neuf autres. » (Sourate al-Kahf 18, 22-25).

Au sujet de leur question concernant les randonneurs, cela signifie: Ils t´interrogent aussi au sujet de Du-l-quarnain (celui avec deux cornes- Alexandre le Grand), dis-leur: je vous donnerai de son histoire une citation d´Allah : c´était un homme à qui Nous avions accordé la suprématie sur terre et donné des voies et moyens de toute sorte. (Sourate al-Kahf 18,83-85) Il est rapporté au sujet de celui avec deux cornes qu'Allah lui a donné le pouvoir plus que quiconque. Toutes les voies lui ont été ouvertes, de sorte qu'il a asservi toute la terre d'est en ouest, jusqu'à ce qu'il soit arrivé là où il ne reste plus personne.

Un homme très versé dans les traditions perses m'a dit: « Le porte-parole était un Egyptien nommé Marzuban ibn Marzuba, et était descendant de Junan, le fils de Jafeth ibn Nuh. Il s'appelait Iskander. Il était le bâtisseur d'Alexandrie. »

Thaur ibn Jazid m'a parlé de Khalid ibn Madan al-Kalai, un contemporain de Mohamed, "Mohamed a été interrogé une fois sur celui avec les deux cornes, et il a répondu: « C'était un ange qui mesurait la terre d'en bas avec des cordes. » Khalid rapporta en plus, Umar a entendu quelqu'un appeler celui avec les deux cornes. Mohamed a dit: « Allah! Pardonnez! N'est-ce pas assez que vous appeliez les prophètes? Voulez-vous aussi appeler des anges? »

Au sujet de la question sur l´esprit, voici la réponse: « il t´interrogent sur la nature de l´âme*, dis leur: l´âme relève du mystère de mon Seigneur. Il ne vous est donné de la science qu´une part très infime. » (Sourate al-Isra' 17, 85).

* L'Esprit de Dieu ou le Saint-Esprit était largement inconnu parmi les Juifs de Médine et les Musulmans de La Mecque. L'église du Christ, cependant, est le temple du Saint-Esprit et vit en son pouvoir (Jean 3, 34-36, Actes 1, 8 ; 2, 1-4, Romains 5, 5 ; 8, 1-16 ; 1 Corinthiens 3, 1. 16, 6.19 etc.). Les chrétiens vivent dans la puissance et sous la direction du Saint-Esprit. Un musulman n'a pas de Saint-Esprit et pas de vie éternelle en soi. La piété naturelle ne doit pas être confondue avec la nouvelle naissance (voir Jean 3, 1-8).

Quand Mohamed vint plus tard à Médine, les rabbins lui demandèrent: «Est-ce que vous vouliez dire nous ou votre peuple, quand vous avez dit, vous étiez méconnu?» Mohamed répondit: «les uns comme les autres.» Ils dirent alors: «N'as-tu pas lu dans ta révélation que la Thora nous a été donné ou tout est expliqué? » Mohamed répondit: « Il contient aussi peu de choses en relation avec la connaissance d'Allah. Mais pour vous, il suffit que vous le suiviez. » Cette objection rabbinique est stipulée dans le Coran: « Même si sur la terre tous les arbres étaient des écritoires, même si la mer était grossie de sept autres océans pour servir d´encre, les paroles d´Allah ne seraient guère épuisées. Allah est tout puissant et sage. » (Sourate Luqman 31,27).

En ce qui concerne son désir supplémentaire de plaider pour des jardins, des palais et des trésors, et qu'Allah envoie un ange pour le témoigner et le défendre, il dit: « 7 ils disent : pourquoi ce messager se nourrit-il d´aliments et fréquente-t-il les marchés ? Pourquoi ne se fait-il pas accompagner par un ange qui l´aiderait dans son prêche? 8 Pourquoi ne se fait-il pas pourvoir d´un trésor ou d´un jardin pour sa nourriture ? Et ces injustes répètent aux fidèles: vous ne faites que suivre un homme envoûté. 9 Ô prophète, regarde comment ils citent des exemples à ton propos, alors qu´ils errent sans pouvoir trouver leur chemin. 10 Béni soit celui qui peut, síl le veut, t´attribuer mieux que cela: des jardins sous lesquels coulent des ruisseaux ainsi que des palais. » (Sourate al-Furqan 25,7-10).

« Nous n´avons envoyé avant toi que des messagers qui se nourrissaient d´aliments et fréquentaient les marchés. Nous avons fait de vous une tentation les uns pour les autres; serez-vous constants? Ton Seigneur est clairvoyant. » (Sourate al-Furqan 25, 20).

Les versets suivants se réfèrent aux paroles d'Abd Allah ibn Abi Umaiyya: « 90 Voilà ce qu´ils disent: nous ne te croirons pas tnt que tu ne feras pas jaillir de terre une source d´eau abondante; 91 ou que tu ne posséderas pas un grand jardin de palmiers et de vignes dans lequel tu feras couler des ruisseaux partout; 92 ou que – comme tu nous le promets – tu ne feras pas tomber le ciel en fragments sur nos têtes; ou que tu n´amèneras pas Allah et les anges en face de nous; 93 ou que tu ne posséderas pas un palais aux ornements dorés ou, enfin, que tu ne réussiras pas à monter au ciel, et que nous croirons à ton ascension que si tu apportes un livre que nous pourrons lire ! Dis-leur : Gloire au Seigneur ! Ne suis-je qu´un simple mortel envoyé par le Seigneur. » (Sourate al-Isra' 17, 90-93).

Il est écrit dans le Coran au sujet d´un homme du nom de Rahman de Yamama qu´on dit l´enseignant de Mohamed: « C´est ainsi que nous t´envoyons auprès d´un peuple précédé par d´autres communautés, afin que tu les informes de ce que nous t´avons révélé. Puisqu´ils refusent de reconnaître Ar-Rahman (le Clément)*, dis-leur: il est mon Maître; il n´est de dieu autre que Lui. C´est à Lui que je me confie, et c´est vers Lui que je viens repentant. » (Sourate al-Ra'd 13,30).

* Rahman est un mot yéménite et signifie la personnification de la miséricorde. Ce terme semble avoir été inconnu à La Mecque, il avait donc besoin d'un adjectif explicatif. C'est ce qu'on appelle rahim et est considéré comme un synonyme. Toutes les sourates commencent sauf une avec la formule: "Au nom d'Allah, le Miséricordieux Bienfaisant!

Au sujet de l´argent qu´on avait offert à Mohamed, il est écrit: « Dis-leur : tout ce que je pourrais réclamer comme salaire vous revient. Seul Allah me rétribuera pour ma mission ; il est le témoin de tout. » (Sourate Saba' 34, 47).

Mais quand Mohamed répondit à sa question et révéla sa connaissance de ce qui était caché, prouvant ainsi qu'il disait la vérité et était vraiment un prophète, la jalousie les empêcha de croire en lui et de le suivre. Ils restèrent rebelles contre Allah, se détournèrent de lui les yeux ouverts et restèrent dans leur incrédulité. L'un d'eux dit: « Les mécréants disent. N´écoutez pas ce Coran et brouilliez sa récitation par votre chahut, pour faire triompher votre cause. » (Sourate Fussilat 41, 26)

Abu Djahl dit un jour en se moquant de Mohamed et de sa révélation : « Ô vous les Quraychites ! Mohamed prétend que le nombre de serviteurs d´Allah qui vous tourmenteront et qui vous détiendront en enfer sont dix-neuf. Vous, vous êtes un grand peuple. Ne pensez-vous pas que cent d´entre-vous ne sont pas capable d´avoir raison d´un de ces esclaves? »

Allah révéla: « Nous n´avons choisi que des anges comme préposés de ce feu. Nous n´en avons déterminé le nombre que dans le but d´éprouver les mécréants. » (Sourate al-Muddaththir 74,31).*

* Les anges sont des serviteurs de Dieu, envoyés pour protéger les saints. Ils n'essaient pas de tenter les gens de pécher. Mais Mohamed ne pouvait pas faire la différence entre les anges déchus ou démons des anges de Dieu. Il n'a probablement jamais rencontré un ange glorieux de Dieu, mais il est entré en contact uniquement avec des démons qui, tout en se faisant passer pour des anges, sont en réalité des esprits impurs.

Après ces altercations, les Qurayshites se détournèrent de Mohamed chaque fois qu'il voulait lire à haute voix le Coran, et ne l'écoutèrent plus. Quand quelqu´un voulait écouter pendant qu'il priait, il le faisait secrètement, par peur des autres, et quand il voyait qu'ils s´en rendaient compte, il partait parce qu'il craignait d'être maltraité.

Abd Allah ibn 'Abbas a dit : Le verset suivant: « N´élève pas trop ta voix dans la prière! Ne la baisse pas trop non plus ! Adopte plutôt un niveau intermédiaire! » (Sourate al-Isra' 17,110) a été révélé pour ces personnes. Il ne devait pas prier trop fort pour que les gens ne se détournent pas de lui mais aussi pas trop bas afin que ceux qui l´écoutent sans être remarqué puissent le comprendre, interpréter certaines choses et les appliquer pour être utile.

2.04.11 -- Résistance à La Mecque contre la récitation des sourates

Le premier à proclamer haut et fort le Coran après Mohammed à La Mecque était Abd Allah ibn Mas'ud*. Les Compagnons de Mohamed s'étaient rassemblés un jour pour dire: «Par Allah, les Qurayshites n'ont jamais entendu, comment le Coran est récité à haute voix. Qui veut le faire? » - « Moi », répondit Abd Allah ibn Mas'ud. Puis ils dirent: « Nous craignons les Qurayshites. Nous devons avoir un homme qui appartient à une race qui le protège, si les Qurayshites agissent contre lui. » Abd Allah répondit: « Laissez-moi, Allah me protégera! » Le lendemain matin, il se rendit au sanctuaire quand les Qurayshites s´étaient réunis. » (Sourate al-Rahman 55, 2). Les Qurayshites écoutèrent et dirent: « Le fils de la mère d'une esclave récite à haute voix une révélation de Mohamed. » Ils se levèrent et lui donnèrent une gifle. Il ne se déconcerta pas, mais continua à lire encore et retourna vers ses compagnons. Ils découvrirent les traces des coups sur son visage et crièrent: « Nous avions craint cela! » Mais il répondit: « Les ennemis d'Allah ne m'ont jamais paru plus méprisables que maintenant. Si vous le voulez, je leur réciterai des sourates demain.» Mais ils répondirent:«C'est assez, tu les as laissé entendre ce qu'ils détestent. »

* Abd Allah ibn Mas’ud était un compagnon instruit de Mohamed qui a consigné ses prétendues révélations.

2.04.12 -- Comment les Qurayshites ont réagi aux leçons de Mohamed

Dès que Mohamed récita le Coran et exhorta les Qurayshites à croire en Allah, ils dirent d'une manière moqueuse: «Notre cœur est enveloppé d'un voile et reste inaccessible à tes avertissements. Nos oreilles sont sourdes à ta sagesse. Nous n'entendons pas ce que tu dis. Entre nous et toi, il existe un rideau qui nous sépare. Agis selon ta conviction, nous agirons selon les nôtres. Nous ne voulons rien apprendre de toi. » Après cette interlocution, Allah lui révéla: « 45 Lorsque tu lis le Coran, nous plaçons un rideau invisible entre toi et ceux qui ne croient pas à L´Au-delà. 46 … Lorsque, dans le Coran, tu évoques ton Seigneur, à l´exclusion de toute autre divinité, ils te tournent le dos en signe de dissentiment. » (Sourate al-Isra 17, 45+46). Comment peuvent-ils comprendre ce que tu dis à propos de l'unité d'Allah quand je mets un fourreau autour de leur cœur, je rends leurs oreilles sourdes et je tire un rideau entre toi et eux? 47 Nous sommes les plus à même de connaître dans quel esprit ils t´écoutent quand ils viennent t´écouter et que, dans leurs conciliabules secrets, les impies disent : « vous ne faites que suivre un homme possédé. » 48 Voici donc à quoi ils veulent te comparer. Ainsi s´égarent-ils; ils seront incapables de retrouver leur voie. 49 Diront-ils: „Quoi! Une fois réduits en ossements et poussière, serions-nous ramenés à une vie nouvelle ? » 50 Dis-leur : « soyez de pierre ou de fer, 51 ou de toute autre matière excluant selon vous la possibilité de la résurrection ! »Diront-ils : » qui nous créera de nouveau ? » Réponds : » celui-là qui vous a créés pour la première fois. » Ils hocheront leurs têtes vers toi en disant : » et quand cela sera-t-il ? » Dis-leur « ce sera peut-être imminent. » (Sourate al-Isra' 17, 48-51).

2.04.13 -- Lutte contre les compagnons de Mohamed

Les Qurayshites combattirent les compagnons de foi de Mohamed. Chaque tribu s´éleva contre les musulmans encore faibles qui habitaient parmi eux. Les musulmans furent incarcérés, battus, durent souffrirent de la faim et de la soif et furent enchaînés au soleil. Quelques uns renièrent leur foi afin d´échapper aux maltraitances. D´autres furent réconfortés par Allah ce qui leur permirent de les défier. Bilal ibn Rabah, dont la mère était Hamama, libéré plus tard par Abu Bakr, était alors l´un des fils de Djumahs. C´était un des vrais croyants. Umaiyya ibn Khalaf le conduisit dans la chaleur du midi dans la vallée près de La Mecque, le jeta sur le dos et lui mit une lourde pierre sur la poitrine et lui dit: « je te laisse mourir si tu n´abjures pas Mohamed et que tu pries Lat et Uzza ». Bilal criait toujours: « Un, un! » Hischam ibn 'Urwa a raconté de son père Bilal: Alors qu´il était torturé, Waraqa ibn Nawfal vint et lorsqu´il l´entendit crier « Un, un » Waraqa dit : Oui, par Allah, Un, un ! Il se tourna alors vers Umaiyya et ses aides de Banu Djumah et dit: « par Allah, si vous le tuez, j´irai prier sur sa tombe. » Un jour alors qu´ils le battirent de nouveau, Abu Bakr, dont la maison se trouvait dans le quartier de Banu Djumah, vint et dit à Umaiyyah: « n´avez-vous pas peur de la punition d´Allah à cause de la persécution de ce pauvre homme ? Encore combien de temps? » Il répondit: « tu l´as corrompu, libère-le de sa misère! » – « Je vais le faire répondit Abu Bakr. Je vais te donner un esclave noir pour lui, qui est plus fort que lui et qui est plus attaché à ta foi. » Umaiyya accepta. Abu Bakr offrit la liberté à Bilal et avec lui encore à six autres esclaves. * Il s´agissait de: Amir ibn Fuhaira, qui a combattu dans la bataille de Badr et Uhud et qui fut tué dans la bataille du puits Ma'una comme martyr ; Umm Ubais et Zinnira. Zinnira devint aveugle, quand Abut Bakr lui donna la liberté. Les Qurayshites dirent alors : « Lat et Uzza l´ont rendu aveugle. » Cependant elle s´écria: « ils mentent, sur la maison d´Allah, Lat et Uzza ne peuvent pas nuire ni être utile !» Et Allah lui redonna la vue. Il libéra en plus Nahdiyya et sa fille. Elles appartenaient à une femme de Banu Abd al-Dar. Abu Bakr vint vers elles lorsque leur maîtresse les envoya avec de la farine et jura, qu´elle ne les libérerait jamais. Abu Bakr répondit : « est-ce que c´est permis? » Elle répondit : « c´est permis, tu les as corrompues, maintenant c´est à toi de les libérer. » Il lui demanda alors le prix et leur offrit la liberté. Abu Bakr leur dit: « vous pouvez rendre la farine à cette femme. » Elles lui dirent: « ne devons-nous pas terminer le travail d´abord et ensuite lui rendre? » Il répondit : « vous pouvez faire ainsi comme vous voulez. » Il arriva devant une esclave de Banu Mu'ammal, une branche de Banu 'Adi ibn Ka’b, qui était croyante et qu´Umar avait battue alors qu´il n´était pas encore croyant afin de la détourner de l´Islam jusqu´à ce qu´il fut fatigué. Il lui dit encore: il ne s´arrêtera de la frapper que s´il est fatigué. Elle répondit: « c´est Allah qui t´a fait cela. » Abu Bakr l´acheta et lui offrit pareillement la liberté. Mohammed ibn Abd Allah ibn Abi 'Atiq m´a raconté d´Amir ibn Abd Allah ibn Zubair, qui l´avait entendu d´un des membres de sa famille : Abu Quhafa dit une fois à Abu Bakr: « Mon fils, je voie, que tu achètes seulement des esclaves faibles. Achète plutôt des hommes forts qui peuvent te protéger et être à tes côtés. » Abu Bakr répondit: « je cherche avant tout dans ce que je fais à plaire à Allah. »

* Les disciples de l´Islam à La Mecque étaient pour la plupart des esclaves qui n´avaient plus d´espoir dans cette vie. Ils avaient trouvés l´espoir dans les promesses matérielles du paradis de Mohamed et avaient acceptés l´Islam pour cette raison. Beaucoup d´esclaves croyants ont étés rachetés plus tard. C´est ainsi que le nombre de musulmans augmenta.

Les Banu Makhzum conduisirent 'Ammar ibn Yasir avec ses parents qui s´étaient convertis à l´Islam dans la chaleur du plein soleil sur le sol chaud de La Mecque. Mohamed vint à passer. Il aurait dit patience, race de Yasir ! Le paradis vous a été promis. La mère d´Ammar fut tuée parce qu´elle n´abjura pas l´Islam. *

* Le nombre de martyr pour l´Islam augmenta à La Mecque.

C'était l'infâme Abu Djahl qui a incité les Qurayshites contre les croyants. Quand il entendait qu´un homme fort et réputé s´était converti à l´Islam, il le réprimandait et lui faisait honte en lui disant: « Tu as quitté la foi de ton père qui était meilleur que toi. Nous te déclarerons comme simple d´esprit et comme imbécile et diminuerons ta bonne réputation. » Si le converti était un homme d´affaire, il lui disait: « Par Allah nous n´achèterons plus ta marchandise et nous te ruinerons. » Si c´était un pauvre et faible, il le frappait et excitait d´autres contre lui. Hakim ibn Djubair rapporta: « Les idolâtres frappèrent les compagnons de Mohamed, les laissèrent souffrir de faim et de soif jusqu´à ce qu´ils ne puissent plus s´asseoir par faiblesse et finalement succombent à la tentation et reconnaissent Lat et Uzza comme Dieux. Ils devaient même adorer comme Dieu un scarabée au bord du chemin pour pouvoir se débarrasser de leurs tourments. »

2.05 -- La première émigration en Abyssinie (env. 615 après JC)

2.05.1 -- Le premier exode de quelques musulmans

Lorsque Mohamed reconnut dans quelle situation critique se trouvaient ses compagnons alors que lui-même restait protégé par Allah et par son oncle, il leur dit: que pensez-vous si vous émigriez en Abyssinie*? Un roi qui ne tolère aucune injustice régie. C´est un pays ou la sincérité règne et ou vous pouvez rester jusqu´à ce qu´Allah vous libère de votre état actuel.

* Mohammed, qui vivait sous le clan d'Abu Talib, conseilla aux musulmans socialement mal placés d'émigrer en Abyssinie chrétienne. Les chrétiens là-bas ont donné asile aux musulmans et ont sauvé l'islam de la destruction. Mohammed et les musulmans savaient que le christianisme était juste et que l'injustice n'était pas tolérée.

Par peur de la tentation et pour sauver leur foi, les compagnons de Mohammed ont commencé à émigrer en Abyssinie. C'était la première émigration des fidèles.

Le nombre total d'émigrants, sans les petits enfants qui ont été emmenés ou sont nés en Abyssinie, s'élevait à 83 personnes si Ammar ibn Yasir, ce qui est douteux s'il était parmi eux, est compté.

Quand les musulmans trouvèrent la sécurité en Abyssinie et furent autorisés à adorer Allah sans crainte, parce que Nadjashi leur offrit une protection louable, Abd Allah ibn al-Harith ibn Qays composa les versets suivants:

« Avertis-moi, cavalier errant, quiconque espère en Allah et la foi, tout serviteur du Seigneur exposé à la séduction et à la violence à La Mecque: Nous avons découvert que la terre d'Allah est spacieuse et qu'elle offre une protection contre l'humiliation, l´infamie et l´opprobre. Ne reste pas dans l'humiliation dans cette vie, dans la honte après la mort et dans les péchés où il n'y a pas de sécurité. Nous avons suivi le Messager d'Allah, mais eux ils ont rejeté la parole du Prophète et sont montés dans le plateau de la balance. Punit, O Allah, les coupables, ne les laisse pas se former et me faire violence. »

2.05.2 -- La demande d´extradition des Qurayshites

Quand les Qurayshites apprirent que les compagnons de Mohamed avaient trouvé la paix et la sécurité en Abyssinie ainsi qu´un lieu de résidence fixe, ils décidèrent d'envoyer deux hommes forts d´entre eux vers Nadjashi. Ils avaient pour mission de le pousser à expulser à nouveau les musulmans hors du pays. Les messagers étaient Abd Allah ibn Abi Rabi'a et Amr ibn al-'As ibn Wa'il. Ils donnèrent beaucoup de cadeaux à Nadjashi et aux nobles.

Les émigrés (demandeur d´asile) déclarèrent : «Quand nous sommes venus en Abyssinie, Nadjashi nous a donné une bonne protection. Nous pouvions pratiquer notre foi sans risque et adorer Allah. Personne ne nous fit du mal et nous n'avons eu aucun ennui. Quand les Qurayshites entendirent cela, ils décidèrent d'envoyer deux hommes forts vers Nadjashi, emmenant avec eux comme cadeaux les meilleures marchandises de la Mecque. La plus précieuse d'entre elles était le cuir, avec laquelle on voulait faire généreusement un cadeau au souverain et à ses chefs. Abd Allah ibn Abi Rabi'a et Amr ibn al-'As ont été chargés de présenter d'abord leurs dons aux nobles, puis de parler à Nadjashi et de lui remettre les cadeaux qui lui étaient destinés. Ils devaient alors lui demander d'extrader les musulmans sans audition préalable.

Les messagers arrivèrent en Abyssinie, où ils trouvèrent un bon accueil chez un hôte complaisant. Immédiatement et avant qu'ils eurent parlé à Nadjashi, ils offrirent des cadeaux à tous les nobles et leur dirent: «Des jeunes gens stupides ont trouvé refuge dans la terre de votre royaume, ils ont abandonné la foi de leurs pères, mais ne veulent pas accepter votre foi; ils apportent une nouvelle foi qui est inconnue pour vous et pour nous. C´est pour cela que les nobles de notre peuple nous envoient vers votre roi pour les ramener. Par conséquent, si nous négocions avec le roi, conseillez-lui de nous les livrer sans leur parler; parce que leurs gens les connaissent mieux et savent ce qui est répréhensible à leur sujet.

Comme les nobles étaient d'accord avec eux, les messagers présentèrent leurs cadeaux à Nadjaschi. Après les avoir acceptés, ils répétèrent devant lui ce qu'ils avaient dit aux nobles et lui demandèrent de les extrader au nom des plus nobles de leur peuple, parmi eux des pères et oncles des émigrés. Les nobles qui entouraient le roi, étaient d´accord avec eux et dirent: « Certes, leur peuple les connaît mieux et sait ce pourquoi ils sont fautifs. Voila pourquoi il faut les livrer. Qu'ils reviennent avec les messagers vers eux.» Les messagers ne craignaient rien d'autre que le fait que Nadjaschi parle aux musulmans.

Nadjaschi se fâcha et cria: « Par Allah, je ne livrerai pas ceux qui sont venus dans mon pays et qui ont préféré ma protection à toute autre sans les avoir écouté sur ce que les messagers affirment sur eux. Si les dires des messagers sont confirmés, alors je les livrerai et les renverrai à leur peuple, sinon je les protégerai et je leur permettrai d´habiter ici aussi longtemps qu´ils le voudront. »

2.05.3 -- Nadjaschi questionne les émigrés*

Un messager fut alors envoyé vers les compagnons de Mohamed pour les appeler. Lorsque le messager arriva vers eux, ils se rassemblèrent et il leur demanda: « que diras-tu au roi quand tu seras devant lui ? » Ils répondirent: « nous dirons ce que nous savons et ce que le prophète nous a ordonné, qu´il en résulte ce qu´il veut. »

* L´audition des émigrés est considéré comme le premier débat public entre chrétiens et l´Islam.

Lorsqu´ils vinrent vers Nadjaschi qui avait rassemblés ses évêques avec leurs livres, il leur demanda: « quel est le genre de religion qui vous sépare de votre peuple et qui vous empêche d´adopter ma foi ou tout autre foi? » Dja’far, le fils d´Abu Talibs, répondit ainsi: « O roi, nous étions dans l´ignorance, nous avons prié les idoles et nous avons mangé du bétail mort. Nous avons commis des choses obscènes, avons enfreint l´amour envers nos parents et les lois de l´hospitalité. Le fort se plaçait au dessus du faible jusqu´à ce qu´Allah nous envoie un messager parmi nous dont nous connaissons son origine, son amour de la vérité, sa fidélité et sa pureté. Il nous demanda d´adorer Allah et de nous séparer des pierres et autres idoles que nous avions adoré, nous et nos pères, en plus d´Allah. Il nous commanda en plus d´être juste dans nos paroles, de garder la foi, d´aimer nos prochains et de protéger l´hôte, d´abandonner les interdits, de ne pas se régaler de sang, de ne pas commettre d´abomination, de ne pas mentir, de ne pas consommer le bien des orphelins et de ne pas calomnier les femmes vertueuses. Il nous a commandé de prier Allah sans personne à côté, de faire l´aumône et de jeuner. »

Après avoir énuméré les autres commandements de l'Islam, Dja'far a continué: «Nous avons cru que Mohammed disait la vérité et nous avons cru en lui et avons suivi ce qu'il nous avait apporté comme révélation divine. Nous prions seulement Allah, sans intermédiaires, nous renonçons à ce qu'il nous a interdit, et nous considérons comme admissible ce qu'il nous a permis de faire. Alors notre peuple est devenu hostile envers nous et nous a maltraités, cherchant à nous détourner de notre foi et à nous ramener au culte des idoles. Nous devions reconsidérer les abominations antérieures comme acceptables. Quand ils utilisèrent la violence, nous acculèrent par leurs mauvaises actions et voulurent nous arracher notre foi, nous avons émigré dans votre pays en préférant votre protection aux autres et en espérant que nous, O roi, ne subirions pas d'injustice. »

Nadjaschi lui demanda alors s´il avait quelque chose avec lui au sujet de cette révélation divine.

Comme il l´affirmait, il lui demanda de lui lire. Dja’far lui lit le début de la sourate 19 Maryam (Marie). Nadjaschi pleura tellement que sa barbe s´est mouillée. Les nobles pleurèrent aussi sur leur livre quand il la leur lit. Nadjaschi dit alors : « ceci et ce que Moise a révélé vient de la même source. Va ! Je suis loin de vouloir vous les livrer. »

2.05.4 -- Ce que les émigrants dirent à Nadjaschi sur Isa

Quand les messagers quittèrent Nadjashi, Amr ibn al-'As dit: "Par Allah, demain je lui dirai des choses sur eux qui pourront déraciner leurs plantes vertes." Abd Allah ibn Abi Rabi'a, l'autre Messager, dit: « Ne fais pas cela, même s'ils nous contredisent, ce sont quand même nos parents ». Amr répondit: « Par Allah, je dirai au roi qu'ils tiennent Isa (Jésus), fils de Marie, pour un esclave. »

Le lendemain matin, Amr retourna de nouveau vers Nadjashi et dit: « O roi! Ils font de mauvais discours contre le Christ. Envoyez-les chercher et demandez-leur sur ce qu'ils disent de lui. » Nadjaschi envoya les chercher pour les interroger sur Christ.

C'était, rapporta Umm Salama, la chose la plus dangereuse qui nous soit jamais arrivée. Les émigrés se rassemblèrent, et l'un dit à l'autre: « Que voulons-nous dire au sujet d'Isa quand nous serons interrogés sur lui? » Ils décidèrent de dire ce qu'Allah avait révélé et ce que Mohammed avait déclaré à son sujet. Il en découlera ce qu'il veut. Quand ils vinrent vers Nadjashi et qu´il leur demanda ce qu'ils pensaient d´Isa, Dja'far dit: « Nous confessons de lui ce que notre Prophète nous a révélé: 'Il est seulement un messager d'Allah, Son verbe qu´il a projeté en Marie. Un esprit émanant de lui.» (Sourate al-Nisa '4,171)

* Les émigrés islamiques ont souligné, dans cette situation dangereuse pour eux, les éléments positifs de la foi chrétienne contenus dans le Coran, mais ont caché leur dénégation de la filiation divine de Jésus et de sa crucifixion. Ainsi ils apparurent à Nadjaschi comme une secte chrétienne mais pas comme un mouvement antichrétien (Sourates Maryam 19, 17-35, Al 'Imran 3, 34-59).

Nadjashi ramassa un bout de bois et dit: «Jésus, le fils de Marie, n'est pas plus que ce que tu as dit de lui à propos de ce morceau de bois.» Les nobles qui se tenaient autour de leur roi marmonnèrent quelque chose. Mais il continua: « Murmurez seulement! - Par Allah, » il dit alors aux émigrants, « allez, vous êtes en sécurité dans ma terre. Quiconque vous insulte doit être puni! Celui qui vous insulte doit être puni! » Répéta-t-il. « Même pour une montagne d'or, je ne ferai pas de mal à l'un d'entre vous. Rendez leurs cadeaux aux messagers! Je n'ai pas besoin d'eux! Je n'ai pas corrompu Allah quand il me rendit mon royaume; Comment devrais-je être soudoyé contre lui? Il n'écouta pas les messagers. Pourquoi devrais-je suivre leur volonté contre Allah? »

Les messagers s´en retournèrent honteux et sans avoir atteint quoi que ce soit.

Nous sommes restés avec Nadjaschi dans la paix la meilleure et sous la meilleure protection. Alors que nous vivions dans son pays, un Abyssin lança un soulèvement contre Nadjashi. Cela nous mis dans la plus grande excitation. Nous craignîmes que Nadjaschi ne succombe et que son adversaire ne reconnaisse pas notre droit d´asile comme lui. Quand Nadjashi se mit en lutte contre les rebelles et que seul le Nil séparait les armées ennemies, les compagnons du Prophète dirent: « Qui va regarder la bataille et nous faire connaître son issue? » Al-Zubair ibn al-Awwam, l'un des plus jeunes, se manifesta. Ils acceptèrent et soufflèrent pour lui un boyau. Il le pendit autour de sa poitrine et nagea jusqu'à ce qu'il arrive dans la zone où la bataille avait lieu. Mais nous priâmes Allah d'accorder la victoire à Nadjashi et de consolider son pouvoir.

Pendant que nous attendions la suite des évènements, al-Zubair revint, il agita sa robe et cria: « Bonne Nouvelle! Nadjashi a gagné! » Allah avait détruit ses ennemis. Par Allah, nous n'avons jamais connu plus de joie qu'à ce moment-là.

Nadjashi revint victorieusement, car Allah avait vaincu ses ennemis et consolidé son pouvoir, de sorte que toute l'Abyssinie se rassemblait autour de lui. Mais nous avons eu le séjour le plus agréable avec lui jusqu'à notre retour vers Mohammed à La Mecque.

2.05.5 -- Le soulèvement des Abyssiniens contre Nadjaschi

Mohammed ibn Ja'far m'a dit au sujet de son père: « Un jour, cependant, les Abyssiniens se regroupèrent et reprochèrent à Nadjaschi: tu as renié notre foi ! » Nadjaschi envoya à Ja'far et à ses compagnons, et arma un navire et leur fit dire: «Montez sur le navire, et si je suis mis en fuite, fuyez où vous voulez! Si j´ai la victoire, restez ! » Il écrivit ensuite sur un morceau de papier : je reconnais qu'il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah, que Mohammed est son serviteur et son messager, que Jésus est son esclave et son messager, son esprit et sa Parole par qui il a insufflée Marie. Il mit ensuite ces mots dans le côté droit de sa robe et sortit vers les Abyssiniens qui étaient alignés en rangs de bataille. Il pleura, ô Abyssinie, n´ai-je pas le droit de régner sur vous ? Ils répondirent : oui. Il leur demanda alors : comment avez-vous trouvé mon comportement ? Ils répondirent : Aussi bien que possible" - que vous voulez alors? – tu as quitté notre foi et appelé Jésus comme un esclave. – Et vous, que pensez-vous de Jésus? « - nous disons qu'il est le fils de Dieu ».

* La croyance que Jésus n'était qu'un esclave de Dieu contredisait la vision des Coptes, qui, à cette époque, en tant que Monophysites mettaient davantage l'accent sur la divinité du Christ que sur son côté humain. Ainsi, les conflits entre Arius et Athanase et leurs successeurs avaient des conséquences jusqu´en Abyssinie et montraient de quel côté Mohammed et les musulmans sont allés. L'Islam est parfois considéré comme une secte arienne.

Nadjaschi mit sa main sur sa poitrine et dit: « Je reconnais que Jésus, le fils de marie, n´était autre que lui. » Il voulait dire ce qui était écrit sur le morceau de papier ou il avait mis sa main. Les Abyssiniens se satisfirent de cette réponse et se séparèrent.

Lorsque Nadjaschi mourut, Mohammed accomplit la prière funéraire rituelle pour lui à La Mecque et implora la grâce d´Allah pour lui.

2.06 -- TEST

Cher lecteur,
Si vous étudiez avec attention ce cahier, vous pouvez répondre facilement aux questions suivantes. Si vous avez répondu correctement à plus de 90% des questions de ce cahier, vous pouvez obtenir de notre centre un certificat sur :

Etudes avancées
sur la vie de Mohamed selon l´évangile

- comme un encouragement pour son futur service pour Christ.

  1. Comment Mohamed a-t-il réglé les querelles avec les tribus ennemies des Qurayshites?
  2. Ibn Hischam dit, que des juifs, des moines chrétiens et des devins arabes avaient déjà mentionné Mohamed avant d´être envoyé. Comment ont-ils su de Mohammed?
  3. Quel fut le sort de Waraqa ibn Nawfal, d´Ubaid Allah ibn Djahsch, d´Uthman ibn al-Huwairith et de Zaid ibn Amr? Qu´avaient-ils de commun entre eux et avec Mohammed?
  4. Ibn Ishaq dit, que l´adjectif du nom Mohamed peut se trouver dans les évangiles. Comment cela se fait-il?
  5. Que fit Khadidja, lorsque Mohammed lui raconta ses révélations venant à lui?
  6. Comment Khadidja a vérifié elle-même la véracité des révélations de Mohamed?
  7. Pourquoi les révélations de Mohammed se sont arrêtées et que fit-il lorsqu´elles s´arrêtèrent? Comment les révélations ont-elles recommencées?
  8. Pourquoi le nom Zaid ibn Haritha fut changé en Zaid ibn Mohammed? Pourquoi son nom initial lui fut redonné?
  9. Comment et pourquoi Abu Talib a aidé Mohammed?
  10. Les Qurayshites ont décrits Mohammed à l´aide de quatre attributs? Qui sont-ils?
  11. Mohammed dit aux Qurayshites: Je viens vers vous avec un sacrifice. Pourquoi dit-il cela?
  12. Pourquoi Utba ibn Rabi'a a négocié avec Mohammed?
  13. Les juifs demandèrent aux Qurayshites, de questionner Mohammed sur trois questions pour s´assurer de la véracité de sa nature prophétique. Quelles sont ces trois questions ? Quelles réponses a données Mohammed?
  14. Ibn Hischam dit que la première personne qui a récité le Coran à La Mecque était Abdallah ibn Mas'ud. Pourquoi par la suite le calife #Uthman ibn Affan a refusé d´accepter le coran d´Abdallah ibn Mas'ud ?
  15. Pourquoi les premiers musulmans ont émigré en Abyssinie? Pourquoi y sont-ils revenus ?
  16. Quelle querelle vit le jour entre les émigrés musulmans et Nadjaschi? Que dirent les émigrés sur Christ ?

Chaque participant à ce test peut utiliser tout livre mis à sa disposition pour répondre à ces questions et demander à toute personne de confiance connue. Nous attendons vos réponses écrites, y compris votre adresse complète sur papier ou par e-mail. Nous prions pour vous à Jésus, le Seigneur vivant, de vous appeler, de vous envoyer, de vous guider, de vous fortifier, de vous protéger et d'être avec vous tous les jours de votre vie!

Unis dans le service pour Jésus,
Abd al-Masih et Salam Falaki

Envoyez vos réponses à:
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