3.04 - Requetes quotidiennes
3.04.1 - C'est toi que nous adorons
Dans la Fâtiha, le Musulman s'adresse personnellement à Allah pour la première fois quand il prononce les requêtes pratiques. Il dit: "C'est toi seul que nous adorons" comme des esclaves.
Il n'existe pas de mot en français décrivant exactement le sens du mot arabe "adorer". Nous essayons donc de le définir le plus fidèlement possible au sens original: "A toi seul nous nous offrons comme esclaves. Nous sommes tes serviteurs soumis, incapables de décider si nous voulons servir ou pas. Nous sommes sous ton autorité et nous ne pouvons pas nous en libérer. Nous nous attendons à toi à tout moment. Nous t'appartenons. Fais de nous ce que tu veux". Chaque Musulman, qu'il soit croyant engagé ou pas, a cette attitude devant Allah.
Dans l'Islam, la soumission à Allah touche tous les aspects spirituels et matériels de la vie, aspects qui ne peuvent être séparés. Selon la loi islamique, la religion et la politique sont unis. Le règne d'Allah doit être réalisé aujourd'hui dans le monde présent. Toutes les domaines de la vie sont sensés faire partie intégrante de l'adoration obligatoire d'Allah. Les messages du Vendredi à la mosquée sont souvent axés sur la politique, l'étranger ou les affaires locales donnant parfois naissance à des manifestations politiques et des tentatives de coup d'état.
Un des mots pour "mosquée" en arabe est ma'bad, signifiant "lieu d'adoration". Il est issu de la racine du mot "esclave". Les hommes sont obligés d'adorer Allah, ils sont des prisonniers soumis à Allah.
Lorsqu'un chef spirituel appelle à la guerre sainte, les Musulmans sous sa direction, sont tenus d'y participer. C'était le cas à l'époque de Mahomet, il en est de même aujourd'hui. Cependant, les ordres aujourd'hui ne sont que rarement respectés car les les motivations des chefs sont par trop évidentes. Les guerres de religion sont souvent plus brutales que les autres. Ce n'est pas pour rien que le Coran répète "Tuez-les partout où vous les rencontrerez. Capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades" (Sourates al-Baqara 2:191ss., al-Nisâ’ 4:89-91, al-Tawba 9:5, etc.). Ces paroles ne sont pas sensées être des suggestions tactiques de Mahomet; mais plutôt des ordres inspirés d'Allah.
Allah n'est pas un dieu de paix. Son but est d'étendre l'Islam par n'importe quel moyen, qu'il soit économique ou militaire. Toutes les tactiques et options possibles sont employées. L'adoration islamique touche à tous les aspects de la vie, de l'adoration d'Allah jusqu'à à la Guerre Sainte.
En arabe, une expression spéciale précède la requête "C'est toi que nous adorons" et renforce la confession de loyauté envers Allah. En priant, le Musulman ne dit pas: "Nous vous adorons et vous servons comme des esclaves"; mais plutôt: "Vous seul êtes celui que nous adorons et servons". Ces mots accentuent l'exclusivité d'Allah comme celui qui est l'être adoré. Aussi longtemps qu'un Musulman reste un Musulman, il n'adorera pas ou ne servira pas d'autres dieux qu'Allah.
Tous les aspects de la culture musulmane sont de nature théocentrique, que ce soit la famille, l'économie, l'éducation, la politique ou la religion. Tout est intégré dans une vision universelle centrée sur Allah. Par conséquent, si un Musulman quitte l'Islam pour devenir Chrétien, il est averti puis puni. S'il ne fait pas marche arrière, il peut légalement être mis à mort (Sourates al-Nisâ’ 4:90, al-Nahl 16:107). Personne n'est autorisé à sortir de cette relation d'esclave d'Allah. Un Musulman appartient à Allah maintenant et pour toujours et il n'a aucun droit de le quitter. Les Musulmans n'ont pas la liberté de changer de religion même si des lois du style occidentales ont été promulguées dans les pays islamiques. Ce droit n'est accordé qu'aux non-Musulmans étrangers vivant ou travaillant dans leur pays.
Dans l'Islam, la repentance signifie un retour à Allah et une acceptation de sa religion et sa structure politique. Le principal résultat n'est pas ici un changement de style de vie ou un rejet de sa propre faiblesse. Le plus important est de se soumettre à Allah et à son messager politique. Pour illustrer cela, Mahomet, après avoir été accepté tièdement par quelques Bédouins de la Péninsule Arabe, a déclaré: "ne dites pas, 'Nous croyons'; mais dites: 'nous nous soumettons'" (Sourate al-Hujurât 49:14).
Le Musulman est fier de cette dépendance exclusive d'Allah, car il se sent supérieur à tous les "incroyants". Les Musulmans sont convaincus que tous les autres dieux ne sont rien et que toutes les autres religions sont fausses et blasphématoires. Ils croient qu'ils sont les seuls à connaître le vrai dieu, les seuls sur le bon chemin. Toute l'humanité doit se soumettre à Allah l'unique. Le Musulman se sent supérieur à tous les autres peuples; de là, l'expression: "aussi fier qu'un Arabe!"
3.04.2 - C'est toi dont nous implorons le secours
Sous une dépendance totale d'Allah, ce secours est possible. Cette phrase signifie plus précisément: "Nous cherchons notre aide auprès de toi seul. Nous ne nous appuyons pas sur nos voisins ou amis, ni sur quelqu'un ayant une bonne position ou représentant une autorité". Mais cette attitude n'est valable qu'en théorie. En réalité il y a beaucoup de corruption et de tromperie. En général, les Musulmans ont un intermédiaire, un parent bien placé au niveau du gouvernement, des écoles, au travail etc.. Malheureusement, leur fierté rend difficile toute aide ouverte. Le seul fait de suggérer une aide équivaut à l'insulter. Il n'accepte que rarement de l'aide directe ou un cadeau, sauf s'ils viennent d'Allah. Assez souvent, de la nourriture, de l'argent ou des vêtements sont donnés aux familles nécessiteuses mais ces choses sont discrètement déposées devant leur porte ou dans un autre endroit caché. En les aidant directement, nous mettons en danger l'honneur individuel ou celui du clan parce que cet acte prouverait qu'Allah ne prend plus soin d'eux à cause d'une infidélité et d'un péché.
Le Musulman dit rarement "merci" à ses bienfaiteurs car tout ce qu'il reçoit vient directement d'Allah. Il recherche son aide. Allah a conduit ses bienfaiteurs à lui apporter de l'aide et les remerciements vont à Allah et à personne d'autre.
Le Musulman prie son Seigneur lors de la prière rituelle et il peut aussi en formuler d'autres à tout moment. Ces prières, comme dans toutes les religions, sont orientées principalement sur la demande. Cependant, la condition préalable diffère dans l'Islam. Tandis que les disciples de Jésus-Christ se considèrent comme pécheurs indignes de l'aide de Dieu, - ils ont malgré tout obtenu l'accès au Père par le sang de Jésus - un Musulman considère sa prière comme une demande urgente car il est l'esclave de son seigneur. La sincérité du demandeur ou la légitimité de la demande n'est pas importante; car tout dépend d'Allah qui peut ou ne peut pas satisfaire la demande.
Celui qui adhère à l'Islam comme un esclave d'Allah a un droit fondamental à l'aide divine. Il est entré dans le cercle de ceux qui sont qualifiés, de ceux qui seuls peuvent espérer l'aide ou la direction d'Allah.
Au Soudan, une ferme de développement agricole islamique a été créée pour mettre en valeur le désert par l'irrigation avec l'eau du Nil. A l'entrée de cette ferme, il y a ces paroles de la Fâtiha: "C'est toi que nous adorons, c'est toi dont nous implorons le secours". Toute personne parmi les millions de chômeurs soudanais qui veut travailler dans cette ferme doit d'abord accepter l'Islam et se faire circoncire. L'assistance au développement de plusieurs organismes humanitaires apparaît absurde aux Musulmans. Seuls ceux qui marchent sur le bon chemin de la Charia méritent cette aide.
3.04.3 - Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien
Jésus a enseigné ses disciples à demander le pain nécessaire pour aujourd'hui seulement. A l'époque des congélateurs, réfrigérateurs, des boîtes de conserve, comptes bancaires et autres assurances sur la vie, nous ne pouvons plus ressentir vraiment l'importance et la portée réelle de cette demande. Celui qui a expérimenté la misère, le chômage, la solitude, ou qui comme un réfugié a tout perdu, peut comprendre la valeur de cette requête.
Pourquoi Jésus nous enseigne-t-il à prier pour les besoins de la journée seulement? A cause de l'existence de notre Père céleste. Il vit et ne change pas. Il est plus important que le pain, la richesse et la santé. Il prend soin des siens. Ses enfants peuvent lui faire confiance et lui parler de tous leurs besoins. Il leur donnera tout le nécessaire s'ils le lui demandent de tout leur coeur.
Un enfant ne s'occupe pas des affaires de ses parents. Il ne s'inquiète pas de faire les achats mais demande à sa maman un sandwich, un habit, même un jouet, et il est certain qu'il recevra ce dont il a besoin. "Mon père prend soin de moi" est une expérience fondamentale de la vie d'un petit garçon. Il ne serait pas normal s'il demandait des sandwiches pour toute une semaine, ni s'il devait se prosterner devant ses parents pour recevoir une pomme. Un enfant n'est pas un esclave. Ses parents sont toujours là et lui donnent le nécessaire. Leur relation est basée sur la confiance.
Si un jeune garçon insiste pour obtenir quelque chose de dangereux, comme par exemple une lame de rasoir ou un poison, il ne l'obtiendra pas de ses parents. L'amour et la sagesse des parents est déterminante pour satisfaire une demande. De la même façon, la bonté de Dieu détermine s'il peut répondre à nos prières ou non. Il sait ce qui est le meilleur pour nous.
Notre Père céleste n'est pas mesquin. Parfois il donne la prospérité qui peut être un héritage des ancêtres qui ont travaillé, prié, espéré et enduré fidèlement. Mais avec la richesse, les grandes tentations exigent un sens aigu des responsabilités. Les riches qui ne partagent pas, tombent rapidement dans le péché en entraînant leur famille.
Réalisons l'importance du fait que la prière de Jésus ne nous a pas été donnée au singulier mais au pluriel. Il n'est pas honnête de penser uniquement à nos besoins personnels. Aussi, Jésus nous a appris à prier pour nos amis et voisins. En général, à Noël, nous achetons des cadeaux pour nous-mêmes et pour nos proches, et pensons rarement à apporter un peu de joie aux étrangers vivant parmi nous, aux prisonniers ou aux handicapés.
La Prière du Seigneur aiguise notre intérêt pour les hommes. Notre Père est le Dieu d'amour. Il nous pousse à penser aux Chrétiens, mais aussi aux Juifs, Musulmans, Hindous et adeptes d'autres religions. Les pays industrialisés doivent revoir leur manière d'agir et essayer de mieux comprendre les pays en voie de développement où le père de famille gagne souvent moins de dix dollars par mois. Les Occidentaux qui ouvrent leurs yeux et regardent aux faits se conduiront différemment au cours des conflits salariaux, car la petite augmentation obtenue dépasse certainement le revenu annuel d'un ouvrier en Inde ou au Bangladesh.
La Prière du Seigneur nous amène à l'intercession et nous donne la responsabilité de confier les autres au Père. Après tout, il fait briller le soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons.
Jésus a donné un sens plus profond à cette requête (Luc 11:9-13):
Demandez, on vous donnera; cherchez, vous trouverez; frappez, on vous ouvrira. En effet quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson? Ou encore s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.
Jésus n'a laissé aucune place au malentendu en enseignant que l'homme ne vit pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Luc 4:4). La nourriture spirituelle est aussi vitale que la nourriture physique. La simple assistance matérielle sans enseignement chrétien est superficielle voire nuisible. Les gens des pays en voie de développement doivent apprendre à penser, travailler et agir responsablement envers les autres. Un renouveau dans chaque esprit est nécessaire pour que l'aide soit vraiment efficace. Seuls des ouvriers fidèles accompliront un travail productif. Sans une conversion à Jésus et à notre Père céleste, nous n'aurons pas un amour durable pour les hommes et nous ne nous sentirons pas responsables. Sans reconnaissance pour Ses soins quotidiens, c'est rare de voir quelqu'un prêt à investir son temps, son énergie et son argent pour les gens en difficultés. Sans l'expérience du salut, il ne peut pas y avoir un travail social durable ni un véritable engagement dans une vie communautaire. Ceux qui fournissent l'aide aux pays en voie de développement sans expliquer clairement l'Evangile réaliseront que les personnes qu'ils forment volent à la première occasion les outils et matériaux servant à leur formation. Celui qui n'a pas expérimenté une purification de sa conscience en Jésus-Christ sera difficilement motivé à nettoyer à fond ses outils après le travail pour éviter la rouille. Le pain seul est insuffisant. L'Esprit du Père devrait être la base de toute chose.
N'oublions pas d'être reconnaissant en prononçant la Prière du Seigneur. Nous demandons fréquemment de l'aide, des bénédictions, la santé et le succès et investissons bien peu de temps en remerciements. Les croyants matures expriment leurs remerciements à Dieu et à l'homme en paroles et en actes. Qui est reconnaissant reste inébranlable dans la joie et vit dans la confiance. Remercions notre Père céleste pour tout ce qu'il donne.
3.04.4 - Et pardonne-nous nos offenses
Cette brève requête n'apparaît pas dans la Fâtiha; elle n'est même pas sous-entendue car la conscience du péché est superficielle dans l'Islam. Le Coran cite plusieurs mots comme la honte, le crime, l'adultère et l'impudicité sous différentes formes. Mais cela n'a rien à voir avec l'état de culpabilité du Chrétien qui reconnaît son péché devant le Dieu saint. Ces éléments manquent dans l'Islam.
Remercions notre Père céleste pour cette requête! Quel privilège de pouvoir reconnaître notre péché, le regretter et le confesser clairement. Par ces mots, Jésus nous libère de tous complexes d'infériorité ou de supériorité. Cette simple phrase élimine les racines de notre fierté et nous replante dans le sol de la réalité. Nous ne sommes jamais que des pécheurs. Personne n'est meilleur ou pire qu'un autre. Personne n'est bon à part Dieu (Marc 10:18, Luc 18;18).Notre Père céleste est la juste mesure pour nous tous. Personne n'a de quoi se vanter, qu'il soit grand ou petit. Il n'y a place que pour le brisement, la reconnaissance de notre déficience et la confession de notre état de corruption totale.
Personne ne confesse ses péchés à une autre personne sans lui faire entièrement confiance. Cependant nos actions, nos paroles et nos pensées devraient être confiées au Dieu grand et saint avec des lèvres tremblantes et nous recevrons Sa miséricorde. Notre Père est notre Juge. Il nous connaît, nous comprend et nous aime. Il est indulgent envers nous. Il a prévu notre pardon et notre rachat avant la création du monde. Notre pardon coule de la source de Sa compassion. Soyons donc encouragés à lui confesser nos péchés même si cela signifie mourir à nous-mêmes.
L'Islam ne peut pas reconnaître un Dieu Père. Il est vrai que les Musulmans prient "Celui qui Pardonne". Le Coran mentionne plus de 111 fois qu'Allah pardonne. Mais personne n'est vraiment sûr d'avoir obtenu le pardon d'Allah car cela ne sera révélé qu'au Jour du Jugement.
Les Chrétiens savent qu'ils ont obtenu le pardon total dans cette vie. Chaque jour, ils expérimentent cette grâce. Jésus lui-même nous a donné cette requête décisive. Il est l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Il a réconcilié chacun avec Dieu. S'il n'avait pas été crucifié, il ne servirait à rien de demander le pardon des péchés. Dieu ne pardonne pas arbitrairement "quand il veut ni qui il veut", parce que sa loi sainte nous accuserait devant lui pour l'éternité. Notre Père est toujours simultanément vérité et amour. Il est à la fois bonté et sainteté. Jésus a pris sur lui tous nos péchés par amour. Il a été jugé et tourmenté à notre place et a justifié ses enfants une fois pour toutes par sa mort de substitution sur la croix. Nous sommes libérés de notre péché et de notre mauvaise conscience par sa grâce. Jésus nous a sauvés de la colère et du jugement de Dieu. "La sanction, gage de paix pour nous, était sur lui et dans ses plaies se trouvait notre guérison...Par une offrande unique, en effet, il a mené pour toujours à l'accomplissement ceux qu'il sanctifie" (Esaïe 53:5, Hébreux 10:14).
Les Chrétiens ne sont pas obligés de prier cinq fois par jour, ni de jeûner pendant un mois, ni de s'embarquer pour un pèlerinage dangereux. Ils n'ont pas besoin de faire constamment des offrandes, ou de se traiter durement dans l'espoir que Dieu ait pitié d'eux. Ils n'ont pas à assurer leur salut par leurs propres efforts, car tout a déjà été accompli. Ils ne vivent plus sous la loi mais sous la grâce. Ils ont été délivrés de toutes les exigences et règles, car Jésus a accompli toute la loi en supportant la punition pour tous les péchés de l'histoire humaine. Celui qui croit en Jésus est justifié pour toujours. Celui qui refuse le pardon du Christ ne trouvera jamais un avocat le jour du jugement.
Maintenant que Jésus a réconcilié les hommes à Dieu, chaque Chrétien engagé peut adorer son Père céleste dans un esprit de reconnaissance. Nous lui donnons de notre temps et de notre énergie pour que son règne vienne. Nous ne servons pas Dieu dans le seul espoir d'être justifiés et sauvés par nos bonnes actions. Au contraire! Nous dédions notre vie, notre temps et notre argent au service du Père céleste dans un esprit de reconnaissance car nous avons déjà été sauvés. Nous sommes libérés de notre péché.
Celui qui a compris ce grand privilège peut respirer avec soulagement et être libéré de toute pression psychologique ou religieuse. Il mène une vie différente des non-Chrétiens. Si nous demandons à un Musulman s'il a reçu le pardon pour ses péchés, il répondra: "Peut-être, j'espère". Si nous insistons, il dira: "Si Allah le veut". Mais il n'est jamais sûr qu'Allah veuille, car aucun Musulman n'a l'assurance dans son cœur d'être pardonné. Il n'a pas un Agneau de Dieu mort pour lui. Les flammes éternelles de l'enfer l'attendent parce que ses bonnes actions ne suffiront pas à effacer les mauvaises.
Remarquons que la Prière du Seigneur ne dit pas: "Pardonne-moi mes péchés". Elle est écrite au pluriel. Ne nous contentons pas de reconnaître nos propres fautes, de les regretter, de les confesser et de les haïr. Ne gardons pas ce précieux cadeau du salut pour nous-mêmes. Intercédons aussi pour nos voisins, amis et familles, et pour les Musulmans et les Juifs, pour que le Seigneur leur ouvre les yeux et qu'ils voient leur état de perdition, leurs liens et leur condamnation éternelle. Prions pour la repentance de chaque individu, qu'il se tourne vers le Père céleste et tombe devant lui, et par la foi, qu'il reçoive Son amour et Sa grâce. "Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle" (Jean 3:16). Celui qui accepte le pardon de ses péchés est appelé à être un prêtre du Très Haut. La Prière du Seigneur encourage chacun à mettre en pratique ce privilège par la foi. L'amour du Christ nous invite à agir ainsi.
Christ est impliqué dans les requêtes de la Prière du Seigneur. Dans son grand amour, il a pris nos péchés sur lui, il a prié pour notre pardon et en a supporté la peine, lui qui était pur. "Celui qui n'avait pas connu le péché Dieu l'a, pour nous, identifié au péché, afin que, par lui, nous devenions justice de Dieu" (2 Corinthiens 5:21). Christ est simultanément Agneau de Dieu et Souverain Sacrificateur. Il prie avec tous les siens et intercède pour eux auprès du Père. Sa prière est exaucée! Chaque seconde de notre vie dépend de la grâce et de la protection spirituelle de notre Sauveur.
Pensons-nous à le remercier pour le pardon de nos péchés par son sacrifice? Chaque croyant a la joie et le privilège de louer Dieu pour la rédemption en Christ. Avant de prononcer cette requête, nous savons qu'elle a déjà été entendue. Où sont donc nos louanges et nos remerciements, notre dévotion et notre service? L'apôtre Paul se fit volontairement l'esclave de Jésus-Christ, le louant sans cesse pour son salut merveilleux. Que le nom du Père soit ainsi sanctifié parmi nous, afin que son règne vienne et que sa volonté soit faite en nous et à travers nous. C'est là notre dévotion, notre "Islam", notre chant de louange et d'adoration. Cela ne nous est pas demandé et nous n'y sommes pas forcés. Il n'y a aucune pression, aucune loi encore moins d'esclavage; mais tout ce que nous faisons est motivé par la paix, la joie et l'amour. Les missions chrétiennes sont l'expression de nos remerciements pour Golgotha.
Ne crains pas, car je t'ai racheté, je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi. (Esaïe 43:1)
3.04.5 - Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Le petit mot comme peut remuer chaque Chrétien engagé, lorsqu'il prie: "Père, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés". Vu d'un autre angle, cela peut signifier: "Ne pardonne pas mes fautes si je ne suis pas prêt à pardonner les fautes de mes ennemis. Il m'a trop blessé, insulté, persécuté et il me hait! Je ne peux pas l'oublier". Cela peut aussi signifier: "Pardonner? Oui, j'essaierai. Mais oublier? Jamais!" Si nous avons de telles pensées, nous prions indirectement: "Père, pardonne-moi, mais n'oublie jamais le mal que j'ai fait". Personne ne voudrait dire de telles paroles! Après un combat intérieur, nous pourrons peut-être nous forcer à dire: "Je suis prêt à pardonner et à oublier, mais je ne veux plus jamais revoir cette personne! Si jamais je la rencontre dans la rue, je traverserai la route pour l'éviter", ce qui voudrait dire: "Père, pardonne-moi et pardonne tous mes péchés, mais je ne veux jamais te rencontrer dans toute l'éternité". De telles paroles sortant de notre cœur de pierre nous empêchent de jouir de la présence glorieuse de notre Père céleste.
Une étude sur l'intercession avec un accent spécial sur la Prière du Seigneur peut nous écraser. Peut-être serions-nous prêts ensuite à abandonner nos réserves face à nos ennemis et leur pardonner de tout notre cœur. Mais est-ce assez? Jésus attend plus de nous. Il nous appelle à une maturité spirituelle qui rend possible l'amour pour nos ennemis. Notre amour pour le Père est effectif que lorsque nous commençons à aimer nos ennemis. "Dieu est amour: qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui" (1 Jean 4:16). C'est pourquoi Jésus a donné cet enseignement: "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux" (Matthieu 5:44-45).
En cas de dispute, la faute est rarement le fait d'une seule personne. Une des deux peut-être responsable pour cinq ou dix pour cent du problème, soit parce qu'elle a utilisé un ton agressif, ou qu'elle n'a pas informé l'autre à temps, ou qu'elle n'a que trop peu prié pour lui. C'est un privilège de pouvoir pardonner les péchés de l'autre mais aussi de lui demander de nous pardonner. Le chemin de l'humilité nous est toujours ouvert. Nous ne nous blessons pas quand notre "moi" est réduit en poussière, car la justification de soi est une maladie de l'homme.
La pensée du renoncement à soi-même est étrangère au Musulman. Il n'a jamais vécu le pardon d'Allah et ne peut donc jamais vraiment pardonner. Pour lui, Allah est comme un vendeur qui soupèse les bonnes et mauvaises actions de l'homme. C'est une affaire de droit, de paiement, de vengeance, et non de pardon, d'amour et de substitution. Quand toutes les exigences de la loi ont été accomplies, le pardon peut être accordé. La vengeance du sang est le résultat logique de l'esprit de l'Islam. La personne qui pardonne à son ennemi commet une faute, car ensuite la demande de justice ne sera pas satisfaite. Ce principe était déjà écrit dans l'Ancien Testament: "La vie d'une créature est dans le sang; et moi, je vous l'ai donné, sur l'autel, pour l'absolution de votre vie. En effet, le sang procure l'absolution parce qu'il est la vie" (Lévitique 17:11). Dans l'Islam, chaque offense exige une punition sévère ou un paiement pour le sang coupable. Si quelqu'un se montre généreux, laisse passer l'offense et choisit d'oublier toute l'affaire, il sera considéré coupable d'un affront supplémentaire Les exigences de la loi doivent être accomplies. Par conséquent, les principes suivants sont toujours valables pour les personnes sous la loi de l'Ancien Testament et de l'Islam: "Œil pour œil, dent pour dent... oreille pour oreille, sang pour sang" (Lévitique 24:19,20; Sourate al-Mâ’ida 5:45).
Dans l'esprit du Nouveau Testament, comprendre une telle pensée est difficile car notre vie a été transformée et nous pouvons pardonner. Sur quelle base en avons-nous le droit? Notre pardon n'est-il pas superficiel ou même imparfait? Non, Christ n'a pas seulement porté notre péché sur la croix. Il a aussi porté le péché de tous les hommes. Le prix du sang a été payé par le sacrifice de sa mort. Jésus nous a libérés de la contrainte de vengeance par sa crucifixion. Nous pouvons ainsi pardonner à chacun en tout temps et avec joie.
Une femme fut un jour conduite vers Mahomet. Elle avait commis l'adultère et était enceinte. Ses accusateurs ont demandé à Mahomet: "Que lui ferons-nous?" Il a répondu: "Revenez avec elle après l'accouchement". Après quelques mois, les voilà de retour. Ils ont insisté pour que Mahomet leur dise ce qu'ils doivent faire avec cette femme. Mahomet a finalement été obligé de la condamner à mort en disant: "Prenez-lui son enfant et lapidez-la devant ma maison". Ils ont fait ce qu'il leur avait dit. Mahomet avait raison selon la loi.
Jésus a vécu un incident similaire. Des témoins lui ont amené une femme qu'ils avaient surprise en flagrant délit d'adultère. Ils ont demandé à Jésus: "Que lui ferons-nous?" Mais Jésus, se baissant, se mit à tracer du doigt des traits sur le sol. (Nous ne savons pas ce qu'il a écrit, peut-être miséricorde!) Comme ils continuaient à lui poser des questions, Jésus se redressa et leur dit: "Lapidez-la!" Mais il a ajouté une phrase bouleversant les valeurs légales: "Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". Ces paroles leur sont allées droit au cœur et ils se sont retirés, l'un après l'autre, les prêtres, les scribes et même les apôtres. Jésus resta seul avec la femme (Jean 8:1-11). Jésus aurait dû prendre la première pierre et la jeter car il était vraiment sans péché. Mais il ne le fit pas. A-t-il désobéi à la loi en ne lapidant pas la femme pécheresse? Non! Il a pris ses péchés sur lui et est mort pour elle. Il avait le droit de lui pardonner, parce qu'il a pris sa place et s'est sacrifié pour elle, le saint pour le pécheur. Mahomet n'est pas mort pour les Musulmans. Il devait donc juger et condamner le pécheur. Dans l'Islam, la croix n'existe pas et par conséquent pas de pardon, pas de pardon de Dieu aux hommes et pas de pardon entre les hommes. Seuls les Chrétiens ont le pouvoir, le droit et l'obligation de pardonner comme Dieu le fait toujours, à tous et pour chaque péché.
Comme les Musulmans rejettent la crucifixion du Christ et le besoin de salut, ils restent sous la loi et doivent soit se venger soit exiger une complète compensation. Celui qui lit la loi de vengeance, que Khomeyni et ses mullahs ont tirés de la Charia en Iran, en sera malade. En voici un extrait:
Si un cycliste borgne cause un accident et que la personne renversée perde un œil, la victime peut déterminer le genre de compensation qu'elle veut recevoir, soit le bon œil restant du cycliste, soit une indemnité.
Si le chauffeur d'un bus cause un accident et qu'un passager perde une jambe, la victime a le droit d'exiger que la jambe correspondante du chauffeur soit coupée. Mais auparavant si le chauffeur a des blessures à cette jambe, elles doivent être soignées pour qu'aucune revendication injuste ne soit faite.
Plusieurs jeunes Musulmans d'une école de mission au Liban se sont engagés à ne plus mettre en pratique l'ancienne loi du sang de la vengeance. Mais comme la grande fête d'Id al-Fitr à la fin du Ramadan arrivait, un oncle a lancé un défi à un des jeunes hommes: "Comment pourrons-nous célébrer la fin du Ramadan si tu ne nettoies pas la réputation de notre famille qui a été déshonorée?" Le jeune homme s'est ensuite rendu chez lui, a pris un fusil et a tué le père de son ami qui était assis sur son balcon causant avec des amis. Aussitôt après son crime, le jeune homme a enfourché sa moto pour se rendre au commissariat où il s'est confessé et s'est placé sous bonne garde. Il a été condamné à quelques années de prison car son cas a été considéré comme un cas d'honneur familial. Le jour de sa libération, son ancien ami l'attendait à la sortie et le tua. Cet ancien ami s'est rendu à la police, a confessé son crime d'honneur et a été placé sous bonne garde. De tels schémas se perpétuent à travers des générations. Un mur de haine sépare les divers clans. La loi islamique ne permet pas facilement le pardon.
L'Islam n'est pas une religion d'amour mais de droit. Pardonner inconditionnellement les offenses de l'ennemi est impossible. La haine grandit et les cœurs se durcissent. Aujourd'hui de telles inimitiés amènent des tensions politiques et des guerres. Les compromis ne peuvent pas être trouvés car les exigences strictes pour les droits ne peuvent pas être modifiées, ce qui entraîne des guerres d'extermination, sans espoir de paix. Celui qui essaie de se libérer de la loi de vengeance ou essaie de résoudre pratiquement le différent ou encore de négocier une paix partielle, risque d'être assassiné comme le Président Anouar El Sadate d'Egypte en 1971.
Réalisons jusqu'à quel point notre culture occidentale a été influencée par la croix du Christ. Nous pouvons trouver des compromis assez facilement, espérer un pardon mutuel et essayer d'instaurer la paix où la haine est implacable. De telles attitudes ont leurs racines dans la réconciliation établie entre Dieu et l'homme par le sang du Christ. Sans la croix, il n'y aurait pas de réconciliation, ni avec Dieu, ni avec l'homme. Le Père a le plus souffert car son Fils unique a été offert à notre place, afin que nous , les coupables, puissions être justifiés et rendus capables de pardonner à ceux qui nous offensent comme Dieu pardonne. Mais l'Islam rejette le Dieu trois fois Saint et se place ainsi en-dehors du plan de la grâce, restant sous la malédiction de la loi.