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c) La Foi d’un Centenier Païen
“Après avoir achevé tous ces discours… Jésus entra dans Capernaüm. Un centenier avait un serviteur auquel il était très attaché, et qui se trouvait malade, sur le point de mourir. Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur. Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d'instantes supplications, disant: Il mérite que tu lui accordes cela; car il aime notre nation, et c'est lui qui a bâti notre synagogue. Jésus, étant allé avec eux, n'était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire: Seigneur, ne prends pas tant de peine; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C'est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l'un: Va! et il va; à l'autre: Viens! et il vient; et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait. Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. De retour à la maison, les gens envoyés par le centenier trouvèrent guéri le serviteur qui avait été malade.” (Luc 7:1-10)
Lorsque Jésus exerçait Son ministère auprès de Ses compatriotes juifs, les Enfants d’Israël, les Romains régnaient sur eux, souvent d’une main de fer. Les Romains méprisaient en général les Juifs, et les Juifs méprisaient les Romains.
L’Evangile de Luc nous offre une exception à cette animosité. Qu’il est bon d’apprendre qu’un centenier, un chef de l’armée romaine responsable d’une centaine de soldats, traitait les Juifs d’une bonne manière et construisait même une synagogue pour eux! (Avait-il entendu parler du Dieu d’Israël, le Dieu vivant et le Créateur de toutes choses, qui avait conclu une alliance avec les Enfants d’Israël par Abraham, Moïse et David et leur avait commandé de L’adorer Lui seul et de s’abstenir de toute idolâtrie?) Et comme c’est merveilleux de voir que les Juifs ont intercédé auprès de Jésus, leur frère, en faveur du centenier! Son serviteur était-il un Juif ou un Gentil? Nous l’ignorons. En tout cas, le centenier se préoccupait sans doute des besoins de son serviteur, quelle que soit son ethnie.
Lorsque les amis juifs du centenier se sont approchés de Jésus, ils ont insisté pour que Jésus aide le centenier parce qu’il le méritait. Il avait tant fait pour les Juifs. Il est remarquable que le centenier n’ait pas mis en avant son mérite. Au contraire, il a réalisé qu’il ne méritait pas d’accueillir Jésus chez lui – car il était certainement conscient de la Judaïcité de Jésus et l’opinion général des Juifs sur les Gentils, surtout leurs oppresseurs romains.
De plus, le fait de comprendre l’autorité de Jésus augmentait son propre sentiment d’indignité personnelle. Il savait ce que ça voulait d’être sous l’autorité d’un autre et d’avoir autorité sur les autres. Si sa parole pouvait pousser à l’obéissance, à combien plus la parole de Jésus! A vrai dire, c’était un Romain, mais un être humain. Jésus ne devait prononcer qu’une parole pour guérir, que le malade soit proche ou éloigné importait peu. L’Empereur romain, qui se proclamait divin, pouvait-il démontrer une telle autorité?
Considérons la foi du centenier. Cette foi ne fait aucune déclaration en son propre nom. Elle sait qu’elle ne doit rien à Dieu (c.-à-d. les prières, les jeûnes, les dons pour les pauvres), qu’elle n’a pas à "faire des affaires" et "marchander" avec Dieu ou faire pression sur Lui pour obtenir ce qu’elle veut ("Dieu, aide-moi et je T’aiderai"). Elle ne fait confiance qu’en Dieu, en Sa grâce et en Sa volonté. Il est significatif que Jésus n’ait rejeté ni la confession du centenier de sa propre indignité ni sa foi en l’autorité de Jésus et Sa parole. C’est ce genre de foi qu’Il encourageait, espérait et louait.
Pas étonnant que les gens qui avaient pris conscience de Jésus et de Son œuvre, qui Le connaissaient simplement comme l’un d’eux, soient amenés à s’interroger sur Sa relation avec Dieu et sur ce que Dieu faisait par Lui. Nous rappellerons les paroles du Psaume 107:19-21: “Dans leur détresse, ils crièrent à l'Eternel, et il les délivra de leurs angoisses; Il envoya sa parole et les guérit, Il les fit échapper de la fosse. Qu'ils louent l'Eternel pour sa bonté, et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme!”
Vous souvenez-vous de la façon dont Jésus a guéri la fille de la femme syro-phénicienne? Qu’avait-elle en commun avec le centenier? Tous deux étaient des Gentils. Leur espérance dépendait du médecin juif, Jésus, auquel ils s’étaient adressés en vue de la guérison de leur bien-aimé. Tous deux avaient cette foi sans réserve que Jésus attendait et louait.
Le prophète Esaïe avait annoncé que Dieu se tournerait vers les Gentils. Au travers des signes du Messie, nous voyons l’accomplissement de ces prophéties. Dieu avait promis d’aider et de guérir, et ceux qui ont rencontré Jésus ont effectivement trouvé aide et guérison.
Dans l’Ecriture, rien n’est plus clair que cet amour de Dieu pour le monde, pour les pécheurs comme vous et moi! Jésus est venu dans le monde pour être le Messie et la Parole de Dieu pour toute l’humanité. Au travers du centenier et la femme syro-phénicienne, nous voyons que cette promesse devient gentiment une réalité.
Oui, Jésus est aussi venu pour vous et moi!